Département de l’Ariège, Arrondissement de Saint-Girons, Canton d’Oust


Altitude : 719 / 2698 m

Longitude : 1° 20’ 16’’ E

Latitude : 42° 47’ 27’’ N

(Carte: Conseil Général de l’Ariège)

Démographie

Approches historiques

– Patrimoine

Célébrités

Pour en savoir plus…

Surface : 5224 ha

Démographie :

1806 : 1026

1851 : 958

1856 : 898

1901 : 739

1921 : 602

1946 : 482

1968 : 227

1982 : 202

1999 : 189

Aulus devient Aulus les Bains en 1938

Nom des habitants : Aulusiens et Aulusiennes

  (L. Crassous)


Approches historiques :

Les eaux d’Aulus seraient connues depuis l’antiquité romaine, mais ne seront réellement exploitées qu’à partir de 1854. Aulus est la première station française pour traiter le cholestérol. De même, des mines de plomb argentifère, au Castelminier, auraient été exploitées depuis l’époque romaine (il semble qu’il n’y aie pas unanimité sur ce sujet)

Comme tout le Couserans qui sera inclus dans le département de l’Ariège à partir de la Révolution, Aulus les Bains ne peut être assimilé à l’histoire du Comté de Foix, mais à celle de la vicomté de Couserans, en Gascogne dont la capitale était Saint-Lizier.

Cependant, la population d’Aulus aura, le 12 octobre 1446, confirmation de sa Charte de coutumes : réunis à Ercé, les consuls rendent hommage à leur seigneur Odet de Lomagne, vicomte de Couserans s’il s’engageait solennellement à respecter les libertés et franchises des habitants (à l’exemple de ses prédécesseurs, comme celle accordée par Pierre Roger de Comminges et vicomte de Couserans en 1346).

Les guerres de religion seront bien présentes en Couserans : En 1568, les protestants dévastent Massat, Aulus, Clermont…

 Lors de sa visite, Jean Malus (accompagné du vicomte de Pointis), chargé d’étudier les richesses minéralogiques en 1600, écrit : « Toutes ces montagnes sont abondantes en mines d’or et d’argent et de cuivre, de marcassites d’or et d’argent et de cuivre ; bref, ce sont les Indes françaises, et, le temps passé, l’ont été des Romains. »

De même, le baron de Dietrich, en 1786, signale 18 mines à Aulus dans sa « Description des gîtes de minerai à feu de la France ».

Parmi les seigneurs ayant régnés sur Aulus, outre la famille de Lomagne citée plus haut, nous trouvons Bertrand de Balbi qui est co-seigneur  d’Aulus en 1615 ; puis son fils Jean Bertrand ou les familles de Siregand et de Pointis . Appartenant à la Châtellenie de St Girons, Aulus fait partie de la généralité d’Auch

Une forge à la catalane utilisait du minerai de fer venant du Rancié (commune de Sem dans le Vicdessos) en échange de charbon.

  

Mais un nouvel essor d’Aulus viendra par la découverte de l’eau thermale en 1823 par un lieutenant, Darmagnac, qui commandait un des détachements placés sur la ligne des Pyrénées, à l’occasion de l’expédition d’Espagne en 1823: un premier établissement thermal est fondé en 1829. 

Pour l’anecdote, signalons la relation de Cl. Pailhès (« Du Carlit au Crabère… », P. 76) : « Les premiers curistes s’aventurant en Ariège, eux, furent accueillis à coups de fourche par les habitants d’Aulus. »

Son activité thermale en fera un grand centre avec casino et journaux locaux : « Aulus Mondain » ; « Avenir d’Aulus » ; « Journal d’Aulus »

Aulus sera connu, aussi, pour ses porteurs de glace et pour ses carrières de marbre du Mountet, ses carrières de pierre à faux des Founts ; ses ardoisières de la Palle et de Fouillet

La ligne de chemin de fer Oust-Aulus est déclassée en 1936

En 1941 et 1942, plusieurs centaines d’israélites (686 recensés) sont assignés à résidence dans des hôtels ou chez des particuliers. Certains d’entre eux purent passer la frontière toute proche ; cependant, plusieurs dizaines d’entre eux furent pris et conduits au Camp du Vernet. Dans la nuit du 26 août 1942, une rafle a lieu et environ 200 personnes sont arrêtées et conduites au Vernet avant d’être acheminées au camp d’Auschwitz. Une seconde rafle aura lieu du 9 au 11 janvier 1943 : 266 israélites sont arrêtés.

 Cars réquisitionnés arrivés au camp le 26 août 42 (ADA) :

Parmi les passeurs, une figure est devenue célèbre : Jeanne Rogalle, qui avec son père et son mari ont reçu le titre de « Justes parmi les Nations » (30 octobre 2005 : cérémonie de décoration) . Leurs noms seront gravés sur le Mur d’Honneur dans le jardin des Justes, à Jérusalem ;

« C’est en accompagnant un groupe de résistants Aulusiens et d’Israélites en fuite, que Jeanne Rogalle a passé en Espagne un bébé de huit mois le 5 décembre 1942 et lui a sauvé la vie. Il a été retrouvé en 2003 au Canada » (dossier de décoration)

Pour l’époque récente, Aulus est lié à la station de ski de Guzet : En 1962,  la route du col de Latrape avait permis l’installation des 1ers téléskis…En 1969, la société Pipi obtint des communes d’Aulus et d’Ustou la concession du domaine skiable 

Depuis, Guzet-Neige (1480 m) est devenu une étape du Tour de France : arrivée en 1984 (Milar) ; 1988 (Ghirotto) ; 1995…

 La commune se trouve dans le périmètre du Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariégeoises


Patrimoine :

Ruines du château de Castelminier (route du col d’Agnès); fouilles archéologiques depuis quelques années et toujours en cours

Église dédiée à saint Vincent

Vallée du Garbet ; étang de Cuzet ; Lac du Garbet ; les cascades d’Ars

Sources des 9 ponts, Darmagnac, Bacque, des 3 Césars, Nouvelle

Station de Guzet-Neige : 1100 m-2100 m : 40 Km de pistes, 34 pistes, 13 téléskis, 3 télésièges (Classé station de sport d’hiver en 1958)

Forge à la catalane du 17 au 19ème

Première station française pour traiter le cholestérol et les maladies métaboliques: bains, douches, boue, cures de boisson, sophrologie…). Capacité: 80 à 90 curistes/jour. Produit en synergie avec la station de ski de Guzet-Neige

                                    

Cascade d’Ars

Monument aux Morts: classé Monument Historique le 6 août 2007

Moulin

Lacs


Célébrités :

– Tariol: bourgeois du 15ème qui conçut d’emmener du bois d’Aulus à Toulouse en empruntant le cours des rivières. Il faisait un barrage à la cascade du Garbet ; puis lâchait l’eau : le bois flottait dans le Garbet, le Salat, puis dans la Garonne jusqu’à Toulouse

– Roger Barreau: Né à Aulus les Bains le 7 juillet 1936. Enseignant, maire de Seix (1969-2001), conseiller général, conseiller régional. Met sur pied le plan d’aménagement rural du Haut-Couserans et crée la Maison du Haut-Salat; développe la station de Guzet-Neige, le thermalisme à Aulus les Bains et l’ADEPFO

– Jeanne Rogalle : voir ci-dessus

Anecdotes

 – Dans « Aulus » d’Assier : Durant la Révolution, il y eut un combat entre Aulus et Ercé dans lequel 2 femmes des montagnes d’Aulus se distinguent (nommées l’une la « Carolle », et l’autre « ma Bouno »), « maniant la fronde avec une si rare vigueur que les assaillants, leurs adversaires, venus d’Ercé, les prenaient pour des hommes déguisés en femmes ».

– Le père d’Edgar Faure, homme politique, président de l’Assemblée Nationale, fut médecin des thermes d’Aulus

– A remarquer le monument aux morts comportant des surnoms afin de différencier les noms


Pour en savoir plus…

Bulletins trimestriels des « Amis d’Aulus et de la vallée du Garbet »

De nombreux ouvrages sont consacrés aux eaux d’Aulus

« Aulus les Bains et ses environs » A. d’Assier, 1873

« Chronique des fouilles médiévales : Aulus les Bains » : C. Dubois, in Archéologie médiévale, 1991,1992

Usages des montagnes d’Aulus, 1446-1670 : AD de l’Aude, 8 B 88

« Aulus les Bains-Auschwitz », Frank Ristorcelli, Lettres du Sud, 2004

« Ceux d’Aulus, 1943-1945 », J.P. Gaubert, Loubatières, 2001

Archives:

1 J 318 : copie de la charte de 1346 règlementant l’organisation communale et judiciaire concédée par Pierre Roger comte de Comminges et vicomte de Couserans aux habitants des hautes vallées du Salat (Massat, Oust, Ustou, Ercé, Aulus (s.d.)

Charte de coutumes communales du 12 octobre 1446 : BSA 1888

Ordonnance de visite de Mgr de Vercel pour l’église d’Aulus (16 septembre 1762) : G8 (4-6)

Plans et dossiers divers aux ADA : 2 O168  à 176 (écoles, reconstruction du clocher et réparations à l’église de 1861, monument aux morts, fontaines, …)


Registre
paroissial le plus ancien : 1753


(Étude : J.J. Pétris)