Département de l’Ariège, Arrondissement de Pamiers, Canton de Le Fossat

Altitude : 267 / 532 m

Longitude : 1° 26’ 33’’ E

Latitude : 43° 06’ 08’’ N

(Carte: Conseil Général de l’Ariège)

Démographie

Approches historiques
Patrimoine

Célébrités

Pour en savoir plus…

Superficie : 2152 ha

Démographie :

1806 : 720

1851 : 1325

1856 : 1212

1901 : 831

1921 : 658

1946 : 529

1968 : 365

1982 : 306

1999 : 296

2006: 373

Nom latin de la paroisse : « Pailheriae » (1267)

Nom, en 1801, dans le Bulletin des Lois : « Paillese »…

Nom des habitants : Pailhésiens et Pailhésiennes

Copyright ©Arno Prat. 2009  -Tous droits réservés 


Approches historiques :

Pailhès (en Ariège) fut une baronnie des plus importantes du pays et ses seigneurs y jouèrent un rôle de premier plan (les Bernard Amiel, de Villemur). La seigneurie de Pailhès relevait primitivement des comtes de Toulouse ; le 27 juin 1230, Raymond VII céda ses droits de suzeraineté à Roger-Bernard II, comte de Foix.

Un acte de 1162 fait mention d’une église à Pailhès.

« En 1200, Raimond et Jourdain de Péreille vendirent au comte de Foix le « local » qu’ils avaient au château, la moitié de la seigneurie du lieu et la « tenue » de la tour qu’ils devaient faire quatre mois par an » (p. 113 dans « Le comté de Foix, un pays et des hommes », Cl. Pailhès)

De la moitié du XIIIème siècle jusqu’à la Révolution est une enclave du Languedoc

La cause de cette enclave  « doit être attribuée à l’organisation du paréage conclut entre l’évêque de Pamiers Bernard Saisset et le roi de France Philippe le Bel, en 1308. En vertu de ce traité, l’évêque associa le roi à la jouissance et à la propriété des droits qu’il possédait en un certain nombre de villages. Ce paréage, qui a subsisté jusqu’à la Révolution, donna lieu à la création de la viguerie royale des Allemands, comprise dans le Languedoc et qui dépendait de la Sénéchaussée de Carcassonne » (« Chroniques romanes des comtes de Foix », F. Pasquier et h. Courteault)

« Pailhès constituait un fief dont les seigneurs reconnaissaient comme suzerains les comtes de Toulouse, malgré les réclamations des comtes de Foix.  Toujours est-il qu’en juillet 1272, au moment où l’on entreprit l’enquête sur les limites du Pays de Foix, les commissaires ne comptèrent pas Pailhès au nombre des fiefs appartenant à Roger-Bernard III. » (« Chroniques romanes des comtes de Foix », F. Pasquier et H. Courteault)

Dans le registre de Bernard de Caux (Pamiers, 1246-1247) de J. Duvernoy (P.25) :

« Lignage très important, qui possédait des droits éparpillés sur tout le Comté.

Les personnages les plus connus dans la première moitié du 13éme siècle sont Bernard-Amiel, témoin en 1201 de l’acte par lequel Arnaud de Villemur et ses periers s’engagent auprès de Raymond VI à ne pas rendre Saverdun au comte de Foix ; puis un Bernard-Amiel, dit jeune, à partir de 1223, témoins des donations par Raymond VII au comte de Foix de la terre de St Félix en 1226, et de ses droits sur Péreille, Châteauverdun, Quié, Rabat, Alzen et « dans la terre de Bernard Amiel de Pailhès », en 1230… reprend en 1243 Alzen sur les chevaliers qui voulaient le livrer au comte de Foix ; fait hommage à Raymond VII le 22 février 1243 (n.s.) pour Roquefixade, Alzen, Artigat, Bordes sur Arize, Castéras, Montels, Cadarcet, Lanoux, Sabarat ; prête serment le même mois de respecter la paix de Paris. »

1244 : Bernard Amiel rend hommage pour divers lieux dont Pailhès

Au diocèse de Toulouse jusqu’en 1317, époque où fut créé celui de Rieux

Se trouvait sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle qui suivait l’itinéraire suivant en venant de Fanjeaux pour traverser l’actuel département de l’Ariège :

Malegoude ; Mirepoix ;Senesse ; Manses ; Teilhet ; Vals ; Saint Amadou ; Ludiès ; Le Carlaret ; Pamiers ; Saint Victor Rouzaud ; Montegut-Plantaurel ; Pailhès ; Le Mas d’Azil ; Lescure ; Montjoie ; Saint Lizier ; Moulis ; Engomer ; Alas ; Arrout ; Audressein ; Castillon ; Argein ; Aucazein ; Buzan ; Orgibet ; Saint Jean du Castillonais ; Augirein ; Saint Lary ; Portet d’Aspet

En 1574, les religieuses des Salenques se réfugient dans le château de Pailhès après la destruction de leur couvent (guerres de religion).

Du 30 novembre au 1er décembre 1579, Henri IV, selon l’histoire traditionnelle, y séjourne (Blaise de Villemur étant gouverneur du comté de Foix)

En 1725, le seigneur du lieu est le marquis de Mauléon ; puis la famille de La Fage (ou Lafage).

Quant à la paroisse, elle dépend pour le temporel du diocèse de Rieux ; sous le patronage de l’évêque de Rieux

Le 15 octobre 1801 (23 vendémiaire an X) : Pailhès passe du canton du Mas d’Azil à celui du Fossat

Le territoire de Pailhès comprenait plusieurs paroisses.

Église du château dédiée à Notre Dame : rasée par la famille de la Fage et reconstruite (bénédiction en 1780). L’accès étant difficile, une nouvelle église fut bâtie au 19ème (1880) près du pont (armoiries au dessus de la porte)

Église dédiée à saint Genest et saint Blaise : existait dès la constitution du diocèse de Rieux (14ème). Servait d’église paroissiale au 18ème. En ruines…

Église de Pujagou, dédiée à st Pierre. Figure dans les lettres constitutives du diocèse de Rieux. Démolie durant les guerres de religion par les Huguenots de Sabarat (en ruines)

Église disparue de Tourniac dédiée à saint Martin (Édifiée vers le 14ème) : était située à Minguet.

Église disparue de saint Pey de Vals (à Brugniac)

Au début du XXème siècle, deux instituteurs à Pailhès et un autre à Ménaï y exercent pour Pailhès et ses hameaux : Bouche, Coste-d’Atzé, Batges, Menaï, Ruquet, Riques, Enrecort, Rouaïran.

L’Annuaire de 1909 note ses vins renommés et l’écho remarquable si l’on se place près du château

La voie Toulouse-Sabarat (ouverte le 1er août 1912) desservait pour la partie ariégeoise: Lézat, Massabrac, Le Fossat, Artigat, Pailhès et Sabarat

NB : La commune de Pailhès faisait partie de l’arrondissement de Pamiers en 1801 ; puis passe à celui de Foix en 1926 ; enfin dans celui de Pamiers en 1942

La commune se trouve dans le périmètre du Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariégeoises


Patrimoine :

– Église paroissiale (au bourg) :


– Chapelle romane Saint Blaise dans le cimetière (Démolition du clocheton en octobre 2004) ; Peintures murales (datées du 15-17èmes siècles) en cours de disparition …

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Avant destruction du clocher

Après destruction du clocher (2004)


– Chapelle du château de Pailhès : cloche classée. M.H. : 21 :01/1997 (propriété de la commune)

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– Château de Pailhès (et sa citerne) : 13ème (mention en 1256); architecture militaire médiévale (ruines de l’enceinte quadrangulaire flanquée de tours rondes ; tour donjon…) ; Habitation remaniée au 17ème. Chapelle (bénie en 1780). Privé. M.H. : 06/02/1997. Connu pour avoir abrité le Lit dit d’Henri IV (fin du 16ème) qui aurait servi à Henri III, roi de Navarre et comte de Foix en 1579, futur Henri IV (se trouve, actuellement, au château de Foix). Une peinture murale de la fin du 16ème siècle est à signaler…

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NB sur le lit dit Henri IV:

Aurait servi à Henri III de Navarre, roi de Navarre et comte de Foix en 1579, futur Henri IV, qui passa la nuit à Pailhès du 30 novembre au 1er décembre 1579. Tissus tissés spécialement pour cette circonstance par des dames châtelaines des divers fiefs de l’ensemble du comté de Foix, à la demande du seigneur de Pailhès, gouverneur du comté pour le roi de Navarre. Est resté à Pailhès jusqu’en 1987. Le Conseil Général l’achète en 1991.

 

« Le plumard du Roy »:

« Il y a quelques années, entre 1987 et 1989, alors que le couple de gardiens avait quitté les lieux, on pouvait admirer, dans le nid à poussière qu’était devenu le château de Pailhès, un lit à baldaquins du XVIème siècle. Telle une apparition divine dans un rayon de lumière, ce rêve d’antiquaire trônait dans une pièce du premier étage : la Chambre du Roi, également appelée Chambre de l’église. C’était alors le seul espace encore meublé du  vieux castel dépouillé.

On y accédait depuis la salle à manger par une double porte. Belle pièce, haute, large et profonde (1), la couche qui accueillit, sans doute, Henry, comte de Foix, était là dans son écrin misérable.

Tissé spécialement par les dames châtelaines des divers fiefs de l’ensemble du comté de Foix, les soieries de ce beau meuble furent commandées par Jacques de Villemur – ou son fils Blaise -, gouverneur du comté pour le roi de Navarre, son maître, hôte des lieux et de passage sur ses terres du 30 novembre au 1er décembre 1579.

Meuble avec ciel, rideaux du baldaquin en point de Hongrie de velours grenat sombre et fond de lit soutenu par quatre poteaux arrondis, il avait subi les outrages du temps et des hommes. Même son dessus de lit en soierie damassée blanche avec décoration grenat avait fait les frais du chat du gardien. Mirza, félin de gouttières de son état, avait élu domicile dans le plumard du Roi!!! C’est dire l’état de la couche royale… Même le visiteur de
passage avaient l’insigne privilège de poser son céans sur les précieuses étoffes.

Sous la Terreur, le meuble, symbole de l’arbitraire d‘Ancien Régime aux yeux des républicains, a, semble-il, été caché dans une cave de la cour.

Pendant plus de quatre siècles, le lit a partagé le sort du château et de ses propriétaires pour qui ce meuble incarnait passionnément le loyalisme dynastique envers les Bourbons. Classé le 16 décembre 1965 au titre des objets, mais abandonné à son sort en 1987, il a failli être victime de pilleurs de château. Il avait d’ailleurs été déplacé nocturnement. Seul son volume important l’a sauvé d’un voyage sans retour.

La mort dans l’âme, ses propriétaires, contraints par des droits de succession élevés, se sont résolus à se défaire de ce bien de famille. Proposé aux enchères publiques à Pamiers, alors qu’il aurait dû partir en Belgique, le Conseil Général de l’Ariège l’a préempté: il est acheté le 7 juillet 1991 pour … 230 000 francs (2).

(Par Vincent Bouscatel)

1: 220 X 200 cm. ; h = 55 cm.

2: Informations fournies par les familles Touzeau et Bernardin.

Le lit en 1965


Compléments sur le château par Vincent Bouscatel
:

« Le château de Pailhès se dresse parmi les arbres au sommet d’un piton isolé qui surplombe en falaise abrupte le village sur les rives de la Lèze. Ce château ne pouvait être mieux placé car il domine le carrefour des routes de Foix à Toulouse et de Pamiers à Saint-Girons. Excellent poste de surveillance et de commandement, l’antique forteresse a tenu un grand rôle dans le pays de Foix, du XIIIème au XVIIème siècle.

Bien que l’on connaisse un acte de vente de 1200 intéressant le fief, nous ignorons le type d’établissement qui existait à cette époque. La majeure partie du bâti, y compris la tour d’escalier, le portail d’entrée et la façade ouest,date du XIVème siècle. Des agrandissements sont opérés au XVème et au XVIème siècle. Ces diverses modifications ont donné au monument une allure tourmentée flanquée au sud d’une aile massive de la fin du XVIIIèmesiècle.

De l’aristocratie comtale au capitoulat toulousain

Du XIème au XIIIème siècle, la terre de Pailhès appartient aux AMIEL, vieux lignage aux alliances princières. Par alliance, le bien se transmet alors aux puissants VILLEMUR qui le conservent jusqu’au début du XVIIIème siècle.

C’est durant le règne de d’Henry III de Navarre, dernier comte souverain de Foix, que Pailhès vécut ses heures de gloire. La confiance que le prince (futur Henry IV de France),témoignait à Blaise de Villemur, baron de Pailhès, et les charges qu’il lui avait confiées (les Villemur seront gouverneur du comté jusqu’en 1580) faisaient de la maison le centre de la vie militaire et administrative du comté. L’Histoire rapporte que le Vert Galant a été l’hôte du baron à Pailhès du 30 novembre au 1er décembre1579. Jusqu’en 1987, les visiteurs pouvaient admirer le « lit de Henry IV », classé en 1965, et acquis par le Conseil Général de l’Ariège en juillet 1989.

Une maison des champs

Après avoir été la propriété des MONTLEZUN, héritiers des Villemur, la seigneurie est acquise en 1762 par les LAFAGE, famille de capitouls originaire du Couserans.

Henri-Joseph de Lafage, syndic général pour la province du Languedoc est connu sous le titre de « baron de Pailhès ».Il récupère un édifice abandonné depuis plusieurs décennies qui sera l’objet de tous ses soins. La vénérable bâtisse devient alors un confortable castel du piémont Pyrénéen aménagé au goût du jour. La chapelle castrale dédiée à Notre-Dame est édifiée dans des proportions inattendues quelques années avant la tourmente révolutionnaire que rien n’annonce en ces terres de cocagne. Elle sera achevée par son fils Antoine et bénie en 1780.

Antoine assiste aux assemblées de la noblesse à Toulouse en1789. Emprisonné au couvent de la Visitation, il échappe au supplice que lui réservaient les agents de la République en mission, grâce à l’estime publique dont il jouit dans le pays. Par son éloquence et ses écrits, il évitera à son tour les sanglants arrêts pratiqués en ces sombres heures à bon nombre de ses compatriotes. Gentilhomme campagnard, il mourut dans l’affection de tous les habitants en 1806.

Le XIXème siècle est le temps de la douceur de vivre. Les Lafage, en propriétaires terriens, vivent à Pailhès et s’impliquent dans la vie sociale. Particulièrement estimés, leur mémoire est encore présente chez les anciens.

Un mode de vie en mutation

La fin de la Première Guerre Mondiale consacre l’amorce d’une lente et durable crise foncière. Alors que le modèle social des campagnes semblait encore immuable, le déclin des revenus agricoles sur laquelle reposait la noblesse de clocher, et les pratiques successorales achevèrent de fragiliser un mode de vie fait de raffinement, et de tradition, d’attachement à la terre et de proximité villageoise. Peu à peu, les métairies sont cédées. D’autres revenus qui ne furent jamais au rendez-vous auraient dus compenser la, d’abord superflue puis indispensable, rente foncière. Durant plus d’un demi-siècle, les familles TOUZEAU et BERNARDIN, héritières des Lafage, auront âprement lutté contre l’abandon de ces belles pierres.

Fidélité au passé et foi en l’avenir

En 2008, le domaine est la propriété de cinq passionnés constitués en SCI qui œuvrent au maintient d’un édifice toujours majestueux ».

 

Célébrités :

Jean-Albert Pons (19 novembre 1913-26 décembre 2001), maire communiste de Pailhès et ami du « milliardaire rouge » J.B. Doumeng, décide de mettre sa commune « hors d’Europe » pour protester contre le sort réservé aux agriculteurs par Bruxelles et ses technocrates : il fait alors la « une » des journaux et des télévisions…

Clovis Roques : peintre et félibre majoral : issu d’une famille de Pailhès


Pour en savoir plus…

« La famille de Villemur », A. Navelle, BSA 1981

« Donation du fief de Pailhès en 1256 », F. Pasquier, BSA 1888

Blaise Binet : Mémoire rédigé en 1764 (Collection de Languedoc : bénédictins) : B.N.

Reconnaissance au seigneur de Pailhès, 1308 : et Limites de la seigneurie pour Pons de Villemur, 1497 : 45 J 40

« Contrat de mariage entre Bertrand Amiel de Pailhès et Gauzion, fille de Roger d’Espieilh, 8 novembre 1298 », F. Pasquier, BSA 1890

Sur le château de Pailhès: Journal de l’Ariège du vendredi 6 octobre 2006 ou Gazette Ariégeoise du 15 septembre 2006

Reconnaissances 1308, limites, etc…: ADA, 45 J 140 et 166

Plans divers et dossiers : ADA 2 O 1152 à 1157 (écoles, églises dont restauration en 1920, eau…)

Terrier : 1718

Registre paroissial le plus ancien: 1747


(Étude : J.J. Pétris et la participation de Vincent Bouscatel)