Département de l’Ariège, Arrondissement de Saint Girons, canton de Sainte Croix-Volvestre

 



Altitude : 346 / 560 m

Longitude : 1° 07’ 27’’ E

Latitude : 43° 05’ 35’’ N

(Carte: Conseil Général de l’Ariège)

Surface : 1187 ha

 Une partie de la commune de Tourtouse a formé l’actuelle commune de Lasserre par la loi du 27 février 1888



Démographie :

1806 : 1380 (Tourtouse et partie de Lasserre)

1851 : 1417

1856 : 1305

1891 : 614

1901 : 545

1921 : 513

1946 : 380

1968 : 224

1982 : 200

1999 : 169

2006: 166

 

« Tourtouse et Laserre » en 1801 (Bulletin des Lois)

Nom des habitants :  Tourtousains et Tourtousaines




Approches historiques : Site préhistorique

1195 : Château et moulin mentionnés dans bulle du pape Célestin III prenant sous sa protection l’évêché du Couserans. Première mention de Tourtouse: « Tortoz »

 Selon Duclos (T. IV, P. 60), l’évêque de Saint Lizier en 1198, Laurens, met sous la sauvegarde d’un sieur de Tersac les biens de Tourtouse contre les comtes de Comminges.

Tourtouse est l’une des rares communes de l’actuel département de l’Ariège, où au Moyen Age l’on sait que l’évêque (alors de Toulouse) possédait au temporel la moitié  des revenus de cette localité, ce qui fut à l’origine de très longs conflits avec le comte de Comminges et les familles locales (celles de Montégut).

L’évêque de Saint Lizier en 1256, Nicolas, reçoit d’Alphonse, comte de Poitiers, le droit temporel dans Cérisols, Tourtouse… Depuis, Tourtouse sera en Languedoc. Cl. Pailhès dans« Archives ariégeoises », n°1 « Les cadres institutionnels du Couserans médiéval » (2009) explique: L’évêque Nicolas (de Saint-Lizier) « prêta hommage à Alphonse de Poitiers en 1256 pour son temporel de Saint-Lizier et pour Bédeille, Tourtouse, Cérizols et Montardit »… « Le comte de Comminges avait des droits assez solides sur Saint-Lizier pour que la cité reste incontestablement dans leur comté. Il n’en alla pas de même des terroirs de Bédeille, Tourtouse, Cérizols et Montardit qui passèrent définitivement dans le comté de Toulouse puis dans le domaine royal languedocien »

Durant les guerres de Cent Ans, le conflit entre les comtes de Comminges et les évêques de Couserans entraînera des incursions dont Tourtouse ne sortira pas indemne.

Au 16ème siècle, le village avec son église sera brûlé durant les guerres de religion

1636 : l’évêque Bruno de Ruade (évêque de Saint-Lizier depuis 1622),  pour se soustraire aux tracasseries des chanoines, fait de Tourtouse sa résidence (qu’il construit avec les pierres du château féodal situé à proximité).


Une partie de la commune de Montardit et du hameau de Laserre, ainsi qu’une partie de la commune de Tourtouse, deviennent commune distincte sous le nom de Laserre (Conseil Général, session de 1876)

Au début du XXème deux instituteurs et un curé y exercent.


 La commune se trouve dans le périmètre du Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariégeoises




Patrimoine :

Grotte Papy

Donjon: partie carrée : 12ème (partie supérieure du 14ème) et jardin de résidence des évêques du Couserans dite « La Vieille »

Chêne de la route de Fabas (Site Classé)

Église de l’Assomption du château des anciens évêques de Couserans : Plaque commémorative de la construction de l’église : 1639 ; retable de la fin du 18éme ; tableau central de 1638 ; Pierre tombale avec dessin de Bruno de Ruade ; 2 anges sculptés dans de chœur de l’église sculptés par H. Icart

Palais des évêques

Les remparts

Chapelle Sainte Barbe

 

Célébrités :

– Honoré Icard, Sculpteur, né à Tourtouse en 1843; mort à Saint-Germain en Lay en 1917

– Bruno de Ruade, évêque:

« Né à Paris vers 1579, il fut dans sa jeunesse page du Maréchal de Biron et fut blessé, en 1590, à la bataille de Vernon/Eure opposant catholiques et protestants.

Il fit ensuite ses études à la Sapience à Rome et obtint en 1608 le double diplôme de docteur en philosophie et en théologie.

A son retour à Paris, il entra à la Chartreuse de Vauvert. Mais loin de mener la vie austère des chartreux, il fréquenta les hauts personnages de la Cour du roi Louis XIII qu’il espionnait pour le compte de son ami, le nonce apostolique Bentivoglio.

Et c’est sur sa recommandation que le roi le nomma, en 1622, évêque de Couserans « pour ses vertus, mérites et grande doctrine » avec, selon le chanoine Constrasty, le titre de « prince évêque ».

Grand érudit, amateur de beaux meubles, il était aussi un fin gourmet, auquel il ne fallait servir pas moins de six plats par repas avec toujours un poisson et beaucoup de desserts.

D’un tempérament autoritaire, il résolut dès son arrivée, de réformer son chapitre; cela lui valut de la part des chanoines, des « persécutions » et de nombreux procès.

On dit même qu’un jour, ils le précipitèrent dans un puits.

Il se réfugia alors à Tourtouse, « aimant mieux vivre seul avec des paysans qu’à St-Lizier avec de tels chanoines ».

Il y fit construire un château qu’il orna de meubles précieux, de tentures de cuir et de haute lisse, de tableaux et d’orfèvrerie. De plus, il réédifia l’église qu’il avait trouvée ruinée et lui offrit des ornements.

Il fit également bâtir un grand corps de logis et des greniers à blés. Un grand jardin était établi le long de la rivière, enclos de murailles, avec à un bout un vivier et à l’autre un pavillon qui existe toujours et où il allait l’été se retirer pour prier.

Il légua les diverses métairies qui complétaient ses possessions à Tourtouse, à ses serviteurs sous la réserve qu’ils demeurent dans ce lieu qu’il aimait et où il souhaité être enterré.

Mais les chanoines ne le laissèrent pas jouir de la paix qu’il avait cru trouver ici et vinrent l’y poursuivre.

Gravement malade, il renonça à son évêché en 1642 et se retira à la Chartreuse de Toulouse où il mourut dans la nuit du 2 au 3 février 1645.

Contrairement à son désir, son corps ne fut pas ramené ici. Mais sa dalle funéraire se trouve dans l’église de Tourtouse.

Tourtouse tel qu’on le voit actuellement doit beaucoup à cet évêque, notamment le coeur du bourg. Malheureusement, pour construire son château féodal, déjà en partie ruiné, et de ce fait, seule notre imagination peut nous restituer ce qu’était la motte féodale au Moyen Age ».

( Christiane Miramont)

 

 

Pour en savoir plus…

« Les églises du Couserans au XVIIIème siècle d’après les ordonnances de Monseigneur de Verceil », J. Boulhaut, BSA 1972

« De quelques retables en Couserans », S. Henry, BSA 1996

« Bruno de Ruade, évêque de Couserans », Ch. Miramont, 1999

« L’enclos épiscopal de Tourtouse », Abbé L. Blazy, BHDP, 1939-1940

« Honoré Icard. Sculpteur ariégeois (1843-1917) », Guy Meyra, BSA 1991

Église : BSA 1996, P. 99

Église de l’Assomption de la Vierge : Réparations : 124 livres 10 sols, 1781 : ADA, G 13

Plans divers et dossiers aux ADA : 2 O 1758 à 1762 (écoles, réparations au clocher de l’église de 1872, construction du clocher de l’église du hameau de Lasserre de 1879, reconstruction partielle de l’église de 1902, eau…)

 

Terrier : 1637

 

Registre paroissial le plus ancien : 1634

 

(Étude : J.J. Pétris, avec la participation de Christiane Miramont)