Département de l’Ariège, Arrondissement de Pamiers ; Canton de Pamiers-Ouest

Altitude : 259 / 381 m

Longitude : 1° 29’ 46’’ E

Latitude : 43° 10’ 13’’ N

(Carte: Conseil Général de l’Ariège)

Démographie

Approches historiques

Patrimoine

Célébrités

Pour en savoir plus…

Surface : 1164 ha

Démographie :

1806 : 478

1851 : 674

1856 : 681

1901 : 577

1921 : 551

1946 : 430

1968 : 310

1982 : 218

1999 : 225

2006: 248

« Saint Martin de Duidas » en 1175 ; « Saint-Martin Doydes » dans le Bulletin des Lois (1801)


Approches historiques :

« Saint Martin de Duidas » est mentionné, avec son château (partie de la dot d’Ermengarde de Villemur lors de son mariage avec D. de Durban), en 1175.

Ermengarde de Villemur apporta Saint Martin d’Oydes en dot à Bernard de Durban en 1175 (« Le comté de Foix, un pays et des hommes », Cl. Pailhès )

1235 : une charte de coutumes est accordée aux habitants par l’évêque de Toulouse (une église dédiée à st Raymond est mentionnée dans le texte).

« Ce sont trois coseigneurs de Saverdun, Loup de Foix, Pierre de Belmont, Raimond Guilhem de Villemur, qui étaient coseigneurs de Saint-Martin d’Oydes en 1238, lors de l’octroi d’une charte de coutumes aux habitants du lieu » (ADA, E 92)  selon Cl. Pailhès dans  « Le comté de Foix, un pays et des hommes », p. 113

Enclave dans le comté de Foix, la seigneurie dépendait du diocèse civil de Toulouse sous le patronage de l’évêque de Rieux (1318).

Toujours dans la mouvance de la famille de Villemur, l’on sait que le château appartient en 1327 à Guillaume Bernard d’Arnave, puis à la famille de Nostens (par le mariage de Catherine de Marquefave à Jacques de Nostens), puis à la famille de Castet de Saint-Paul de Jarrat (par le mariage de Manaud de Castet à Jeanne de Nostens en 1553), aux Tersac Montberaud (par le mariage de Jeanne d’Orbesson, fille de Marie Castet et de Paul d’Orbesson de Lisssac Labatut) jusqu’à la Révolution.

En 1568, les protestants dévastent la région et arrivent à Saint-Martin : le tombeau de saint Anastase qui y était vénéré est détruit en 1574.

Au début du XXème siècle, la commune de Saint-Martin d’Oydes comprend les hameaux et métairies importantes de Robert, la Bastide, Cantelauze, Mercié, Lentogue, Mousette, Le Vacquié, Couloum, la Maroune, Baranèze, Saint-Lizier, Senseby, Saint-Pierre, Couzy, Camefort, Larlenque, Cruchet, Rieumes, Toquemy, Chaupiné, Congelergne, Cazalot. Deux  instituteurs y exercent.

NB : La commune de Saint-Martin d’Oydes faisait partie de l’arrondissement de Pamiers en 1801 ; puis passe à celui de Foix en 1926 ; enfin dans celui de Pamiers en 1942


Patrimoine :

– Le bourg lui-même est un site remarquable de l’architecture circulaire médiévale: les maisons sont construites en anneau autour de son église (avec couverts) ; Était proscrit de faire usage de ses armes dans un rayon de quelques mètres autour de l’église. Un fossé entourait le village (comblé en 1856). Selon la tradition, aucun accès à l’extérieur n’était possible (si ce n’est à travers un couloir) avant la construction d’un proche en 1862, puis d’un second en 1880.

–  Le château seigneurial du 12ème siècle, à l’extérieur du village lui-même, est devenu une résidence recherchée (le premier ministre anglais, Tony Blair y a séjourné plusieurs fois…)

– L’église dédiée à saint Anastase : au centre du village, à l’aspect fortifié. Selon la tradition, le moine bénédictin saint Anastase qui soignait les malades de la peste mourut à St Martin en 1085 et fut enterré dans l’église.

La partie initiale du 11ème a été agrandie à la fin du 19ème siècle, entre 1878 et 1887. La tradition rapporte que les habitants se réfugiaient dans son clocher lors des sièges après avoir ôté l’échelle d’accès…
Le buste reliquaire de saint Anastase s’y trouve. Le cimetière qui se trouvait au cœur du village et autour de son église est transféré à l’extérieur en 1860.

Précisions de Cl. Aliquot, Conservateur: « L’église dédiée à Saint Anastase accueille des peintures murales du peintre basque Diez De Ibarrondo ISAAK »

 Église Saint Anastase

« Comme à Montjoie, l’église de ce village s’élève au centre d’une place circulaire entièrement fermée par les maisons sous lesquelles ne s’ouvre qu’un passage étroit. Elle est du XI° siècle, en forme de croix latine composée d’une nef, d’un transept et de trois absides. L’abside médiane est carrée et terminée par un mur-pignon, disposition exceptionnelle pour l’époque ; les absidioles, plus petites, se détachent en demi-cercle sur le mur oriental des transepts, elles pré­sentent une corniche en arcatures. L’édifice est construit en pierres d’appareil comme la tour carrée élevée à la croisée du transept et surélevée au XV° siècle par deux étages en briques dont le premier est ajouré sur les quatre faces par trois fenêtres cintrées et le second forme cré­nelage sur l’étage inférieur. La porte est simple sans sculpture et s’ouvre dans l’axe à l’ouest.

 Le nom même de Saint Martin indiquait une église primitive que l’examen archéologique confirme.

Un moine vénitien de l’ordre de Cluny, nommé ANASTASE, de retour d’Espagne s’arrêta à Saint Martin pour soigner les habitants frappés par une épidémie. Il y mourut, en octobre 1085, victime de son dévouement et sa sépulture fut longtemps honorée avant d’être détruite en 1574 par les Réformés.

L’église prit le nom de Saint Anastase à la suite de cette venue.

La fontaine du Cruchet que Saint Anastase fit jaillir est toujours honorée. Dans la croyance populaire elle passe pour avoir la propriété de guérir les fièvres ».

(Cl. Aliquot, Conservateur des Antiquités et Objets d’Art de l’Ariège)

– La fontaine de Cruchet (ou de Saint Anastase) au croisement de la route de Saint-Ybars à Escosse

Légende de Saint Anasthase : « moine bénédictin de l’abbaye de Cluny, vint à Pamiers où sévissait la peste pour y soigner les malades. Sur le chemin du retour, il tomba gravement malade devant les remparts de Saint Martin. Le diable lui proposa alors de le guérir en échange d’une écuelle de son sang. Mais l’écuelle était percée et saint Anasthase se vidait de son sang. Il eut la force de prendre son bâton pour repousser le diable. Le bâton retomba sur les gouttes de son sang et une source jaillit aussitôt où il put se désaltérer et retrouver quelques forces. Mais il mourut quelques jours plus tard, le 16 octobre 1085, non sans avoir guéri tous les malades de la ville. Il fut enterré dans l’église et donna lieu dès lors à un culte fervent » (Ariégeois 2002)


Célébrités :

– Alexandre Régis de Serres de Justiniac, né à Saint Martin d’Oydes le 29 vendémiaire an II, fut garde du corps de Napoléon 1er et devint ensuite garde du corps de Louis XVIII

– Pierre Dumas (dit Saint-Jean), journaliste, résistant, y est né le 1er août 1891… et y meurt le 23 septembre 1968 (une avenue porte son nom, inaugurée le samedi 24 janvier 2004)



Pour en savoir plus…

« Saint-Martin, saint Anastase et saint Raymond: enquête sur les origines de Saint-Martin d’Oydes », Denis Mirouse dans « Archives ariégeoises » de 2011 (Amis des Archives de l’Ariège)

« La reconstruction de l’église de st Martin d’Oydes au XIX° », J. Boulhaut : 1969  et BSA 1969 (l’église de St Martin d’Oydes, romane au temps où Jules de Lahondès en fit la description dans le Bulletin monumental, en 1877, a, depuis, été entièrement reconstruite, en raison de son très mauvais état. J. Bouhaut décrit les réparations, par 3 architectes successifs- de 1879 à 1889)

« Notice sur le château de Saint Martin d’Oydes », L. Silvestre, BSA 1982

« Saint Anastase à Saint Martin d’Oydes »: BSA 1977, P. 175

« Généalogie des seigneurs de Saint-Martin d’Oydes », L. Silvestre, BSA 1982

« Documents concernant Saint Martin d’Oydes », L. Sylvestre, BSA 1984

« Saint Martin d’Oydes, Centre Médiéval du Terrefort » par Jo Beyls, 2003

Papiers divers: ADA, 45 J 146

Documents concernant la seigneurie : Fonds de l’archevêché de Toulouse : ADHG : 1 G 931

Plans divers et dossiers: ADA 2 O 1454 à 1457 (écoles, église, eau…)

Terrier : 17ème

Reconnaissances  en 1549

Registre paroissial le plus ancien : 1742



(Étude : J.J. Pétris et Cl. Aliquot)