Mines et industries

Quelques chiffres de la fin du XIXème siècle (1882):

– 5 mines de minerais de fer (3094 ha)

– 9 mines d’autres minerais métallifères (16451 ha)

– 2 mines de sel gemme et sources salées (5864 ha)

 –Carrières de marbres à Seix                 

 – Textile en Pays d’Olmes                                         

 – Orpaillage

Ludovic SEREE de ROCH : «Sur l’exploitation des Carrières de marbres à Seix (Ariège)»,

Article paru, aussi, dans Revue du Cercle Généalogique du Languedoc, janv.-fév.-mars 2007, n°114, pp.19-24.

 

L’extraction du marbre dans les carrières situées au sud de Seix est attestée dès l’époque romaine.[1] On retrouve les griottes multicolores de Seix et le vert d’Estours dans la plupart des monuments antiques de la région : à la villa de Chiragan, à Saint Bertrand de Comminges.[2] Le nom de «carrière romaine», au lieu dit Escalatorte se réfère à une ancienne exploitation. Le transport devait constituer, dans l’Antiquité, une grosse difficulté compte tenu de la nécessité de traverser le Salat pour exporter les marbres dans la vallée.

L’église de Salau, ancien prieuré de Malte, datant du XIème siècle, comportait plusieurs colonnettes de ce marbre qui ornaient son clocher,[3] ainsi que des colonnes très anciennes soutenant un mur bordant le cimetière.[4] Destel soutient que le moulin du Bourg à Saint-Girons, serait une ancienne scierie de marbre appartenant aux templiers au XIIème siècle.[5] On peut légitimement penser que les hospitaliers se sont très tôt intéressés à l’extraction marbrière.[6]

Les marbres du portail de la cathédrale de Saint-Lizier consacrée en 1117, et du cloître, datant pour les galeries du sud et de l’ouest de 1120, et pour les deux autres de 1160, ont été tirés des carrières de Seix.[7]

Nous ignorons quels furent les rapports, après la Croisade des Albigeois, entre les hospitaliers et le pouvoir royal. Nous observons simplement que les murs du château de Mirabat dit «du Roi» sont construits en marbre blanc.[8]

C’est durant cette période d’apogée de la commanderie des hospitaliers de Salau (alors que les vicomtes de Couserans étaient comtes de Pallars et où les relations étaient intenses entre les vallées du Salat et de la Noguera Pallaresa),[9] qu’est mentionné en 1267, «Petrus de Cera, clerici»,[10] dans une donation de six sols Morlaàs par la veuve du comte de Comminges. Nous ignorons si la présence d’un membre de notre famille au sein de la commanderie de Salau est liée, dès cette époque, à l’extraction du marbre.

Le cloître des Augustins de Toulouse, construit entre 1341 et 1378,[11] est construit avec du marbre provennant des carrières de Seix, de même que le cloître de l’église Notre Dame de la Sède de Saint-Lizier, bâti par l’évêque Jean d’Aula, vers 1494.[12]

Pascal Julien note dans son magnifique ouvrage de référence que, jusqu’au milieu du XVème siècle, l’exploitation et l’emploi des marbres constituaient un privilège des princes de l’Eglise destiné à la construction d’édifices religieux prestigieux.[13]

La première mention probante d’une activité familiale date du mois de septembre 1545.[14] Il s’agit d’une sentence arbitrale prononcée dans l’église de Seix, sur un différend relatif à la maison de Maître Arnaud Faup, forgeron, détruite en partie par la chute d’un bloc de marbre extrait de la carrière du Cap del Bolac, appartenant à Maître Arnaud Seré.[15]

Ce document s’inscrit dans le cadre de la politique d’Henri II visant à développer les approvisionnements nationaux, ainsi qu’un style particulier en architecture.[16]

En 1548, le roi accorde un privilège à Roberval pour exploiter toutes substances terrestres, notamment des pierres fines et «pierreries étranges», ou encore des «bois et racines de déluge».[17] En 1554, l’ingénieur Dominique Bertin devient «conducteur du marbre pour le roi». Il obtient d’Henri II des lettres patentes l’autorisant à «faire ouverture et travailler aux pays de Guyenne, Rouergue et Languedoc et principalement en tout l’étendue des monts Pyrénées et autres lieux et endroits circonvoisins à découvrir et tirer des mines».[18] L’or et l’argent stimulèrent son avidité qui mena aux marbres. En 1565, Bertin obtient de nouvelles lettres patentes lui attribuant, ainsi qu’à ses associés, un privilège exclusif d’exploitation, reconduisant et étendant les permissions précédentes pour rechercher des «mines d’or, d’argent, plomb, cuivre, argent vif, anthimoine, fer, allun, vitriol, souffre, salpaitre, marbres, jaspes, porphyres, pierres mixtes et jaspés de plusieurs couleurs, minéraux et semi métaux et toutes autres substances terrestres» dans tout le sud-ouest du royaume. Cette parenté minérale induit longtemps l’emploi de professionnels aux compétences étendues.[19]

Noble Bernard Seré,[20] capitoul de Toulouse s’intéressait particulièrement à l’extraction marbrière de Seix.[21] Dans son office de receveur des tailles se trouvaient affermés les droits et domaines forains et hauts passages de Languedoc (parmi lesquels figure Seix, enclave du Languedoc en Couserans depuis 1271). En 1573, cette maîtrise des ports et passages de Toulouse comportait des droits sur «l’exploitation des marbres des Pyrénées».[22] Nous ignorons cependant qu’elle était l’importance de cette activité d’extraction à cette époque à Seix.

Les affaires de Dominique Bertin, furent poursuivies, après sa mort en 1578, par ses fils.[23] Parallèlement en Languedoc, Pierre Souffron, un protégé des maisons de Caumont La Force et de Biron, développa l’emploi des marbres blancs et colorés de 1575 à 1630. En 1599, avec la permission du roi, Corbeyran d’Aure, fit rechercher des mines dans les vallées du Couserans, d’Aure, du Larboust, de Luchon, ainsi que dans le comté de Foix. L’année suivante, cette mission fut reprise et confiée à Jean et Pierre de Malus ; le premier était maître de la monnaie de Bordeaux et le second, banquier. Jean de Malus a rendu compte de ses recherches réalisées dans les vallées d’Ustou et d’Ercé.[24] Henri IV voulut compléter cette enquête.[25] En 1603, le roi confia à Claude Picot, bourgeois de Bayonne, le titre de marbrier du roi et le privilège de rechercher et tirer «toutes sortes de marbres, pierres, jaspes, et autres pierres et terres propres pour le service du roi» sur l’étendue des Pyrénées.[26]

Sous Louis XIII, l’implication royale fut limitée à des opérations ponctuelles, comme la confirmation des privilèges de Picot, qui se rendit dans les Pyrénées, en 1629, pour rassembler des marbres pour le roi. Le souverain et Richelieu se sont peu intéressés au développement de ces ressources nationales, qu’ils abandonnèrent à l’initiative privée.

Pierre Julien pense que dans le petit monde du marbre pyrénéen, le microcosme des décideurs, hormis les convoyeurs, se résumait alors à une quinzaine de personnes, banquiers inclus.[27]

Les besoins croissants suscités par le château de Versailles, notamment après 1670, nécessitèrent la détermination d’une véritable politique du marbre, qui passa du simple approvisionnement à une organisation structurée et rationnelle.[28] Colbert, nommé surintendant des Bâtiments du roi, se fit présenter des marbres collectés dans les Pyrénées par les soins du marchand Daste, mais aussi du banquier parisien Pierre Formont. Le 28 février 1664, Louis XIV a octroyé à Formont des lettres patentes lui accordant : «la permission de faire fouiller seul, et à l’exclusion de tous autres dans les montagnes des Pyrénées, pour en tirer les marbres pendant cinquante ans à la charge d’en faire voiturer à Paris jusqu’au port de l’Escole, pour employer dans les bâtiments de Sa Majesté».[29]

Hubert et Dieudonné Misson furent envoyés dans les Pyrénées pour y rechercher des marbres pour l’embellissement du Louvre, sur des terres appartenant tant à Sa Majesté qu’à des particuliers.[30] En 1679, Etienne Ducrot fut nommé commissaire du roi pour la directe des marbres. Il séjourna à Toulouse où il supervisa la réception des arrivages des Pyrénées. Le 3 avril 1684, Michel Antoine Martin fut nommé commis à la direction des marbrières du Languedoc et des Pyrénées. Cet ingénieur renouvela puis supervisa la plus grande partie de l’activité marbrière du sud du royaume. La compagnie Chantemerle exerça un monopole de 1684 à 1699 pour l’approvisionnement des bâtiments du roi.[31] Louis Antoine de Pardaillan de Gondrin, marquis de Montespan, devenu directeur des Bâtiments à la mort d’Hardouin-Mansart en 1708 et duc d’Antin en 1711, avait décidé de relancer et de réformer la production marbrière nationale. Il eut à cœur de développer les ressources pyrénéennes tout en ménageant ses propres intérêts.[32] En 1712, il nomma contrôleur des Pyrénées et du Languedoc Pierre de Lassus (1670-1724), juge de Rivière Verdun, Nebouzan et Quatre Vallées, subdélégué de la généralité de Montauban. Le duc d’Antin sut se servir de la compétence et du discernement de professionnels.[33] Claude Félix Tarlé devient son contrôleur en 1725. Sa nomination imposa une surveillance de la circulation des marbres : qu’ils aient été acheté dans le royaume ou hors de celui-ci, leur réception devait désormais être déclarée, à Paris ou dans les ports, sous peine de confiscation.[34]

Sous les directions de Philibert Orry (1736-1745) puis de Charles François Lenormant de Tournehem (1745-1751), la politique marbrière ne varia guère.

Les cartes de Cassini, imprimées à partir de relevés effectués vers 1744, mentionnent à Seix la carrière de marbre située dans la vallée d’Esbints.

            En 1748, des recherches furent entreprises par Lenormant de Tourneheim afin de trouver une carrière de marbre pouvant satisfaire les besoins nationaux de la statuaire royale et mettre un terme aux importations d’Italie. Lassus fit effectuer des cherches dans le Couserans.[35] Tarlé et Lassus avaient pour habitude pour mener leurs prospections systématiques, de s’adresser aux villageois et bergers : «causer beaucoup avec les pasteurs, qui dans leur oisiveté découvrent toujours des curiosités», ainsi qu’aux prêtres.[36]

Compte tenu de la surproduction et de l’endettement des bâtiments du roi, Marc François de Lassus fut enjoint en mars 1758 de faire cesser l’extraction des carrières jusqu’à nouvel ordre et de donner congé aux ouvriers.[37] L’ouvrage de Marie AZAM reproduit un document très intéressant de cette époque indiquant qu’il y a «à cent pas du territoire de Seix en Couserans dans la paroisse d’Oust, au quartier du Pont de la Taule, une carrière de marbre, ou il parait encore beaucoup de vestige des travaux qu’on y a faits autrefois».[38] En 1781, à la suite du décès de Lassus, Leroy fut nommé inspecteur des marbres des Pyrénées et du Languedoc. Il n’eut d’autre tache que de visiter les sites autrefois exploités ou susceptibles de l’être, où il fit partout des prélèvements, de métaux comme de marbres. Il semblerait qu’à cette époque les carrières pyrénéennes soient tombées en déshérence.[39] Deux actes, datés du 10 juin et du 10 décembre 1781, dressés à Oust par Maître Auziès,[40] notaire royal audit lieu et avocat au Parlement, portent que Pierre Serée de Roch, habitant au Pont de la Taule, possédait les terres d’Escalatorte, où se situent les carrières de marbres.[41]

Dans son ouvrage publié en 1786, Dietrich décrit, à Fontsourde, vallon d’Esbints, un marbre blanc, à grain fin et salin, «qui n’a pas tout à fait la blancheur qu’on exige pour le marbre statuaire». Toutefois, les échantillons qu’il a rapportés sont pris au jour : «il est possible que ce marbre soit plus pur dans l’intérieur du rocher». En face, est du marbre turquin.

Tout près est la carrière des Escalious : «qui offre plusieurs marbres très distingués, susceptibles d’être exploités en grand. On y voit çà et là des blocs extraits depuis longtemps ; ils attendent pour être enlevés, quelques améliorations au chemin qui y conduit».

A la carrière d’Escalatorte, au-dessous du château de La Garde, le marbre est disposé «par assises toute forme et de toute grandeur, et se présente, pour ainsi dire, tout équarri, pour les constructions à pierre de taille».

Dietrich signale encore le marbre du Mirabat, au-dessous du château, au lieu dit Marbouillères : «on pourrait en tirer des blocs de dix à douze pieds de blanc, veiné de gris, et des masses de deux cents pieds de très beau turquin».

Il indique aussi, dans la vallée de Couflens, une carrière qui fournit :

1) Une brèche blanche, veinée de vert pomme, plus fin et plus agréable que le vert de Campan,

2) une brèche blanche, veinée de pourpre, ou brèche africaine,

3) un marbre couleur lie de vin.

Ces marbres, dit-il, prennent tous un beau poli. Il serait facile de construire un grand établissement pour scier les blocs avec le secours des eaux, la rivière étant immédiatement au-dessous.

En amont du Pont de la Taule, sur la route de Couflens : «est une grande tranchée que les anciens avaient faite : on peut y voir la place d’où ils ont extrait leurs blocs, et leur manière de les détacher et équarrir sur place à coup de pointes. La superficie de ces rochers, brûlée par le soleil, attaquée par la pluie, les gelées et tous les dissolvants de l’atmosphère, ne donne pas l’idée de leur beauté et de leur finesse à l’intérieur. C’est aux hommes spéciaux, occupés de ces exploitations, à en estimer la valeur. La plupart de ces richesses restent frappées de stérilité faute de capitaux. Si quelque jour on canalisait le Salat, de Saint-Girons à Lacave, ou si l’on établissait sur ses rives quelques voies à rails, le transport jusqu’à Toulouse devenant moins coûteux, cette ville de briques se couvrirait de monuments de marbres».[42]

Il convient de relever la présence à Seix, en 1790, de Jean Antoine Marqueti (ou Marchetti), marbrier italien, époux de Jeanne Gay.[43]

            L’extraction marbrière intéressait les autorités révolutionnaires : «Il y a trois carrières de marbre, celle du Pont de la Taule, puis de Salau de Couflens qui promet de grands avantages. Celles de la Marbouillère et de Fonfroide, dans le canton de Seix, donnent aussi de bonnes espérances». Grâce à elles, nous disposons d’informations précises sur les marbres extraits : «La carrière de Marbouillère peut fournir des blocs de 3 à 4 mètres de blanc, versé de gris, et des masses de bleu turquoise. La carrière de Fonfroide, qui est plus près de Seix, à l’endroit du vallon de l’Esbints, fournit du marbre blanc, on peut tirer de grandes masses pour colonnes et autres ornements d’architecture. De la carrière de marbre qui est sur la rive droite du Salat, près du Pont de la Taule, cette carrière fournit du marbre bien entier, et qui prend un beau poli et de diverses couleurs, marbre blanc veiné de vert, beaucoup plus fin et plus agréable que le vert de Campan, marbre blanc veiné de pourpre, marbre lié de vin».[44]

Dardenne écrit pour la période du Directoire et de l’Empire : «l’on trouve une quantité prodigieuse de marbres de toute espèce et d’aussi beaux qu’on en puisse trouver dans les Pyrénées».[45] Ces marbres sont généralement peu connus. La plupart des carrières n’ont connu qu’une exploitation intermittente. Elles ont surtout servi à fournir les petits centres du pays en matériaux de construction.[46] Des échantillons de marbre de Seix furent apportés en 1797 (alors que Joseph Serée était maire de Seix), au Cabinet d’Histoire Naturelle de Paris : «Il y avait vingt sept espèces différentes et le célèbre d’Aubenton en remarqua quelques unes comme très belles».[47] C’est également en 1797 et 1798, que Trinquenaux établit des scieries sur le Salat pour accélérer les opérations. Il fit plusieurs envois à Toulouse et à Bordeaux. Ces marbres furent trouvés bons et prenant un beau poli. Mais les circonstances ne le favorisèrent pas. Les marbriers travaillaient fort peu et pour avoir le débit de ses blocs, il fut obligé de les livrer à très bon marché. Un autre obstacle rencontré par Trinquenaux vient du côté du transport. Des carrières jusqu’à Seix, le chemin est impraticable pour les charrettes. Il fut donc obligé de transporter le marbre sur des ânes et des mulets, ce qui était très coûteux. De Seix à Lacave, il se servait des chars du pays. A Lacave, il embarquait le marbre, sur le Salat, jusqu’à Toulouse. Trinquenaux a cessé l’exploitation de ces carrières par manque de moyens financiers. Après avoir dépensé dans ce travail une assez forte somme, il se vit contraint de renoncer à cette entreprise, le Gouvernement et les autorités ayant refusé de venir à son secours.[48]

Dardenne énonce une idée singulière pour résoudre le problème du transport : «Si l’on réexploitait ces carrières pour en mettre le marbre dans le commerce, je crois qu’on pourrait établir jusqu’à Seix des écluses assez rapprochées pour que les blocs pussent descendre sur de petits radeaux, et le bois pour ces radeaux pourraient venir de Salau par le flottage. Ensuite, de Seix à Saint-Girons, on pourrait le transporter sur des radeaux étroits dont le bois se vendrait avec avantage dans cette dernière ville».[49]

            Dardenne souligne l’extrême variété et les caractéristiques de ces marbres : «Au reste, les marbres de Seix sont de une, de deux et de trois couleurs ; les principales espèces sont le bleu turquin ; le blanc grec ; un autre blanc veiné ; un cervelat violet blanc et rouge ; un cervelat rouge pâle et blanc ; un cervelat vert et blanc ; un panaché gris sur gris ; un cervelat gris avec des taches jaunes ; des rouges de plusieurs qualités. Ces derniers sont les moindres, les plus beaux sont le bleu turquin et le blanc, on y trouve aussi le noir pour les inscriptions. En général, il y a dans ces carrières plus de trente espèces de marbres différents. On trouve dans quelques uns des pyrites martiales ; peuvent par leur efflorescence laisser, sur la surface polie, des cavités qui nuiraient à l’éclat de ce marbre. Au reste, ces pyrites ne se trouvent point dans tous et lorsqu’on en remarque, elles sont en assez petit nombre. La direction des bancs de ces carrières est constamment de l’ouest-nord-ouest à l’est sud est. Mais l’inclinaison varie et est tantôt du nord au sud, et du sud au nord».[50]

            L’Atlas National de France, imprimé sous le 1er Empire, mentionne la carrière de marbre située dans la vallée d’Esbints.

Sous la Restauration, le préfet de l’Ariège[51] et le chevalier de Saint-Blanquat,[52] avaient demandé à Garié maire de Seix de leur procurer des échantillons des différentes espèces de marbres possédés dans cette commune. Le maire avait commis à cet effet «quelques hommes intelligents du Pont de la Taule». Le 18 juin 1824, Jean Serée de Roch meurt accidentellement dans la carrière appelée le Kéré située le long de la rivière d’Esbints.[53] Suite à cet accident tragique, le préfet de l’Ariège écrit au ministre de l’Intérieur, le 26 juin 1824, pour lui rendre compte de la situation : «Quelques échantillons de marbre trouvés comme par hasard ayant fait présumer que le département de l’Ariège en possédait un grand nombre de variétés, j’encourageais personnellement des recherches, qui confirmèrent pleinement les espérances que j’avais conçues, persuadé qu’il serait tout à la fois avantageux à la France et à mon département, d’utiliser les carrières de marbre que ce premier résultat semblait promettre, j’en fais l’objet d’un rapport particulier au ministère et à la direction générale des ponts et chaussées et des mines, et sur ma demande 300 francs me furent accordés pour la recherche de marbre. Dès lors des perquisitions plus régulières, plus actives furent entreprises et de nombreux échantillons que j’aurai prochainement l’honneur d’adresser à vos services pour les soumettre à un examen, ont prouvé que ce département possédait une grande variété de marbres, très rares et très précieux, mais j’ai la douleur de vous annoncer que cette découverte nous coûte la vie d’un des hommes les plus intelligents qui s’était consacré à ces travaux. Le 18 de ce mois, le Sieur Jean Serée, âgé de 36 ans, travaillant à ces recherches s’est précipité du haut d’une carrière appelée le Kéré, située le long de la rivière d’Esbints, s’est fracassé la tête dans sa chute qui lui a donné une mort très prompte. Cet événement déplorable m’afflige d’autant plus que cet infortuné est père de cinq enfants en bas âge, et qu’il laisse sa malheureuse famille dans la plus grande misère, et la plus profonde désolation. Je croirais manquer à mon devoir si je n’appelais sur elle la bienveillante humanité du Gouvernement du Roi, et je vous supplie de lui accorder un secours de 300 francs au moins. Les sous mis à ma disposition pour la recherche de marbres sont à peu près épuisés, et n’offrent pour cet objet aucune ressource. Ce secours sera pour la famille Serée un triste dédommagement et servira à encourager ceux qui s’adonnant aux mêmes travaux en pourraient être détournés par cet accident, s’ils n’étaient soutenus par l’espoir des actes bienfaisants du Gouvernement en cas de malheur».[54]

Chevalier insiste sur le caractère précaire de ces exploitations en soulignant que la scierie de Seix fabriquait des objets d’ameublement et qu’il s’agissait d’une activité fort modeste.[55]

Nous conservons un document (non daté) dans nos archives familiales par lequel Etienne Barrau-Salomon, cultivateur habitant d’Azas, propriétaire d’une carrière de marbre appelée le Quer de Camp de Galy, au quartier d’Escalatorte, confrontant Jacques Rieu-Harrabillou, Paul Coumes-Maginat et Joseph Serée de Roch, donne plein pouvoir à Michel Serée-Pacha tailleur de pierre habitant du Pont de la Taule, d’extraire le marbre qui se trouvera dans sa propriété, à son gré et volonté et d’en être reconnu l’unique entrepreneur.[56] Michel Serée-Pacha se réserve de pouvoir fouiller la dite carrière avant qu’un paiement soit réclamé par Etienne Barrau-Salomon afin de connaître la qualité du marbre.[57]

Il semblerait que l’exploitation des marbres, par nos ancêtres directs, ait durée jusqu’en 1845, date à laquelle on trouve la dernière mention sur les registres d’état civil de «tailleur de pierres habitant du Pont de la Taule hameau de Seix».[58]

L’activité des marbreries s’est amplifiée durant la deuxième moitié du XIXème siècle. Le marbre était exploité dans deux carrières situées de part et d’autre, ainsi qu’au bord du Salat, au lieu-dit Escalatorte. Le marbre typique d’Estours, aux lignes vertes zigzagantes sur un fond crème, fut exporté en Belgique, en Italie et au Japon. Il a été utilisé pour le pavage du hall d’entrée de la mairie de Seix.[59] On trouve sur la rive gauche du ruisseau d’Estours, à Mède, des calcaires griotte violet, veinulé de blanc ainsi qu’un calcaire blanc avec amandes blanches et lits verts. Sur la route d’Azas, un petit chemin à gauche monte jusqu’aux carrières de Marbouillères qui produisent un marbre gris et blanc, souvent veiné de noir. La petite carrière de Noël, dans la vallée d’Esbints, fournit une roche appelée «brèche»; des éléments blancs et gris y sont soudés par un ciment jaune.

L’abbé Jean Serée, curé doyen d’Oust, avait exprimé avant de mourir le désir qu’un autel dédié au Sacré-Cœur fut élevé en son nom dans son église. Sa famille a pieusement rempli ce vœu en 1887 : «aujourd’hui, à la place marquée vis-à-vis de la chaire, se dresse un gracieux monument surmonté de la riche statue que le digne Pasteur avait lui-même placé provisoirement dans le sanctuaire. Il est en marbre blanc rehaussé de jolis panneaux en sarrancolin. Ainsi se trouve complétée, d’une manière très élégante, la décoration des bas côtés de l’édifice, remarquable surtout par ses magnifiques colonnes en marbre du pays, d’une proportion si hardie».[60]

Le 2 janvier 1889, un accord intervient entre Michel Serée-Pacha entrepreneur au Pont de la Taule et Pierre Caujolle, maçon à Massat, par lequel ce dernier vend, cède et transporte au profit de Michel Serée-Pacha, moyennant la somme de 150 F payée comptant, tous les droits qu’il peut avoir sur les carrières de pierre de taille ou marbre appelées Escalatorte,[61] au lieu du Pont de la Taule, confrontant la route départementale, l’acquéreur, Jean-Marie Serée-Cardaraou et la Société Marbrière Parisienne.[62]

Les noms de Serée-Pacha, Dupuy, Bergès, Doat, Nirascou, sont associés à l’exploitation des marbres au siècle dernier. Michel Serée-Pacha a constitué la Marbrerie des Pyrénées Centrales au Pont de la Taule qui a remporté la Médaille d’or de l’Exposition de Foix en 1902.

Des ouvriers, robustes et adroits, se relayant parfois jour et nuit, maniant pics et barres à mines, ou travaillant les fronts de taille, tantôt à l’explosif, tantôt au fil hélicoïdal, arrachaient des blocs réguliers de la masse et les acheminaient par la suite dans la vallée, à l’aide de plans inclinés. Une forge aménagée sur place permettait de réparer les outils endommagés.[63]

 

Vue de la carrière d’Estours au début du XXème siècle.

 

Le découpage des blocs de marbre se faisait au moyen d’une scie hydraulique. Le châssis, composé de lames parallèles horizontales, dont le va-et-vient entraînait de l’eau mêlée à un abrasif, permettait d’entailler et de découper en tranches le bloc de marbre situé au-dessous.

Le problème du transport, le manque de capitaux à partir de la fin de la Seconde Guerre Mondiale, et la concurrence des poudres de marbres italiennes, sont à l’origine de la cessation de l’extraction seixoise en 1962 (les Serée-Pacha ont cependant renouvelé leurs concessions auprès de l’Etat afin de préserver leurs droits).

Aujourd’hui, la maison du Haut-Salat de Seix, conserve de très beaux échantillons de marbres provenant de ces carrières, ainsi que la reconstitution d’une scie hydraulique, et de nombreuses cartes postales sur cette importante activité locale.

 


 

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[1] H. LIZOP, Histoire de deux cités gallo-romaines. Les Convenae et les Consoranni, Toulouse, Privat, 1931, p.245.

[2] L. MARROT, «Mémoire sur les marbres du département de l’Ariège», Journal d’Agriculture et des Arts du Département de l’Ariège, 1830, pp.125-139.

[3] M. H. DUCLOS, Histoire des Ariégeois, IVème partie, chap. IV. Nîmes, Ollé-Lacour, 1998, p.256.

[4] Malheureusement l’inondation des 4 et 5.X.1937 a emporté ces colonnes de marbre. Cf L-H. DESTEL, Saint-Girons, Saint-Lizier, le Couserans, Toulouse, Imprimerie Régionale, 1946, p.143.

[5] L-H. DESTEL, op. cit., 1946, p.25. Pierre Vidal dans son ouvrage consacré aux hospitaliers et templiers, ne fait cependant état à Saint-Girons que d’un moulin farinier à 3 meules et foulon sur le Salat. P. VIDAL, Le Grand Prieuré de Toulouse de l’Ordre de Malte, CNRS, Association Les Amis des Archives de la Haute-Garonne, 2002, p.138.

[6] Les hospitaliers conserveront jusqu’à la Révolution des terres situées sur la rive gauche du Salat, entre le Pont de la Taule et la frontière, ainsi que le droit de prélever la dîme. G. DURAND-SENDRAIL, «La commanderie des Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem à Salau au XIIIème siècle», Fédération des Sociétés Académiques et Savantes de Languedoc Pyrénées Gascogne, Du Couserans au Gave de Pau, Tradition et Renouveau, Actes du XL° Congrès d’Etudes Régionales, St Girons, 28-29-30.VI.1985, CNRS, pp.08-09.

[7] P. DARDENNE, L’Ariège au temps de Napoléon, Boulbi, St Girons, 1990, pp.184-186.

[8] Il est probable que le roi de France ait ordonné la construction de ce château, près de la «Tour du feu», datant vraisemblablement de l’époque carolingienne (au moyen de laquelle s’échangeaient des signaux avec d’autres tours analogues, notamment celle de Saint-Lizier, pour annoncer l’arrivée des maures pillards : des fagots étaient allumés au sommet de ces tours, la lueur se voyait de très loin, surtout la nuit), pour épurer son contentieux avec le roi d’Aragon, en 1258, lors du traité de Corbeil. Le roi, co-seigneur de Seix, aurait ainsi tenu, de même qu’avec la construction du château de La Garde, à symboliser son pouvoir par la construction de deux grandes forteresses afin de marquer la frontière. A. MOULIS, L’Ariège et ses châteaux féodaux, Tarascon, Résonances, 1979, p.113.

[9] Ch. BOURRET, «Les relations féodales Couserans Pallars au Moyen Age. Les vicomtes de Couserans et le comté de Pallars Sobira au XIIIème et au début du XIVème siècle», Fédération des Sociétés Académiques et Savantes de Languedoc Pyrénées Gascogne, Du Couserans au Gave de Pau, Tradition et Renouveau, Actes du XL° Congrès d’Etudes Régionales, St Girons, 28-29-30.VI.1985, CNRS, pp.109 et suiv. ; S. MONDON, «Les possessions des ordres de Saint-Jean de Jérusalem et du Temple dans le Couserans et le Comminges», Revue de Comminges, 1912, pp.209-212, 1916, pp.69-101.

[10] Arch. dép. Haute-Garonne : G. Malte. H.53 ; Y. DOSSAT, «Alfonse de Poitiers et les clercs», in Les évêques, les clercs et le roi (1250-1300), Privat, Cahiers de Fanjeaux n°7, pp.361-391 ; H. GILLES, «Le clergé méridional entre le roi et l’Eglise», in Les évêques, les clercs et le roi (1250-1300), Privat, Cahiers de Fanjeaux n°7, pp.393-417 ; Y DOSSAT, «Patriotisme méridional du clergé», in Les évêques, les clercs et le roi (1250-1300), Privat, Cahiers de Fanjeaux n°7, pp.419-452 ; C. PAILHES, L’Ariège des comtes et des cathares, Toulouse, Milan, 1992, p.239.

[11] Entre 1365 et 1378, le gouverneur du Languedoc, Louis d’Anjou, futur roi de Sicile, s’appropria la salle capitulaire et l’embellit en faisant placer, dans les deux fenêtres donnant sur le cloître, des remplages raffinés qui sont venus s’encastrer dans les ouvertures d’origine comme des menuiseries surajoutées. Le style de leurs chapiteaux est d’ailleurs plus tardif que celui des retombées des voussures. Outre ces remplaces, Louis d’Anjou fit apposer ses armes, sur le parement extérieur, dans le cloître, de part et d’autre de la porte et au-dessus de l’arc. D. MILHAU, Le couvent des Augustins, Musée des Augustins, Grisolles, Multicolor, 1991, p.2.

[12] P. DARDENNE, op. cit., 1990, pp.184-186.

[13] Dans le même temps, les rois de France ont recherché à s’ériger en maîtres des ressources minières et minérales, disposant à leur gré des ouvertures et des productions, accordant des privilèges d’exploitation et de transport ainsi que des ordres de réquisitions. P. JULIEN, Marbres de carrières en palais, Manosque, Le bec en l’air, 2006, pp.80-81.

[14] Arch. Dép. Ariège : G.336.1.34.

[15] Il s’agit très probablement de Maître Arnaud de Seré, seigneur d’Unzent en 1512, prêtre de Saint-Ybars, procureur fondé de Violande d’Aure qui reçoit par acte du 22.XI.1512, une reconnaissance de biens nobles comme tutrice et administratrice des biens de noble Gaillard de Lordat son fils. J. VILLAIN, La France Moderne, grand dictionnaire généalogique, historique et biographique, ed. Laffitte, Marseille, 1982, p.1489.

[16] P. JULIEN, op. cit., 2006, p.80.

[17] P. JULIEN, op. cit., 2006, p.34.

[18] P. JULIEN, op. cit., 2006, p.80.

[19] P. JULIEN, op. cit., 2006, p.127.

[20] Noble Bernard Seré, marchand de Toulouse, banquier, seigneur de Lux, cosgr de Calmont, habitant en 1534, au n°25 de la rue des Changes, en 1549, au n°5 de la rue Peyras et en 1555 au n°10 de la rue Peyras. Capitoul de La Pierre en 1557 et 1558, receveur des tailles du diocèse de Toulouse de 1573 à 1575. Il épouse en premières noces le 25.XI.1534, avec 800 livres de dot, Catherine de May, fille de Jean de May, Procureur du Roi, Maître des Eaux et Forêts du Languedoc et de Jeanne Delcros ; puis en secondes noces, avec 1.600 livres de dot, Louise de Viguier, fille de Jean de Viguier, sgr de Ricard et de La Valade, et de Marguerite de Ricard, morte entre 1585 et 1587. Il meurt le 12.VIII.1575. Cf. L. SEREE de ROCH, «Gestion, finances et financiers à Toulouse, durant les guerres de religion (1561-1596)», Histoire, Gestion, Organisations, Presses de l’Université des Sciences Sociales de Toulouse I, n°8 ; L. SEREE de ROCH, «Finances et financiers dans le diocèse d’Albi, au temps des guerres de religion (1560-1600)», Revue du Cercle Généalogique du Languedoc, janv.-fév.-mars 2002, n°94 ; L. SEREE de ROCH, «Les noces à Rieux de Jean de Vabres avec Philiberte de La Jugie (1582), dans le Banquet d’Auger Gaillard», Revue du Cercle Généalogique de Languedoc, janv.-fév.-mars 2002, n°94.

[21] Au cours du XVIème siècle, les marbres pyrénéens servirent à la confection d’objets précieux travaillés en figures, d’une taille soignée de lapidaire, pouvant être acquis par de riches curieux, marchands, banquiers ou changeurs. Peu à peu, le marbre curiosité passa des cabinets des banquiers à ceux des grands qu’ils servaient avec profit.

[22] Arch. dép. Haute-Garonne : C 3261.

[23] Pierre se consacra plus particulièrement aux mines argentifères et aurifères et fut appelé «maître et garde des mines». Scipion, dès les premières années du XVIIème siècle, était «tailleur de pierre de marbre» à Toulouse, où il fournit des monuments funéraires. P. JULIEN, op. cit., 2006, p.83.

[24] Arch. dép. Haute-Garonne : I.59.

[25] Le 3.X.1600, le roi écrit au connétable de Montmorency : «Mon compère. Celui qui vous rendra la présente est un marbrier que j’ai fait expressément venir de Paris pour visiter les lieux où il y aura des marbres beaux et faciles à transporter à Paris pour l’enrichissement de mes maisons des Tuileries, Saint-Germain-en-Laye et Fontainebleau, en mes provinces de Languedoc, Provence et Dauphiné, et pour ce qu’il pourra avoir besoin de votre assistance, tant pour visiter les marbres qui sont en votre gouvernement, que les faire transporter, comme je lui ai commandé, je vous prie de le favoriser en ce qu’il aura besoin de vous. Vous savez, comme c’est chose que j’affectionne, qui me fait croire que vous l’affectionnerez aussi et qu’il en va de mon contentement». P. JULIEN, op. cit., 2006, p.83.

[26] Par ailleurs, alors qu’il venait de créer les officiers des mines, le souverain essaya d’organiser la profession de marbrier en l’érigeant en corporation, en 1609, mais elle fut supprimée dès 1610. P. JULIEN, op. cit., 2006, p.86.

[27] Ibid.

[28] Celle-ci se fit par l’intermédiaire de marchands ou de grands banquiers à l’assise internationale, qui furent mis en concurrence pour l’extraction et le transport, tandis que recherches et expertises étaient confiées à des marbriers et à des sculpteurs.

[29] P. JULIEN, op. cit., 2006, p.91.

[30] Banquiers et négociants traitaient alors directement avec les carriers et les convoyeurs, en se chargeant de toutes les phases de la production et du transport jusqu’à Paris, où ils étaient directement payés par les services des bâtiments du roi. P. JULIEN, op. cit., 2006, p.92.

[31] P. JULIEN, op. cit., 2006, pp.93-96.

[32] Ce grand du royaume, demi-frère des légitimés de France par sa mère, maîtresse du roi, était fortement attaché à la Guyenne et à son marquisat de Montespan. P. JULIEN, op. cit., 2006, p.103.

[33] Il abandonna tout système commercial faisant appel à des intermédiaires, marchands, banquiers ou compagnies, pour privilégier la soumission directe de marchés sur les lieux d’extraction et de transport. P. JULIEN, op. cit., 2006, p.103.

[34] «Tout bateau de marbre arrivant en un port du royaume ou de Paris sera tenu d’en aviser Tarlé ou l’un de ses préposés en chaque port afin d’en faire la visite. S’il s’agit d’un marbre rare, non encore détenu en magasins, rares ou assortissants, Tarlé les toisera et leur prix en sera payé». P. JULIEN, op. cit., 2006, p.106.

[35] P. JULIEN, op. cit., 2006, p.115.

[36] P. JULIEN, op. cit., 2006, p.127.

[37] Marigny lui demanda un rapport sur ces exploitations ainsi que des échantillons et des curiosités minérales. Il reçut un long et élogieux mémoire sur les marbres, extrêmement précis, dans lequel Lassus fait une description enthousiaste des Pyrénées et des merveilles de sa nature prolifique, avant de détailler chaque carrière de son ressort. P. JULIEN, op. cit., 2006, p.112.

[38] M. AZAM, Seix en Languedoc, des hommes et des rois, Toulouse, imprimerie Moderne, 2003, p.46.

[39] P. JULIEN, op. cit., 2006, p.118.

[40] L. BERGES & M. COURS-MACH, Grands notables du Premier Empire, CNRS, Paris, 1985, p.29.

[41] Arch. dép. Ariège : 5. E. 5431.

[42] B de DIETRICH, Description des gîtes de minerai et bouches à feu de la France, TI, Pyrénées, Paris, Didot, 1786 ; A. BORDES-PAGES, Histoire du Couserans, Réédition Nîmes, Lacour-Ollé, 2002, pp.138-139.

[43] Arch. dép. Ariège : 5. E. 5.429. 20.X.1790 : Jeanne Gay est héritière de feu Maître Etienne Gay, notaire à Seix, et veuve de Jean-Pierre Coumes, chirurgien.

[44] Arch. dép. Ariège : 1. J. 306.

[45] Arch. Nat. Fr. 20 164 ; P. DARDENNE, op. cit., 1990, pp.184-186.

[46] M. CHEVALIER, La vie humaine dans les Pyrénées Ariégeoise, Foix, Gadrat, Milan, Résonances, 1984, p.566.

[47] Arch. Nat. Fr. 20 164 ; P. DARDENNE, op. cit., 1990, pp.184-186.

[48] P. DARDENNE, op. cit., 1990, pp.184-186.

[49] Ibid.

[50] Ibid.

[51] Joseph Pierre Etienne de Vialettes, baron de Mortarieu. Né à Montauban le 23.VI.1768, il est le fils de Paul Elie de Vialettes d’Aignan. Capitaine dans la garde nationale (1790), il regagne Montauban après le 18 brumaire et se voit désigné pour occuper le poste de président du canton de Nègrepelisse (22 prairial an XI). Après avoir assisté au sacre de Napoléon Ier, il est nommé maire de Montauban (10 brumaire an XIV) et se lance dans la réalisation de grands travaux qui métamorphosent la ville. Chevalier de la Légion d’Honneur (1808), baron d’Empire (1808), il persuade Napoléon de créer le département du Tarn-et-Garonne et obtient que Montauban devienne préfecture de la nouvelle entité (1808). Député du Tarn-et-Garonne (1809-1814), il siège sur les bancs du conseil général sous la Restauration (1819) et sera élevé au grade d’Officier de la Légion d’Honneur la même année. Secrétaire général de préfecture, il est ensuite nommé préfet de l’Ariège (13.VII.1819) et se signale, durant la campagne d’Espagne, par la création d’un cordon sanitaire qui lui vaudra la distinction de commandeur de l’Ordre de Charles III. Son passage en Ariège est également marqué par la réouverture des thermes d’Ussat en grande partie due à son intervention. Mis à la retraite à la chute de la monarchie (1830), il se retire alors à Montauban, ville à laquelle il léguera 64 tableaux dans son testament. Il meurt le 3 juillet 1849. Il avait épousé, à Paris, Agathe Joséphine de Cohorn de Lapalun. B. LABROUSSE, Les Politiques Ariégeois 1789-2003, Toulouse, Chauvin, 2004, pp.265.

[52] Pierre Melchior Marie Arnaud de Lingua, né à Saint-Lizier en 1779, fils cadet de Jean, baron d’Esplas et de Suzanne de Pannetier de Montgrainier, fait partie des conscrits de l’an VIII. Versé dans l’armée du Rhin comme lieutenant de hussards, fervent légitimiste, il quitte la carrière militaire, préférant démissionner après l’exécution du duc d’Enghien. Resté anonyme sous l’Empire, il est fait chevalier de la Légion d’Honneur une fois la monarchie restaurée, puis conseiller municipal de Saint-Lizier où il se signale comme un ultra. Désigné pour faire partie du conseil général en remplacement de Jean Bernard Delage (1818), il quitte cette assemblée lorsqu’il est désigné préfet du Gers (1824). La même année, il devient député de l’Ariège, poste qu’il parvient à conserver face à son adversaire Jean Marie Fortuné de Terssac (1827). Après avoir fait reconstruire son château de Saint-Blanquat, il est muté, toujours comme préfet, en Dordogne (1828) et poursuit sa carrière parlementaire en étant réélu en 1830. Cependant, le trône de Charles X ayant été renversé, il tente de conserver son siège à la Chambre mais doit s’incliner devant Pagès de l’Ariège (5.VII.1831). Il se retire alors définitivement de la vie politique. Il avait été marié à Madeleine de Bordes de Sarrados. B. LABROUSSE, op. cit., 2004, pp.179-180.

[53] Jean Serée de Roch, né le 5.VIII.1787, habitant du Pont de la Taule à Seix. Marié le 3.III.1810 à Marguerite Coumes. Son acte de décès porte qu’il est mort à trois heures de l’après-midi, à l’endroit appelé le Kér de Queré situé à Seix. Arch. Mun. de Seix : N. M. D.

[54] Dans sa lettre en réponse adressée au préfet de l’Ariège du 24.VIII.1824, le ministre de l’Intérieur écrit que Jean Serée de Roch a péri dans une carrière du Gouvernement. Arch. dép. Ariège : 8 S (Accident).

[55] M. CHEVALIER, op. cit., 1984, p.566.

[56] Cette faculté est accordée moyennant une redevance de 4 F par mètre cube de marbre qui sera enlevé de sa carrière.

[57] Lorsque Michel Serée-Pacha aura extrait un mètre cube de marbre, il versera par avance à Etienne Barrau-Salomon la somme de 300 F à titre d’acompte du montant des mètres cubes de marbre exploité.

[58] Arch. Mun. de Seix : N. M. D.

[59] M. AZAM, op. cit., 2003, pp.16-17 & 80.

[60] Semaine Catholique de Pamiers, 1887, p.849.

[61] Arch. familiales.

[62] Pierre Caujolle avait acquit ces droits de Degueille du Doutoulon de Massat, suivant acte public retenu vers 1864, par Maître Galy-Gasparrou notaire à Massat, de Delpy de Vicdessos entrepreneur.

[63] M. AZAM, op. cit., 2003, pp.17-18.

Conférence de Marcel Blum sur le textile en Pays d’Olmes

             « … cet exposé sera en trois parties ;

La première depuis la nuit des temps jusqu’à l’industrie textile mécanique ; la seconde du début de l’industrie textile et particulièrement de 1950 à 1980 qui fut celle de mes activités dans ce domaine ; et enfin la période de la fin du 20ème siècle.

            … De mémoire d’hommes, le Pays d’Olmes n’a cessé d’être un centre textile.

En premier lieu, nous pouvons imaginer que les Madgaléniens qui fréquentaient les nombreuses grottes ariégeoises, pourraient être les concepteurs de cette industrie.

            Dans l’Antiquité, en 213, sous le règne de l’empereur romain Caracalla, des échanges commerciaux signalent la présence de tissu originaire du Pays d’Olmes.

            Au moyen Age (XI / XIIème siècles), le surnom de « Tisserands » a été donné aux cathares de Montségur. A cette époque, le filage de la laine, du lin ou du chanvre était une nécessité pour chaque famille riche ou pauvre et, cette occupation leur permettait, de village en village, d’atelier de tisserands en atelier de tisserands, de rencontrer les différentes classes de la société. Le drap est transporté par charrettes jusqu’aux portes de Carcassonne, Toulouse, Beaucaire et même bordeaux.

            En 1508, nous retrouvons la copie d’une charte des tisserands à Laroque d’Olmes.

            Au XVIIème siècle, le Pays d’Olmes reste un centre de « petites draperies » se contentant de fournir des tissus plus ou moins grossiers.

            Sous Colbert, les tisserands et fileuses du Pays d’Olmes offrent une main d’œuvre d’appoint aux manufactures voisines de l’Aude.

            Dés la fin du XVIIIème siècle, les échanges entre Chalabre et Lavelanet s’intensifient.

            En 1801, une entreprise chalabraise s’installe à Lavelanet et l’on remarque à cette époque le refus des ouvriers d’utiliser le matériel moderne naissant.

            A noter que les tisserands sont répartis dans les villages voisins : Montferrier, Villeneuve d’Olmes, Benaix, Fougax et Barrineuf, Dreuilhe et surtout Montségur.

 1801 : introduction des premiers métiers à tisser

1807 : Jean Baptiste Dumons, fabricant de draps, s’installe à Lavelanet

1820 : la productivité des métiers à filer s’améliore et ce n’est qu ‘en 1880 que les machines à tisser mécaniques arrivent prudemment sur la place chez Bonnail et Dumons. L’ère de l’industrie entre vraiment en vigueur, et nous arrivons tout naturellement sur le second volet de cet exposé.

             Le textile comporte quatre grandes familles :

n    l’industrie de la soie, dans la région de Lyon

n    le coton dans la région de l’Est (lingerie, linge de table, literie et fil à coudre)

n    le peigné, dans la région du Nord

n    le cardé dans la région du Centre (Vienne) et le Sud-Ouest (dans les régions de Lavelanet et de Castres)

            Il ne sera donc question dans ce propos que de l’industrie du cardé et particulièrement dans le Pays d’Olmes.

 

            Il est bon de rappeler que la transformation d’un tissus comprend plusieurs stades dans la transformation.

            En premier lieu, les fibres textiles sont d’origines soit animales (laine, soie), soit végétales (coton, viscose, lin) et d’origine synthétique (nylon, draçon, orlon, polyester, tergal, etc…). Ces fibres peuvent être employées seules ou mélangées.

 

            Dans le commerce, l’on distingue les tissus « pure laine », les tissus « laine et coton et laine viscose », les tissus « laine et tergal » etc…

            Ces différentes compositions passent par plusieurs stades de transformations. Pour mémoire : l’effilochage, la teinture en bourre, la filature, la teinture en fil, l’ourdissage, le tissage, la teinture en pièce, le foulonnage et enfin les apprêts.

            Les différents matériels nécessitant ces opérations sont exposés au Musée du Textile de Lavelanet.

             Le textile industriel est né avec le métier « Jacquard » du nom de son inventeur, en 1801.

            Pour la petite histoire, il existait encore en 1970 dans certaines usines un ou plusieurs de ces métiers servant uniquement à faire les échantillons des nouvelles collections.

 

            Pourquoi le textile est-il venu s’implanter en Ariège, particulièrement en Pays d’Olmes ?

             Les différentes phases de transformations des fibres en tissu demandent beaucoup d’eau (lavage, teinture, foulon, apprêts), mais pas n’importe quelle eau. Cette dernière doit avoir la particularité d’une qualité de PH quasiment neutre.

            C’est ainsi que la première implantation se fit voilà un peu plus d’un siècle et demi dans la région de Mirepoix, en raison de la qualité de l’eau de l’Hers, émigra à Sainte Colombe sur l’Hers, puis au Pays d’Olmes où l’eau du Touyr est encore supérieure en qualité.

            Pour la petite histoire, l’industrie textile industrielle vit pratiquement le jour à Sainte Colombe sur l’Hers (Ets Bonnail) et à Lavelanet (Ets Dumons), chacun des deux proclamant qu’ils étaient les premiers implantés, jurant leurs grands dieux que l’autre sortait de chez lui…

            Donc, avant le premier conflit mondial, le textile était pratiquement le lot de ces deux établissements.

            Ce fut 14-18 qui a donné le grand essor à cette région et le deuxième conflit mondial ne fit qu’accroître le développement de l’industrie textile en Pays d’Olmes.

            Pourquoi ?

             Il faut préciser que l’industrie du « cardé » fabrique des tissus pour hommes et garçonnets (vestes, pantalons, pardessus, casquettes, chemises), pour dames et fillettes (tailleurs, robes, jupes, manteaux), des tissus administratifs, civils, uniformes des administrations (PTT, Eaux et Forêts, etc…), militaires (habillement des armées de terre, de la marine, de l’air), les couvertures.

            Inutile de dire que ces deux derniers chapitres furent à l’origine du développement spectaculaire de la région.

            Enfin, les tissus d’ameublement et les tissus de carrosserie automobile. Une unité fabriquant en outre de la moquette (les Ets Couquet) a équipé en son temps le paquebot « France » et le « Sénat » 

            Sur le plan démographique, il est à noter que la population en Ariège qui était de 244. 795 habitants en 1876, n’en comportait plus en 1962 que 127. 192, et les derniers recensement donnent  un chiffre inférieur. Par contre à Lavelanet, l’accroissement démographique est spectaculaire, car , si en 1876 la ville ne comportait que 2500/ 3000 âmes, en 1973/ 1974, la population était de l’ordre de 9000 environ. Il est vrai qu’actuellement l’on ne compte que 7000 habitants dans un contexte de 18500 âmes pour le canton qui compte 18 communes.

             Encore quelques chiffres :

            En 1968, le personnel employé dans l’industriel textile était de 3508 pour une production de 10. 561. 650 mètres ; en 1973, les salariés du textile se montaient à 4817 pour une production de 29. 431. 500 mètres. Le tout produit par 80 assortiments de filature cardés et 2300 métiers à tisser.

            Il est également bon de savoir que dans la filière de fabrication, il entre dans le prix de revient des tissus, beaucoup plus de frais de main d’œuvre que de produits bruts.

            Sur le plan national, il est bon de noter que la filière textile, de la fabrication jusqu’à la confection, est l’industrie qui emploie le plus grand nombre de salariés. Il en est de même en Ariège où aucune branche industrielle n’atteignit les quelques 5000 salariés du textile dans les années 1965/ 1975.

            Ceci étant dit, revenons à la fabrication du textile produite par 7 firmes intégrées (Bonnail, Dumons, Fonquernie, Cecassens, Bergère, Roudière, Thierry), c’est à dire des usines traitant les fibres jusqu’au tissu fini, une cinquantaine de fabricants semi-intégrés ou en chambre (ces derniers ne comportant que des métiers à tisser) et produisant malgré tout des tissus grâce à de multiples façonniers dans les différentes branches de transformations (12 effilochages, 26 filatures comportant 72 assortiments, 5 teintureries et 7 foulons et apprêts) sans compter un nombre important d’artisans tisserands travaillant à façon pour les fabricants.

            Il serait bon d’ajouter à cela l’implantation de deux bonneteries, d’une filature de laine peignée, ainsi que trois négociants en matières premières. A cela, il faut intégrer les métiers annexes travaillant pratiquement uniquement pour le textile : les transports routiers desservant la France et l’étranger, les serrureries pour l’entretien et les réparations des différents matériels, les magasins de fournitures pour les différentes machines…

             Si l’essor du Pays d’Olmes est dû aux deux conflits mondiaux par la fabrication intensive des fournitures militaires et administratives, il ne faut pas occulter pour autant le développement de toutes les draperies pour hommes et enfants, et surtout l’effort considérable pour les tissus féminins, alliant toutes les fantaisies et les besoins impérieux de la mode.

            En effet son caractère de moyennes et petites entreprises permettait une souplesse extrême de livraisons dans les diversités des collections et la possibilité des utilisateurs de pouvoir être livrés très rapidement, pratiquement à la demande de leurs propres chalands.

            Les importations importantes de matériels et matières premières en provenance des pays étrangers, ainsi que du développement importants des exportations, en effet, à cette époque les Ets. André Roudière étaient une des firmes les plus importantes d’Europe et exportaient son tissu tergal en particulier sur pratiquement tous les continents.

            Aussi, afin de faciliter les importations et exportations, un bureau de douane fut implanté à Lavelanet dans les années 1970, tenant compte que le Pays d’Olmes premier centre cardé français et deuxième producteur national lainier. Cette administration existe encore actuellement et permet ainsi d’écourter très sensiblement les détails de dédouanement donnant ainsi beaucoup de facilités administratives.

             Après cette période euphorique, l’on vit disparaître petit à petit tout ce tissu de fabrication semi-industrielle en raison de la crise textile des années 1980 et ce pour différentes raisons.

            Rappelons-nous les cocoricos des ministres et économistes distingués (tous les économistes sont distingués !) se glorifiant de l’implantation dans les pays sous développés des fameuses usines livrées, clefs en main par la France… et aussi d’autres pays dits riches.

            Ces économistes ayant tout simplement omis de penser que ces nouvelles productions faites grâce à des salaires de misère et au manque quasi total des charges sociales, arriveraient sur le marché à des prix défiants toutes concurrences. Ce fut l’une des causes de la crise sans compter le contexte du déplacement de l’utilisation des budgets de la ménagère, sacrifiant l’habillement au profit de la voiture et des loisirs.

            Le Pays d’Olmes avait vécu ses plus belles années de prospérité, ce qui ne veut pas dire que le textile ariégeois soit en voie de disparition.

            En effet, une nouvelle structure de l’industrie textile se crée à travers d’importantes affaires ; en premier lieu, les Ets. A. Roudière qui fut à un moment la première firme européenne dans le tissu tergal ; puis, Monsieur André Roudière se retirant, les Chargeurs Réunis prirent la suite et morcelèrent cette entreprise en plusieurs unités bien spécialisées. Puis, les Ets Michel Thierry, cotées en bourse, devinrent la plus grosse entreprise du Pays d’Olmes et sont en tête des grandes affaires textiles européennes.

            Sur le plan de la main d’œuvre, nous sommes loin des années 70/ 75, puisqu’actuellement l’on ne compte que 2200 salariés répartis dans environ 70 entreprises. Il est bon de préciser que dans ce dernier chiffre, Thierry emploie 850 salariés et le groupe Chargeur (tissu d’habillement) 700 salariés.

            Au delà du secteur textile dominant, de nombreux échanges entre le textile et divers prestataires de services (dépollution, informatique spécifique, transports routiers, fabricants de mécaniques et machines spéciales).

             En 2000, l’industrie textile française a atteint un record d’exportation : 9, 45 milliards d’euros, en croissance de 8%. Près de 40% de ces exportations sont livrées hors de l’Union Européenne, et leurs taux de croissance atteint 16%.

            En France, la consommation textile a progressé de 1,2% en volume. Croissance plus forte sur les textiles de maison et les textiles à usage technique et industriel. Croissance plus faible sur les textiles destinés à l’habillement. A noter quelques chiffres :la balance textile habillement en millions d’euros se chiffre en 1996 pour 2590 et en 2000 5250 euros.

            Concernant l’avenir du Pays d’Olmes, les Chargeurs Réunis délocaliseraient en Tunisie, mais investissent e Pays d’Olmes grâce à l’aide des subventions européennes.

            Les Ets. Thierry délocaliseraient également au Brésil pour suivre Renault, mais continuent à s’agrandir dans le Pays d’Olmes.

            Pour les 70 entreprises du Pays d’Olmes, le chiffre d’affaires est de 602 millions d’euros et à l’exportation 151 millions.

            Sur une population dans le canton d 18 345, l’on compte 7294 pour la population active, se décomposant comme suit :

Primaire- agriculture : 1%

   Secondaire, Industriel : 64%

   Tertiare, Services : 35%

             Après le deuxième conflit mondial, le Pays d’Olmes a connu une période des plus florissantes.

            Puis, la mondialisation qui, au départ, avait accru la chute des activités du cardé est aujourd’hui source de démarrage avec une économie à l’échelle planétaire. Bien que la confection se délocalise, la filature qui disparaît et le tissage qui s’expatrie en Chine, Pologne, Biélorussie, Lituanie, Maroc, une nouvelle forme de textile voit le jour à l’autre valeur ajoutée. Textile technique, ameublement, automobile, médical, etc…  l’ennoblissement des traitements de finissage, de coloration, connaissent une forte poussée et permettent aux unités bien structurées et bien équipées comme Thierry et les Chargeurs Réunis de travailler dans la mode et circuit court.

            L’exportation, grâce à la mondialisation qui avait précipité la disparition de la quasi totalité des petites entreprises, tant sur le plan fabrication que sur celui du travail à façon permet la réorganisation d’une nouvelle industrie textile performante et cela m’amène tout naturellement à en tirer quelques conclusions.

            Bien que le Pays d’Olmes soit encore fragilisés par ces remous économiques, la place connaît actuellement un renouveau d’activités qui espérons-le ne sera pas éphémère.

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L’orpaillage en Ariège de l’Antiquité à nos jours:

 « Orpailleur d’un jour, Orpailleurs de toujours! »

Par Robert-Félix Vicente des Archives Départementales de l’Ariège:

http://www.ariegenews.com/news/news-1-3-1680.html

http://orpailleur.free.fr/orariege.php