Département de l’Ariège, Arrondissement de Saint-Girons, Canton d’Oust

Altitude : 495 / 2838 m

Longitude : 1° 12’ 03’’ E

Latitude : 42° 51’ 52’’ N

(Carte: Conseil Général de l’Ariège)

Démographie

– Approches historiques

Patrimoine

– Célébrités

Pour en savoir plus…

Surface : 8678 ha

Démographie :

1806 : 3408

1851 : 3858

1856 : 3814

1901 : 3068

1921 : 2141

1946 : 1331

1968 : 1032

1982 : 950

1999 : 697

Étymologie : de « Saxum » : rocher en latin



Approches historiques :

Des monnaies  retrouvées au début du XXème laissent entrevoir une occupation romaine.

Cl. Pailhès dans « Archives ariégeoises », n°1 « Les cadres institutionnels du Couserans médiéval » (2009) écrit dans son introduction sur le Couserans médiéval à propos de la documentation: « Il n’y avait pas de véritable vie urbaine ; le seul bourg vraiment actif était celui de Seix, qui n’a pas conservé d’archives antérieures au XVI° siècle, excepté ses privilèges »

Enclave languedocienne en Couserans. Seix bien que dans le Couserans, en raison de ses franchises, échappait à la juridiction du seigneur de Couserans, et relevait du gouverneur du Languedoc (judicature de Rieux), au nom du roi

Ville fortifiée, chargée par Philippe III d’arrêter les incursions espagnoles, reçoit en échange une charte qui la dispensait d’impôts.

« Les co-seigneurs de Seix étaient cinq lorsqu’ils octroyèrent des coutumes, vers 1280 » (Cl. Pailhès dans « Archives ariégeoises », n°1 (2009) « Les cadres institutionnels du Couserans médiéval »)


Charte consentie à Toulouse par Philippe le Hardi  aux habitants de Seix :

(Extraits )

« 1. Premierament que cascun habitant al dit loc esta sauf et segur et sia en la salvagarda dels dits seignors estan en son hostal et en son cortin.

 Item que touta personna que fara injuria à altre en son hostal o en son cortin ab costal peyra ne bastou o ab altras armas debendat sia encourut en la pena de cent sols morlas, la malafeyta a dobada à conoissensa de la cort dels Cossols….

Item si nuls home ni nulla fenna s’y pelejaba ab fenna et l’appelaba bagassa s’y probar no ac podia, x x diniers de justicia y a la seignoria et que adoba la honta del damnatge à coneguda de la cort…

Item touta personna aja poder de corrigir sa familha sens pena de seignoria fora de trincar membres et de aucir. Et se ac fassia, que sia punit cum las autras en semblant forma de linquans à conoissensa de la cort….

Item sy nuls home entra de neit en hostal quand lou seignor  de l’hostal lou pot prene et presentar à la seignoria. Et sel plaga o l’aucy que no sia tengut per justicia….

Item touta personna pusca cassar en tout temps à so plaser sens que pague à persona deguna pena et que done als seignors la part dit del erugio costumada, so es, de singlar, de ors, de cerf et de cabirol, tant solament. »


Le paréage entre le roi et les seigneurs de Seix vers 1280 comprend dans sa charte de coutumes, selon Cl. Pailhès,  la capture des abeilles.

René de Balby, en 1391, (allié aux Lomagne, vicomtes de Couserans) a la demande du roi d’Aragon défend les droits hérités de Gaston Fébus sur le comté de Foix. Seix est alors affranchie des droits seigneuriaux pour la bonne garde qu’elle avait faite à la frontière et en 1528, lorsque Charles-Quint menaçait d’envahir la France, la communauté de Seix fut dispensée de l’impôt extraordinaire par François 1er parce que « les habitants étaient obligés de faire guet nuit et jour sur les ports » : ces privilèges faisait de Seix un cas unique. De là sa devise : Cap dé poou qué soun dé Seich (pas de peur, je suis de Seix). Paroles prononcées par les habitants de Seix en passant devant les châteaux seigneuriaux.

Le château de Seix devient résidence de la famille de Balby après le mariage de Gabrielle de Sers avec Bertrand de Balby qui verra la naissance, le 15 octobre 1598, d’Etienne de Balby : ce dernier (baron de Montfaucon, seigneur de Fabas et de Montardit) achète, le 20 mai 1626, le château de la Tour et le fait reconstruire.

Entre temps, un procès pour sorcellerie contre Mathe de Ga, Ysabe Tallieu, Philippe du Rieu, Arnaude Barrau de Seix (1562-1563) met le pays en émoi.

L’importance stratégique de Seix est soulignée lors des inondations de 1772 : le pont est emporté « le seul qui entretient le commerce de France en Espagne de ce côté-cy et sans lequel aucune voiture ne peut passer d’un royaume à l’autre »

Quant au château, dont le dernier gouverneur était le baron d’Esplas (selon la tradition, à la Révolution, la population  abattit symboliquement les fenêtres) il deviendra, au cours du XIXème siècle, prison de la ville.

Cahier de Doléances de Seix (30 avril 1789) : ADA, 1 L

Le nouveau code forestier de 1829 verra, à Seix, les manifestations des Demoiselles.

Sous le 1er Empire, les foires du 3 février, 4 avril, 4 mai, 11 juin, 18 octobre, 16 novembre, 9 décembre sont consacrées essentiellement à la vente du bétail et du fromage.

Au début du XXème siècle, 9 instituteurs + 1 curé et son vicaire sont présents pour Seix et ses hameaux : Beaubère, las Lannes, Bleichein, Bouché, Serre de Nougué, Coumet, Saliens, Esbints, Aunac, Coume-Claude, Betmajou, Mède et Bonrepaux, Estours, Sahusset, Azas, la Bouche, Tuilerie et Tuc, Gouguère, Paloubart, Bincauret, la Taule, Capvert

Au même moment, les marbrières ; les fours à chaux ; les fruitières et l’établissement thermal sur la rive gauche du Salat sont les principales activités.

Après le Village de vacances « La Souleille des Lannes » inauguré en 1980 (60 maisons individuelles), la Maison du Haut Salat est aménagée dans une ancienne marbrerie au printemps de 1984 et participe activement au développement de la région

La commune se trouve dans le périmètre du Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariégeoises



Patrimoine :

Le château  ou Maison forte : « Le château du roy » se trouvait sur l’actuel calvaire (au dessus du château actuellement en cours de restauration : a totalement disparu. Ce château a servi de maison d’habitation ; remanié à plusieurs reprises, il était le siège des consuls de Seix, puis de Pierre de Siregand, et plus tard d’Etienne de Cabaldy et de ses descendants ; il a été racheté en 1947 par Mr et Mme Legler. Vers 1960, une grille qui se trouvait à l’hôtel Rulh de Nice a été achetée par ses propriétaires et emmenée à Seix où elle a été installée dans le château. Il appartient maintenant au district du Canton d’Oust qui le restaure pour en faire un centre d’interprétation (patrimoine local, faune, flore…) Le château de Seix, inscrit depuis le 16 mars 1994, est une véritable maison-forte avec tours, meurtrières, poternes et échauguette. Les armes de la famille de Balby ornent le linteau de la porte d’entrée du château. » 2002 : Réhabilitation de la toiture en ardoise et tuiles du château de Seix (lors d’un chantier école organisé par l’Afpa de Tarbes), entre le 9 septembre et le 20 décembre.


Église Saint Etienne : Sur le mur extérieur de la façade d’entrée du 17ème, à droite: Chrisme daté du 12ème. A l’origine, l’on y entrait par une porte se trouvant en face de la rue du Roy. Tribune à deux étages ; 3 retables en bois sculpté du 18ème (un dans le chœur, les deux autres dans les chapelles latérales ; les deux battants de la porte des fonds baptismaux (avec coquilles de Saint Jacques) du 18ème ; dans les fonds baptismaux : 4 peintures sur les murs de G. Lagorre (« le baptême du Christ ; la Vierge Marie ; le Christ du Bon Pasteur et Saint Etienne »). M.H. : 27/04/1965

Sur le mur de l’église, une plaque en bronze et pierre commémore la construction du clocher en 1551:

« LA MVCLI

FOC FONDAT LA

PNT PENA ENBA »

(campanile vue du pont)         Tableau Lagorre

 

 Église Saint Étienne

« La ville de Seix qui défendait la frontière contre les incursions des Espagnols avait reçu en échange le 3 mars 1222 une charte de PHILIPPE II Auguste, roi de France (1180/1223) lui accordant de ne pas payer d’impôts. Elle était fermée et les gens étaient armés. L’église, établie au début du XIII° siècle sur le plan d’une croix grecque, était conçue pour participer à la défense.

La façade fut reconstruite au milieu du XVII° siècle, puis agrandie et une nouvelle porte fut ouverte sur l’ancien transept qui devint la nef nouvelle, ce qui motiva la consécration du 29 août 1712. Cette façade de pierre jaune est une haute muraille percée au sommet de deux rangées d’arcades supportant les cloches. Un avant- corps, ouvert par une arcade cintrée en forme de mâchicoulis, supporte une courtine dont les merlons ont disparu. Une tourelle ronde à droite contient l’escalier qui prend directement sur la rue.

Des peintures modernes dues à GASTON LAGORRE ornent la chapelle des fonts baptismaux ».

(Cl. Aliquot, Conservateur des Antiquités et objets d’Art de l’Ariège)


Autres édifices religieux :

Chapelle ND de Pitié (dans la rue Pasteur : retable du 18ème)

       

Chapelle Sainte Anne (rue Clémenceau) ;

Au lieu dit Capvert (sur la route d’Aula) : chapelle Saint Joseph

Maisons anciennes (galeries de bois)

Château de Mirabat (également sur Oust et Ustou) : Moyen Age (murs construits en marbre blanc), le château était déjà en ruines dès le 14ème

Vestiges du Château de la Garde (également sur Ustou) : vaste enceinte rectangulaire au milieu de laquelle s’élève un donjon. Déjà en ruines au 16ème (privé)

Le patrimoine naturel y est ici remarquable : Vallée de l’Estours et Réserve du Mont Valier ; Forêt domaniale ; Carrière de marbre blanc de la vallée d’Esbints (exploitées au 18ème selon Dietrich); Source thermale (station) ; Passage du GR 10

Une fontaine intermittente près du hameau d’Aunac est mentionnée dans de vieilles chartes.

Statue en bronze «un soldat au repos, le fusil posé devant lui, les mains sur l’extrémité du canon» (place). Auteur: E. Camus/ Architecte: Belaval, 1922 (Monument Historique depuis le 6 août 2007)

– Château de Mirabat (MH) : Le château de Mirabat  » fut d’abord une tour de feu dont les signaux étaient visibles de la cité de Saint Lizier » : « détruit et inhabité depuis plusieurs siècles » selon Louis de Froidour en 1667…. « Dans l’une de ces grottes, une cloche d’or tintait la nuit »  (aussi sur les communes de Seix et Ustou : voir Seix)

NB: superbe vue du château entre Seix et le Col de la Core (château que l’on pourrait surnommé le « Montségur du Couserans » vue sa position topographique…!)


Célébrités:

Jacques Auguste Bordes-Pagès, né à Seix le 20 mai 1815 (DC en 1897) : initiateur du tunnel prévu par Salau entre Saint Girons et Lérida (abandonné au profit d’Ax-Ripoll en 1904 qui était soutenu par Delcassé). Dr Bordes-Pagès (1815-1897) : maire en 1855, conseiller général en 1873, Sénateur en 1890

Pagès Jean-Pierre dit Pagès de l’Ariège: Né à Seix le 9 septembre 1784 ; écrivain et journaliste, mais surtout homme politique (député de 1831 à 1849); Souvent emprisonné; nombreuses interventions comme député, on lui doit la phrase désormais célèbre: « Je désobéirai à votre loi pour obéir à ma conscience ». Mort le 3 mai 1866. Son fils sera secrétaire de Lamartine (selon Bruno Labrousse).

René Gaston Lagorre: peintre né à Seix en 1913, mort le 21 février 2004 : Parmi ses œuvres : au Musée des Augustins : « Femmes au balcon », « Estuaire de la Seine », « Le Cap Falgon à Oran » ; 3 grandes peintures murales du chœur et du revers du mur de façade de l’église de Saint-Laurent, Haute Garonne (inscrit le 30/4/2001), etc… il réalisa, aussi, les portraits du cardinal Saliège et de Chaban-Delmas…

Marie-François Xavier Brau de Saint Paul Lias (ou Saint Pol Lias), né à Seix le 4 juillet 1840 (mort en 1915) : colon-explorateur de Sumatra, Java, la Malaisie, Ceylan, le Cambodge et le Tonkin. Nombreux écrits de ses découvertes ; collection au Trocadéro à Paris

Raymond Abellio (pseudonyme de Georges Soulès), seixois par sa mère : né le 11 novembre 1907 à Toulouse, mort à Nice le 26 août 1986; auteur de « Heureux les Pacifiques, 1946 ; « Ma dernière mémoire », 1972

Renè-Victor Pilhes : Né à Paris le 1er juillet 1934 ; Élevé à Seix, écrivain : « La Rhubarbe » (prix Médicis), 1965 ; « La Bête », 1976 ; « L’Imprécateur », 1974…

Jules Palmade: Né à Quérigut le 24 février 1898; mort à Seix le 24 décembre 1967: poète, écrivain; « Fleurs Nouvelles », 1948; « Pétales de vies », 1964…

Roger Barreau: Né à Aulus les Bains le 7 juillet 1936. Enseignant, maire de Seix (1969-2001), conseiller général, conseiller régional. Met sur pied le plan d’aménagement rural du Haut-Couserans et crée la Maison du Haut-Salat; développe la station de Guzet-Neige, le thermalisme à Aulus les Bains et l’ADEPFO


Pour en savoir plus…

« Coutumes municipales de Seix en Couserans confirmées par Philippe le Hardi », BSA 1893

« De quelques retables en Couserans », S. Henry, BSA 1996

« Reconnaissance des privilèges de la ville de Seix par Henri II », BSA 1893

Coutumes municipales de Seix, BSA 1892

Le Nail (J.F.) : « Procédures contre les sorcières de Seix en 1562 », BSA 1976

Église : BSA 1996, P. 104

BSA 1917, P. 228

Notes dans BSA 1926, P. 26

Sur les demoiselles : BSA 1931, P. 253

« Le procès des Demoiselles : Résistance à l’application du code forestier dans les montagnes de l’Ariège, 1828-1830 » par Dubédat : BSA 1900 P. 281

« Une page d’histoire du Saint-Gironnais : les Demoiselles », P. Sire, BSA 1926

Cours-Mach (M): « Les relations frontalières entre la ville de Seix en Couserans et le Val d’Aran en Espagne du XVIème au XIXème siècles », dans « Couserans et montagne ariégeoise, Foix, 1975

Bordes-Pagès : « Le droit de chasse sur le terrain domanial dont la commune de Seix est usagère », 1898

« Estatuts de Seix, 1610 » dans « Fleurs d’Ariège », 1950

Sur Pagès de l’Ariège : « Pagès de l’Ariège, un polémiste de talent », S. Henry dans « D’un versant à l’autre des Pyrénées », actes du 51éme congrès de St Girons, 1998

Marie Azam : « Seix en Languedoc, Des Hommes et des rois» (histoire du village de 1280 à 1918)

« Mémoire de la ville d’Oust avec des notes en réponse de la ville de Seix », Lacour

Histoire de sorcière : Cl. Pailhès : « D’or et de Sang », P. 120 et 121

Charte octroyée par Philippe le Hardi (Duclos, V4. P. 489)

F. Baby : « La guerre des Demoiselles en Ariège. 1829-1872», 1972

R. Dupont : « Les forêts du Saint-Gironnais avant la guerre des Demoiselles. 1829- 1831 », RGPSO, 1932

« L’orfèvrerie religieuse ans le comté de Foix et le Couserans. Reliquaires d’Oust et de Seix », Roger Robert ; Paris, 1908 (ext. Bulletin monumental, 1907)

Décision prise par les commissaires députés pour la répartition de l’impôt dans le diocèse civil de Rieux concernant l’exemption de l’imposition extraordinaire de guerre pour la communauté des habitants de Seix (Ariège), étant donné la garde permanente qui leur incombait aux cols-frontière avec l’Aragon (1528): ADHG 1 J 1092

Sur les coutumes : ADHG, B Réformation Comminges, S 17

Demoiselles : ADA : Cour d’assises, 1830-1832 : 3 U 66 à 69 et Sous série 7 P 10-12

Route de Saint Girons en Espagne par Seix : ADA, 2 N 644-99)

Réparations au pont de Seix « par où se font tout le commerce du diocèse (civil) vers l’Espagne », 1702-1712 : AD HG, 1 C 1916

Réparations des ponts et chemins de Seix, 1746-1759 : AD HG, 1 C 1920-1924

Réparations au pont de Seix, vers 1772 : ADHG, 1 C 2255

Dénombrement, 1778 : ADHG, 1 C 3022

Privilèges des habitants de Seix, 1242-1670 : AD de l’Aude, 8 B 88

Décision prise par les commissaires députés pour la répartition de l’impôt dans le diocèse civil de Rieux concernant l’exemption de l’imposition extraordinaire de guerre pour la communauté des habitants de Seix, étant donné la garde permanente qui leur incombait aux cols-frontière avec l’Aragon. 1528 : AD Aude, 1 J 1092

Réparations au pont de Seix « par où se fait tout le commerce du diocèse vers l’Espagne » (1702-1712): AD HG, 1 C 1916

Réparations aux ponts et chemins  de Seix (1746-1759): AD HG 1 C 1920-1924

Pont de Seix (1751): AD Hérault, C 3813

Opposition de la communauté de Seix au sujet de la route  d’Espagne (1785): AD Hérault, C 3820

Ponts et chemins. 1564-1778 : ADA, 136 EDT, DD 12

Dossiers divers aux ADA : 2 O 1572 à 1585 (écoles, lavoirs, adductions d’eau, halle, monument aux morts, …)

Armorial: 2 propositions sont présentées dans le BSA, T. III:

1) Deux croix en chef l’une au canton dextre, l’autre au canton senestre, deux poissons en fasce l’un sur l’autre

             (Réalisation: Y.A. Cros)

2) Deux clefs en sautoir surmontant 2 poissons en fasce l’un sur l’autre

            (Réalisation: Y.A. Cros)

Notaire (1er registre conservé), ADA 5 E : 1631

Compoix Terrier, 1608

Extrait de livre terrier, 1658

Registre paroissial le plus ancien : 1696


(Étude : J.J. Pétris,  Cl. Aliquot ; participation d’Y.A. Cros)