Étymologie: Lié aux terrains humides, l’aulne : « vernhe » en parler d’oc
S’appelait jadis Vernet de Cante-Raines (à cause des grenouilles « ranae) qui y pullulaient
Approches historiques :
Des textes mentionnent une abbaye st Pierre qui existait au 12ème
Le Vernet (en Ariège) faisait partie de l’importante châtellenie de Saverdun, l’une des cinq villes maîtresses du Comté de Foix (ce qui lui donnait droit d’entrée aux Etats de Foix).
Sa position géographique ont fait du Vernet un des lieux favoris de conflits : En 1439, c’est le pillage par les routiers. Mais, surtout, lors des guerres de religions, le lieu subit ce conflit.
Une garnison, sous l’autorité du sire du Vernet, Lecomte, y était installée. De là, cette troupe vient au secours de Varilhes en 1621 et prend le fort de Trémèges, près de Pamiers en 1622.
Antoine Le Comte de Saman achète la seigneurie du Vernet le 5 mai 1627
Les protestants de Saverdun, en 1624, prennent en otage un habitant du Vernet et demandent la reddition du village en échange de la vie du captif qui parvient à s’échapper tout seul. (Cl. Pailhès dans « Le Protestantisme en terres d’Ariège »)
Le village est incendié le 14 décembre 1627 par Beaufort, gouverneur huguenot de Pamiers et lieutenant du duc de Rohan
1765 : pour la justice seigneuriale, « le procureur juridictionnel est domestique du seigneur »…
1783 : Joseph César de Le Comte Saman, seigneur baron de Vernet sur Ariège. Il sera convoqué à l’assemblée de la noblesse qui te tiendra à Pamiers en 1789
1818 : Projet de navigation sur l’Ariège à partir du Vernet (un bateau y a été acheté et sera vendu en 1924)
Au début du XXème siècle, deux instituteurs y exercent pour le Vernet et ses hameaux : Naudounet, Sabatier, Fournié, Herbet, Engiraud, Taillade, Fourtic, Clarac
NB : La commune de Le Vernet faisait partie de l’arrondissement de Pamiers en 1801 ; puis passe à celui de Foix en 1926 ; enfin dans celui de Pamiers en 1942
Le camp du Vernet : Se trouve, en réalité sur la commune de Saverdun… Ce camp, installé en 1917, servira dès 1939 de centre d’hébergement avant de devenir le camp le plus répressif de France jusqu’au 30 juin 1944 où le camp est vidé : ces derniers internés (au nombre de 403) feront partie du fameux « Train fantôme » à destination de Dachau. Environ 40 000 hommes de 58 nationalités y ont été internés. Lors de la libération de l’Ariège, ce camp sera occupé par les prisonniers allemands jusqu’en 1947.
« Les 8 août, 1er septembre et 24 septembre 1942, 558 Juifs, dont 45 enfants, internés au Camp du Vernet ou raflés dans les communes de l’Ariège et du Gers furent livrés aux nazis par le Gouvernement de Vichy et déportés vers le camp d’extermination d’Auschwitz »
Patrimoine :
– Église romane Sainte Madeleine, ancienne abbatiale (reliquaire en cuivre du 13éme, grille du 15ème)
Précision de Cl. Aliquot, Conservateur: « L’église Sainte Madeleine, de style néogothique, a été reconstruite en 1869 à l’emplacement de l’ancien édifice »
– Cimetière International et Mémorial du camp d’internement du Vernet. 217 étrangers y moururent. Des convois partirent de ce camp pour la déportation. Musée consacré à ce camp à l’intérieur du bourg
Mémorial et cimetière du camp
(153 tombes de toutes nationalités)
– Gare (plaques commémoratives, wagon)
Le wagon rappelant les conditions de déportation, » Chevaux 8, hommes 70″
Ce wagon a été acheté par Fred Samuel, ancien interné au camp du Vernet (né en Argentine le 3 août 1908 et mort le 3 octobre 2006): voir hommage du général Roquejeoffre dans le « Journal de l’Ariège » du vendredi 8 décembre 2006
Célébrités :
Gymnaste célèbre : Léotard (1909), habitait au domaine d’Embayonne
Michel-Aimé Baudouy: Universitaire, romancier et auteur dramatique né au Vernet d’Ariège (1909-1999): « »Alerte sur le Roc Blanc », « Le rouquin de Lartigue »…
Pour en savoir plus…
Boj M. Cl. : « Les camps de concentration français en1939 ; étude sur les réfugiés espagnols en Ariège en 1939 », Mémoire de maîtrise de l’Université de Paris VII, 1979, 232 p.
« Chevaux 8, hommes 70 », Francesco Nitti (prisonnier au camp ; sur l’épopée du « Train fantôme »)
« Le camp du Vernet », Cl. Delpla (CDDP)
Grando , Queralt (J), Febres (X) : « Les camps du mépris », Perpignan, le Trabucaire, 1991
Leborgne F. : « Les espagnols en Ariège. 1936-1941 », Mémoire de maîtrise de l’université de Toulouse-le Mirail, 1991
Pouységur L. : « Les Réfugiés républicains espagnols dans le sud-ouest de la France », dans « Les camps du Sud-Ouest de la France », Privat, 1994
Pierre Portier : « Le camp du Vernet d’Ariège ou les racines du désespoir. La vie du camp de sa création à sa disparition en 1947 », 1990
Altwegg : « L’odyssée du train fantôme, 3 juillet 1944 : une page de notre histoire » (Robert Laffont)
« Les naufragés et les rescapés du Train Fantôme », L. Lutaud et P. Di Scala (L’Harmattan, 2003)
« Les camps du Sud-Ouest de la France », E. Malo et M.L. Cohen (Privat, 1994)
Sibylle Hinze : « Antifaschisten im Camp Le Vernet », 1988
Sur le camp : voir Cl. Pailhès, « Du Carlit au Crabère », P. 263…
Fonds du camp d’internement du Vernet, (1939-1945) : ADA, 5 W 121-458
Internés du Vernet dirigés vers l’organisation TODT, 1941-1944 : ADA, 5 W 370, 404
Dossier individuel du camp du Vernet : 1 J 233
Église Sainte Madeleine :
Ordonnance d’août 1669 : ADA, G 58
Ordonnance de 1700 : ADA, G 59
Devis des réparations à faire à l’église du Vernet (16 janvier 1772) : G 235 (125)
Plans divers et dossiers: ADA 2 O 1856 à 1860 (écoles, église…)
Armorial : De Lecomte, seigneurs du Vernet : de gueules au lion rampant d’or