Les seigneurs de Saint-Paul

(Essai de chronologie. Sources : « Saint-Paul de Jarrat. La Vallée des Sources », 1995, J.J. Pétris)

Les premiers seigneurs semblent avoir été issus des Marquefave : plusieurs textes en font mention. Il semble que ce soit par Arnaud de Marquefave (1198-1244) que la seigneurie de Saint-Paul passe aux Villemur par son mariage avec Condors de Villemur.

Quelques  zones d’ombre n’ont pas permis, à ce jour, de présenter la succession des seigneurs en son entier. Parlons, donc, de ceux qui ont été retrouvés :

Arnaud de Villemur:

Le comte de Foix, Roger Bernard II (qui a régné sur le Comté de 1188 à 1223) aurait donné en apanage, en 1200, la terre de Saint Paul et Pailhés à Arnaud de Villemur.

En 1215, Arnaud de Villemur, plaide avec le comte de Foix, au concile de Latran qui condamna le comte de Toulouse. Dans « la chanson de la croisade albigeoise », il est dit, pour relater ce concile: « Messire Arnaud de Villemur s’est levé; il se fit regarder et écouter attentivement, car il parle bien, sans se laisser intimider… »

L’ on sait qu’ en 1216, Arnaud de Villemur conduisit à Toulouse, Roger Bernard, fils du comte de Foix, au secours de Raymond, comte de Toulouse contre Louis XIII, roi d’ Angleterre et futur roi de France.

Nous le retrouvons à Baziége, lors de la bataille contre Simon de Monfort. Le seigneur de Saint Paul conduisait l’avant garde avec le jeune comte de Foix (qui sera un moment excommunié).

Les liens d’ Arnaud de Villemur et du comte de Foix, en la personne de Roger Bernard, seront amplifiés: ce dernier deviendra le beau frère de la famille.

L’on sait aussi qu’il était le neveu de Bernard de Belmont, propriétaire du château de Belmont (limites actuelles de Saint Paul et de Freychenet); celui là même qui donna son château, en 1188, au comte de Foix.

L’on sait que le seigneur de Saint Paul possède, déjà, une forge.

C’est à cette époque que la suzeraineté du roi de France est reconnue (en 1229), puis sera remise en cause, en 1272 quand Roger Bernard III, comte de Foix, refusa d’ être vassal du roi de France: Philippe le Hardi assiégera, alors, le château de Foix qui doit se rendre.

Pons 1er:

Il reçoit de Roger, son cousin et comte de Foix, la seigneurie de Saint Paul, en 1241[1]. Il prête serment, en 1249, à Alphonse, comte de Toulouse et à Jeanne, son épouse.

Roger de Villemur:

Il se marie avec Paule de Montaut (famille qui possédera le château de Labat). On sait qu’il accompagne le comte de Foix (Gaston 1er), en 1273, à la cour de France, lorsque le roi Hardi lui rendit le Comté de Foix.

Pons II:

Seigneur de Saint Paul, il épouse Navarre. Il reçoit du comte Gaston II de Foix des terres à Marquefave, Latour et Montesquieu.

 Il rend hommage au comte de Foix, Roger-Bernard, le 23 Janvier 1294 « pour Saint Paul, Langlade, Saint Germier, Castel corneille, Labat, Entras, Freychenet, Belmont, Boislo, Lurbeleo, Marquefave, Villemur, les terres jusqu’ à Monférrier, Lordat, Roquefixade et la vallée d’ Arnave » [2]

 

Raymond de Villemur (ou de Marquefave):

Il accompagne Saint Louis en croisade de 1249 à 1252, d’où il ramena une « sainte épine » qu’il donna à l’abbaye de Lézat. Il se marie avec Jeanne de Lévis de Mirepoix. Il remet, en 1291, « le château de Courneille » au comte de Foix et le 6 Août 1308, il donne « à l’abbaye de Lézat, le terrain d’ Arse, prés du château de Saint Paul sur les bords de l’Ariège »[3], mais se réserve le droit de « caver du fer », pour lui seulement, dans le « minier du lieu ». Un de ses fils fut cardinal en 1350 et un autre évêque de Couserans.

Pons III:

Seigneur de Labat et de Saint Paul, il épouse Marie. Il est, en 1316, un des seigneurs chargé de l’enquête relative au testament de Gaston 1er de Foix.

Pons IV:

Il est fait chevalier par le comte Gaston II de Foix à la bataille de Tartas, en 1338, à la demande du roi, par lettre du 15 Juin. On sait que lorsque le comte de Foix mourut à Séville, il nomme sa femme tutrice de son fils et voulait si elle venait à mourir avant la majorité du jeune Gaston que la tutelle revint à « Gaston de Lévis, seigneur de Léran et à Pons de Villemur, seigneur de Saint Paul ». Le testament du 17 Avril 1343, fait à Orthez, le nomme tuteur de ses enfants.

Il rend hommage, en 1343, à Gaston III et à Gaston Febus[4], le 11 Mars 1346.

Bernard (ou Bernat) de Villemur:

Il rend hommage à Gaston Febus au château d’ Orthez, le 24 Juillet 1373: « Lo noble baron Mossen Bernat de Villemur, cavaler, per les locx de Sent Paul, Belmont, d’ Urs et de Bonnac »[5]. Il accompagne le roi de Castille en 1376.

 

Jean de Villemur:

Seigneur de Saint Paul, Belmont, Bonnac et Larnat, il rend hommage à Gaston Febus dans la chapelle de Mazéres, le 10 Février 1380. Il épouse, par contrat du 20 Octobre 1374 Rose de Faudoas.

Pons V

Frère du précèdent, il rend hommage au château de Mazéres, en 1381. Chevalier et seigneur de Saint Paul, par son mariage avec Marguerite de Romengous, il reçoit les biens du Fossat et de Vicdessos. Puis, il se remarie avec Condor de Foix, fille de Corbeyran de Foix. On sait qu’il était dans l’armée de Gaston Febus de 1376 à 1378.

Pons VI:

Né vers 1388 et décédé, en 1412, sans enfants, un hommage de 1402 donne à Pons de Villemur les possessions de Saint Paul, Belmont, Urs, Vaychis, Ascou, Sorgeat, Luzenac et Siguer, Larnat, Bonnac, le Port de Saverdun, Verniolle[6]. Il était marié à Condor de Foix. On sait qu’il est seigneur de Larnat le 20 mars 1401.

Bernard Amielh de Villemur (ou de Pailhés):

Seigneur de Saint Paul et de Pailhés[7]. Il épouse, en 1404, noble Blanche de Béarn, puis Catherine de Penne par contrat du 12 Juin 1407. Il serait le frère cadet de Pons VI. En Juin 1427, à Béziers, il reçoit une gratification du roi Charles VII pour service contre les anglais en Albigeois.

Pons VII, alias Amielh

Seigneur de Saint Paul, Pailhés, Monbrun, Capens et Bonnac, il épouse Gabrielle d’Espagne, le 11 Avril 1449. Il fut sénéchal et gouverneur du Comté de Foix. En 1442, il est au conseil de Gaston IV de Foix qu’il accompagne de 1449 à 1451.

Une ordonnance du 17 Septembre 1450[8], sous Gaston IV, nous apprend: « Noble Pons de Villemur, alias Amielh, seigneur de Saint Paul, a fait au préjudice du Comte de Foix et de la ville de Foix, des rehles (socs de charrues), des escapols et autres objets à Saint Paul, de les estampiller de ses armes et de les faire transporter dans les forges du seigneur de Mirepoix ». Gaston IV crée, alors, des gardes « chargés de surveiller les passages et de confisquer les objets non revêtus des armes de Foix et de Béarn ». Nous savons, par ce texte, que le Comté de Foix comptait 11 forges dont la « molina de Mossen Pontz de Villamur, à Langlada, ayant trois feux » et que celles ci étaient alimentées par le minerai de la montagne du Rancié (dans le Vicdessos).

Le 30 Avril 1454: « Hommage et dénombrement par noble Pons de Villemur, chevalier et seigneur de Saint Paul et de Pailhés ».

Dans la description du Comté de Foix faite par Esquerrier, le 11 mai 1456, il est écrit :

« De baronnies, il y en a quatre principales et qui ont l’honneur toujours d’être au rang des maisons les plus illustres de la Gueynne. Elle tient ce rang :

1-      Rabat

2-      Saint-Paul

3-      Arignac

4-      Dufort »

Toujours dans cette description, il est mentionné qu’il y a seize châtellenies dont celle de Saint-Paul avec « Saint-Paulet, Saint-Paul, Alabat, Langlada, Lo Carpedor, Antras, Belmont, Fryxenet, Carolgast »

26 Février 1473, lettre patente de Louis XI autorisant le maintient de Pons de Villemur comme sénéchal. 20 Février 1484: Testament. Il serait enterré à Saint Paul.

Gaspard de Villemur:

Chevalier et seigneur de Saint Paul, Pailhés et Monbrun, il fut chambellan du roi Louis XII.

L’on sait que les états de Foix, assemblés à Mazéres, en 1473, désignèrent le baron de Miglos, alors, Manaud de Louvic et le baron de Saint Paul pour se rendre à Paris et prêter serment à Louis XI.

Il se marie, en 1468, avec Jeanne de Mauléon. Puis, en 1478, avec Marguerite de Faudoas, fille de J. de Faudoas et d’ Antoinette d’ Estaing. Il se remariera, ensuite, avec Rose d’ Armagnac, en 1498, avec une dot du duc de Nemours, comte d’Armagnac de 10 000 livres, plus 3000 livres à Rose par les États du Pays d’ Armagnac, plus 3000 livres données à Rose par la reine de Navarre. Il est prévu, dans le contrat, que si Rose devient veuve, elle sera usufruitière des biens du seigneur de Saint Paul.

Un évènement majeur pour Saint-Paul : Gaspard de Villemur doit se voir dépossédé, en 1486, de la baronnie de Saint Paul, après la mort de François Phoebus par Catherine de Foix, reine de Navarre, épouse de Jean d’ Albret. En effet, il avait pris le parti de Jean de Foix, vicomte de Narbonne contre Catherine de Foix. Celle-ci la donne à Arnaud Guillaume de Dorson, le 18 Décembre 1486, à Pau[9]. Gaspard de Villemur sera accusé de trahison. Cela sera confirmé, à Pau, le 7 Octobre 1488. Le château de Saint Paul sera, ainsi, incendié et finira en ruines.

La succession de François Phoebus étant réglée, Gaspard de Villemur va accroître très vite son influence et ses attributions. Il acquiert Montgazin, le 6 Mars 1490, vendu par Manaud de Noé. 1491 : Gaspard de Villemur, seigneur de Saint-Paul, s’engage vis à vis du sire d’Albret et de Jean de Foix, seigneur de Lautrec, à servir le roi de Navarre[10].

Par lettres patentes du 20 Janvier 1509, Louis XII (1462-1515) le fit sénéchal et gouverneur du Pays de Foix pendant la guerre d’Italie et fut nommé capitaine du château de Foix le 22 Février 1510.

On sait qu’il institua un droit de leude (droit de passage) à Saint Paulet (déclaration du 12 Mars 1480 par les consuls aux habitants et communautés de Saint Paul.)

Sa fille, Catherine Villemur, épouse le 14 Novembre 1509 Jean de Foix.

Le 4 Juillet 1507, Arnaud Bernard de Mirepoix fait hommage de fidélité à noble Gaspard de Villemur qui décédera en 1516.

N.B.: Sa fille, Marguerite de Villemur épouse par contrat du 5 Février 1463 Arnaud de Montaut, seigneur de Brassac et de Labat.

1516- 1517:

Rose d’Armagnac, veuve de Gaspard de Villemur.

Jean de Villemur:

Né, en 1479, il épouse Anne de Comminges. Seigneur de Saint Paul, en 1518. Il chasse Rose d’Armagnac.

Le 10 Juin 1519, il intente un procès pour récupérer le testament et les documents sur la maison de Saint Paul, contre son frère Jacques et sa mère Rose d Armagnac et sera en procès pour Pailhés et autres terres. Il héritera de la terre de Saint Paul, mais non sans mal[11]. Saint Paul sera, ainsi, sous l’autorité de Philippe de Lévis III de Mirepoix. Après jugement, Jacques aura Bonnac, Bezac, Pailhés, Madiéres, Pradiéres, Artigat, Capens, Montgazin et Saint Hyppolite. Jean aura les autres biens et conservera Saint Paul.

A noter que cet épisode compromet sérieusement les relations entre Saint Paul et Pailhés: Jacques de Villemur[12] étant seigneur de ce dernier lieu. Saint Paul, à partir de ces procès et jugements, perdra de sa puissance et le sort de Saint-Paul et de Pailhès ne seront plus liés.

Philippe de Lévis III de Mirepoix:

Il sera momentanément propriétaire de Saint Paul, entre le 17 Mars 1528 et le 31 Octobre 1535[13]

François de Villemur :

Seigneur et baron de Saint Paul, il épouse, en mai 1535, Anne de Carmaing. Il meurt vers 1561.

Jean de Lévis, après son acquisition promit à Jean de Villemur de lui rendre la baronnie de Saint Paul moyennant le remboursement du prix d’achat et divers frais: il l’inséra même dans son testament. Après la mort de Jean de Lévis, le 8 Mai 1533, sans rien dire, Jean de Villemur vendit le 25 Février 1534 la place et la seigneurie à Louis de Carmaing, seigneur de Négrepelisse pour le prix de 10 000 Livres. Outré de ces procédés, Philippe de Lévis, héritier, refusa de remettre la baronnie au nouvel acquéreur. Tout ce procès eut lieu au Parlement de Toulouse.

Le 13 Août 1535, l’arrêt du Parlement de Toulouse porte faculté pour Jean de Villemur, seigneur de Monbrun, de recouvrir la terre de Saint Paul dans un délai de trois mois, en payant 8000 Livres à Philippe de Lévis III (fils de Jean de Lévis V). Le 31 Octobre 1535, la consignation de la somme de 8000 Livres est faite au greffe civil du Parlement. Le 3 Novembre 1535, les consuls de Saint Paul protestent contre le paiement de la taille exigée par Mathelin, « prêtre et procureur de Philippe de Lévis III, seigneur de Mirepoix et de Saint Paul ».

 

 

Anne de Carmaing et Briette de Villemur,  Bertrand de Villemur, Blaise de Villemur:

Anne de Carmaing est la femme de François de Villemur, ancien seigneur de Saint Paul. Quant à Briette de Villemur, fille de François de Villemur et de Anne de Carmaing, elle était héritière universelle de Bertrand, son frère (seigneur de Saint-Paul qui meurt au combat contre les religionnaires en 1570). Avec la mort de Bertrand, s’éteint la lignée des Villemur de Saint-Paul.

La succession est difficile. Des procès vont voir s’affronter Blaise de Villemur (seigneur et baron de Pailhés, cousin de François de Villemur et petit fils de Gaspard de Villemur, ancien seigneur et baron de Saint Paul), Anne de Villemur, Briette de Villemur, Louise de Villemur (sœurs de Bertrand), etc…

Louise de Villemur[14], épouse de Roger de Sarrieu fait valoir que Briette de Villemur lui a donné la place de Saint-Paul et fait tout pour écarter Blaise de Villemur qui occupe un temps la terre de Saint-Paul (Au moins en 1591). Georges de Villemur, seigneur baron de Pailhès est dit seigneur de Saint-Paul en 1607[15]

Henri de Sarrieu :

Fils de Louise de Villemur et de Roger de Sarrieu, il hérite de Saint-Paul en novembre 1615[16]

Zone d’ombre :

Un texte donne la baronnie de Saint Paul, en 1653, à Dame Jeanne Henri Rouyes de Commenge.

– Trois textes, au moins, mentionnent  François de Montpezat de Carbon comme baron et propriétaire de Saint Paul[17]. Il impose un droit de passage à Saint Antoine, le 18 Novembre 1667, rapportant 150 Livres par an. Hommage prêté devant le sieur Doat, commissaire député de la cour, le 18 novembre 1667 (Registre du Parlement de Navarre)

Marquis Pierre Hyppolite de Béon et Masses::

L’on peut remarquer que la petite fille de Georges de Villemur (seigneur de Pailhès et de Saint-Paul en 1607), Constance, épouse en secondes noces Pierre Hyppolite de Béon, marquis de Cazaux. La famille de Béon est originaire de Béon dans la vallée d’Ossun. Néanmoins, il est sûr que c’est lui qui a vendu la baronnie de Saint Paul à la famille de Bermon.

Il a été fait une reconnaissance devant notaire par les habitants de Freychenet[18] et Saint-Paul, le 27 mai 1683, à « Messire Pierre Hippolyte de Béon de Masses, seigneur et baron de Saint Paul, Freychenet, Cazaux et Loubens ».

Il existe une reconnaissance des consuls de Roquefixade, faite au château de Saint Paul, le 15 Avril 1683 portant sur un accord conclu, en 1602 avec les consuls de Roquefixade pour prendre du bois et emmener du bétail sur la baronnie de Saint Paul.

Il testa le 23/3/1685 en faveur de son fils aîné[19] ; Lettre de succession du 23 mars 1689 par « Béon de Masses, seigneur de Saint-Paul, Cazaux et autres places »[20]

1693:

La famille de Bermon acquiert Saint Paul pour 91 000 Livres: c’est une famille de marchands toulousains, anoblie par le capitoulat. Ainsi, se termine la dynastie des Villemur (et alliances) sur Saint-Paul après plus de 400 ans d’existence sur ces lieux…

Jean de Bermon:

Originaire de l’albigeois (Cordes), avocat, il était capitoul de 1692 à 1702 au Parlement de Toulouse. Il est né en 1647 et meurt le 21 Décembre 1717. Il épouse la fille du sieur de Bertrand, le marquis de Saint Léonard, Jacquette de Bertrand.

Il testa le 6 Janvier 1716, laissant 30 000 Livres à chacun de ses deux enfants[21], mais déshérita, dans un premier temps, son fils J.B. Olivier de Bermon. Le 1er Mars 1716, il fait un codicille le concernant: « Dans le cas où il (J.B. Olivier) se mariait avec une fille étrangère et qu’on dit être native de Paris, dans ce cas le déclare indigne de récolter le bénéfice de sa succession « .

Enfin, à sa mort, un jugement est rendu: «Testament clos de noble Jean de Bermon, ancien capitoul de Foix, baron de Saint Paul, contenant entr’ autres legs, celui de l’office de Trésorier de France, en faveur de J.B. Olivier de Bermon, son fils aîné, qui en est dépourvu mais dont le testateur, en en payant le prix s’était réservé la propriété, léguant la somme de 30 000 Livres à chacun de ses quatre  enfants »

 Sa soeur se marie avec Pierre de Méric de Montgazin, avec une dot de 42 000 Livres.

J.B. Olivier de Bermon:

Bien que déshérité, c’est lui qui fera autorité[22]. Né en 1685, il meurt le 22 Juillet 1757, à l’âge de 77 ans et a été enseveli dans l’église de Saint Paul. Il fut délégué comme commissaire du roi aux Etats du Languedoc en 1742[23]. Un dénombrement de ses biens est fourni le 12 octobre 1735.

Il eut Jean François de Bermon, né en 1718, qui fut déshérité[24] par son oncle Jean Ambroise par le jugement du 5 Janvier 1762 qui adjuge la baronnie à Pierre de Méric de Montgazin. Il eut, aussi, J. Pierre Paul de Bermon qui se maria le 1er juin 1756, à l’âge de 33 ans, avec Magdelaine Delquier, 34 ans et aussi J. Georges, chevalier de Saint-Louis.

Pierre de Méric de Montgazin:

Sous doyen du Parlement de Toulouse, il était seigneur de Montgazin. Il hérite, par sa femme Jeanne de Bermon qu’il épouse le 29 Septembre 1716, de la baronnie de Saint Paul par un jugement de 1762. Né le 10 Mars 1672 et mort le 24 Avril 1766, il doit dénombrer ses biens nobles devant les Capitouls le 12 Juin 1730. Il a été conseiller au Parlement en 1706, puis commissaire aux requêtes, conseiller en la grande chambre de Toulouse. Sa femme deviendra seigneuresse de Saint-Paul à sa mort et fera faire un terrier et un livre de reconnaissance en 1771 et 1772.

Guillaume de Méric de Montgazin:

Il hérite à la mort de sa mère et achète, en 1775, Mercus, Garrabet et Jarnat. Il avait épousé le 27 Avril 1756 Mlle de Bousquet Pierrette Henriette Thérèse, dont il eut dix enfants.

A la Révolution, il vit à Toulouse et avait 71 ans. Durant les années où il fut seigneur de Saint Paul, Guillaume de Montgazin eut maille à partir avec les habitants. Ceux ci jugèrent abusifs les droits et privilèges dont leur nouveau seigneur voulait jouir. Ils durent s’incliner en 1778 avec une soumission[25].

Conseiller de Grand Chambre au Parlement de 1739 à 1789, à Toulouse, il a assisté aux assemblées de la noblesse de Toulouse et du Comminges, en 1789.

Son fils, Jean Gabriel, né le 20 Novembre 1765 et mort, à Saint Sulpice, le 7 Novembre 1852, eut une fille, Jeanne Marie Cécile. Cette dernière se maria avec Louis Clément Adolphe de Suarez d’ Almeida, brigadier des gardes du corps sous la Restauration. Celui ci héritera, après la Révolution, des biens de Saint Paul (qui deviendront, ensuite, propriété de la famille Dedieu). Suarez d’Almeida mourra le 26 Mars 1854.

 

 

Remarque:

La famille de Villemur, malgré quelques épisodes familiaux, (marquant une cassure entre Saint Paul et Pailhés), sera présente sur ce territoire durant plus de cinq siècles, non seulement sur Saint Paul même, mais aussi, par des alliances multiples sur Labat.

Cette famille restera, au devant de l’histoire, comme l’une de celles ayant le plus marqué le Comté de Foix. A noter que l’on parle souvent des seigneurs ou barons de Pailhés de façon générique, alors qu’ il conviendrait le replacer ceux ci à leur juste place: Pailhés n’étant qu’ un fief de la famille Villemur. L’appellation « de Saint-Paul et de Pailhès » conviendrait mieux au regard de l’Histoire…


 

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[1] Selon A. Navelle

[2] Cartulaire de Boulbonne, Vol. 174 ; Arch. Pyrénées Atl., E 391)

[3] Cartulaire de Lézat

[4] Nous choisissons d’écrire Fébus (conformément au x signatures de ce comte) plutôt que Phoebus couramment employé

[5] ADPA,  E 302

[6] Hommage à Archambaud et à Isabelle, comte et comtesse de Foix : ADPA, E 422

[7] A. Navelle suppose que Pons VI étant mort sans postérité, Bernard Amiel « eut pour mère une Villemur, sœur de Pons V de Villemur.

[8] Rôle des feux du Comté de Foix

[9] Donation par Catherine, reine de Navarre de la baronnie de Saint-Paul à Jean d’Audoins, dit Doazon, possédée par Gaspard de Villemur, coupable de trahison : ADA E 482 ;  « Testaments des Rois de Navarre » ;A.M. de Pamiers (AA4-27) et « Inventaire des papiers du château de Martres à la mort de François de Sarrieu » : ADHG, 3E 27864

[10] Arch. Pyr. Atl. : E 88

[11] Archives de Léran

[12] Jacques de Villemur succède à son père, Gaspard, comme gouverneur et sénéchal du Comté de Foix, le 25 janvier 1566. Il reçoit le collier de Saint-Michel le 28 février 1570 et mourut en 1583 ; Il avait épousé Julienne de Voisins Montaut le 6 octobre 1537 dont il eut 2 fils : Blaise et Louis.

[13] ADA, 4° 324 : Après des dissentiments avec son frère Jacques et leur soeur Gabrielle pour des problèmes d’argent, liés à l’héritage de leur père, Gaspard de Villemur, Jean de Villemur revendique le domaine de Saint Paul. Mais, dans un procès du 6 mars 1528, la baronnie est adjugée par décret à Jean de Levis, seigneur de Mirepoix. Celui ci s’en rendit adjudicateur pour la somme de 8000 Livres et prit possession de Saint Paul, le 17 du même mois.

[14] Hommage rendu au roi par Louise de Villemur le 12 décembre 1612

[15] ADHG, 3E 5469

[16] A noter son inventaire des biens du château de Saint-Paul (1608-1609) : E 126-151 et E 239

[17] Sur les possessions de François de Montpezat, baron de Saint-Paul (plans): ADA 2B 31, f 530 et f 518

[18] ADA : 48 E Suppl CC1 ; Voir aussi Hommage du marquis de Béon : ADA 13J7

[19] ADHG, 4° 266

[20] ADA : 1 J 562

[21] ADA B 67 : « Testament clos de noble Jean de Bermon, en Foix, contenant entre autres legs, celui de trésorier de France, en faveur de Jean Olivier de Bermon, son fils aîné, qui en est dépourvu, mais dont le testateur, en en payant le prix, s’était réservé la propriété ; léguant une somme de 30 000 livres à chacun de ses quatre enfants et instituant Dame Jacquette Marie de Bertrand, son épouse, son héritière générale et universelle, à la charge de transmettre sa dite hérédité, lors de son décès ou plus tôt, si bon lui semble, à celui de ses enfants mâles qui s’en sera rendu le plus digne »

[22] Déclaration publique des consuls de Saint-Paul le 17 avril 1736 : « le dit Bermon est le seul seigneur de la baronnie de Saint-Paul ». Ils attestent « la nobilité dénombrée sur le château seigneurial… et la forge »

[23] ADHG, 4° 266, P. 1680

[24] Un testament est établi en faveur de François Ambroise de Bermon le 8 mai 1738

[25] ADHG, L 327