Département de l’Ariège, Arrondissement de Pamiers, Canton de Saverdun

Altitude : 241 / 295 m

Longitude : 1° 38’ 38’’ E

Latitude : 43° 11’ 14’’ N

(Carte: Conseil Général de l’Ariège)

Démographie

Approches historiques
Patrimoine

Personnalités

Pour en savoir plus…


Surface :
3503 ha

Démographie :

1806 : 819

1851 : 1333

1856 : 1425

1901 : 1105

1921 : 946

1946 : 852

1968 : 646

1982 : 538

1999 : 582

2006: 667

Étymologie : « Mons altus »

Nom des habitants : Montautois et Montautoises


Approches historiques :

1002 : le château de Montaut (en Ariège) est désigné dans le testament de Roger 1er le Vieux, comte de Carcassonne ; il passera donc dans les biens de ce qui devient le Comté de Foix.

Serments de fidélité prêtés pour le château de Montaut en 1137 au comte de Foix, (HGL, V, c. 936) mais en 1144 à Roger de Béziers (HGM, V, c. 1062)

Revient entre les mains de Roger Bernard 1er en 1151, lors de son mariage avec Cécile Trencavel

« Coseigneurie autour du château de Montaut pour lequel prêtèrent hommage en 1171 Arnaud de Villemur, son neveu Bernard de Belmont et Bernard Gilabert et dont trois seigneurs (deux Belmont et un Marquefave) vendirent à eux trois le tiers de la seigneurie au comte de Foix en 1243 » (Cl. Pailhès dans « Le comté de Foix, un pays et des hommes », p. 113)

« Paréage conclut entre le comte de Foix et Guilhem d’Arnave en 1234 pour les biens de celui-ci à Montaut et Conils, complétés par les donations de leurs droits sur Montaut par les familles de Belmont et Marquefave en 1256 et de Villemur en 1257 » (Cl. Pailhès dans « Le comté de Foix, un pays et des hommes »,p. 38)

1243 : la seigneurie appartient à Loup de Foix-Rabat. Ce dernier verra son château de Montaut mis sous séquestre en 1272 (pour une dette au comte d’Empurias)

Pendant la guerre des Albigeois, Montaut, qui portait le titre de baronnie, fut prise par Simon de Montfort, chef des croisés. ; encore assiégé, en 1399, par le comte de Sancerre.

Entre temps, en 1390, Montaut fera partie du paréage de Mirepoix et du roi de France : c’est donc une des 32 seigneuries de Mirepoix. Des biens temporels appartiennent aux Prémontrés de Combelongue et aux cisterciens de l’abbaye de Boulbonne toute proche

 

Cependant, la position stratégique de Montaut sera la convoitise des puissances successives. Lors de la succession du Comté de Foix, en 1483, le château est aux mains du vicomte de Narbonne ; en 1485 à Bernard de Vignaux ; en 1490 Jean de Lordat dit Casanove, (qui a pris partie pour le vicomte  de Narbonne) s’était emparé du château. Enfin, en août 1491, le roi Charles VIII attaque la forteresse, la prend et y brûle 52 assiégés. Un compromis est trouvé, le 7 septembre 1497, par le traité de Tarbes qui donne aux enfants du vicomte de Narbonne le lieu de Montaut.

Enfin, durant les guerres de religion, Montaut, situé au centre des villes voisines de Mazères, Saverdun et Pamiers, se positionnera tantôt dans un camp, tantôt dans l’autre.

Une date importante pour Montaut : le 13 juin 1584, Henri IV dîne à Montaut avant d’apprendre, à Varilhes la mort du duc d’Anjou qui faisait de lui l’héritier de la couronne de France

Le 28 novembre 1632 Louis XIII signe la démolition du château (réalisée par Galinier, capitaine, en 1635)

1765 : Siège de justice : les consuls exerçaient la justice criminelle au nom du roi jusqu’en 1708, époque où Sa Majesté vendit, à faculté de rachat perpétuel, la justice haute, moyenne et basse à Mr le marquis de Bonnac, par démembrement du siège du sénéchal de Pamiers. Depuis, la justice est rendu au nom du seigneur par des consuls « qui se prévalent parfois, de son nom à son insu, et que, sous ce nom respectable, ils réduisent lesdits habitants à une captivité qui tient de la servitude. La communauté désirerait si fort revivre le temps heureux où elle ne dépendait que du roi bien-aimé, son souverain… » (Rapport sur la justice)

NB : Dans le Bulletin des Lois de 1801, Montaut est dit « Montant »

Sous le 1er Empire, foires le lendemain du dimanche des Rameaux, le 2 juin, le 17 août, le lundi de la Toussaint, le lundi avant la Noël pour le commerce de bestiaux, grains, étoffes, volailles, cochons

En 1849 : création de la ferme école de Royat (vendue en 1949)

Au début du XXème siècle, quatre instituteurs y exercent pour Montaut et ses hameaux : Crieu, Commelongue, Balayer, Janissou, Hôpital, Lansac, Ourran Vernezes, Vernou, Couzinet

Anecdote très peu connue:

Lors du début de la seconde guerre mondiale (printemps 1940),  Montaut a été pressenti avec des communes alentours (Villeneuve du Paréage et La Bastide de Lordat) pour être un dépôt d’obus et d’explosifs avec centrales électriques, etc… « Le tout réparti sur environ 3000 ha) ». « Une voie ferrée avec gare de triage » était prévue « pour desservir les divers dépôts ». Le montant des travaux était estimé à 140 millions de Frs et les délais de 10 mois (Lettre du Ministère de l’Intérieur au préfet de l’Ariège, le 5 avril 1940). Comme chacun sait, l’effort de guerre devient inutile en juin 1940: le projet est donc abandonné…

1990 : Retour des cendres de Vadier (entreposées au domaine de Peyroulet)

NB : La commune de Montaut faisait partie de l’arrondissement de Pamiers en 1801 ; puis passe à celui de Foix en 1926 ; enfin dans celui de Pamiers en 1942


Patrimoine :

Village fortifié (vestiges dans le soutènement de la route menant au village)

Église dédiée à saint Michel du XVème :

L’une de ses chapelles renferme les reliques de saint Eudoce, centurion romain martyr (dans une chasse de verre). Le lundi de Pâques, ces reliques font l’objet d’une procession ; Cloche de 1533 ; Orgue à rouleaux exécuté vers 1830-1840 (protégé le 13 septembre 1982); clocher octogonal


Domaine de Peyroutet-Vadier (17,18ème), privé : maison ayant appartenu à Marc Guillaume Vadier, député du Tiers Etat à la Convention qui vota la mort du roi, créateur du département de l’Ariège (existait un projet de musée de la Révolution en Ariège…)


Personnalités :

– Maillot Pierre, colonel au 4ème bataillon de l’Ariège, domicilié à Saverdun, condamné à mort comme complice de révoltés, le 23 germinal An II, par le tribunal criminel de l’Ariège

– Vadier Marc Guillaume né en 1736: conseiller au présidial de Pamiers quand il fut député du Tiers Etat de Foix aux États Généraux de 1789. Député à la Convention, il se rangea parmi les Montagnards et vote la mort du roi. C’est à lui que nous devons le découpage du département de l’Ariège. Condamné à la déportation (le 2 mars 1795), il s’exilé et meurt à Bruxelles en 1828.


 Pour en savoir plus…

« Histoire de la ville et de la châtellenie de Saverdun dans l’ancien comté de Foix », Barrière-Flavy, 1890

« Leudaire de Saverdun. Texte roman de 1327 », Revue des langues romanes, 1880

Gilles Dussert : « Vadier le grand inquisiteur, 1736-1828 », Paris, 1989

S. Grezaud : « Un village de la plaine ariégeoise de 1739 à 1815 : Montaut. Étude démographique, économique et sociale », mémoire D.E.S. Histoire, Toulouse-Le Mirail, 1961

Église Saint Michel :

Ordonnance de visite, 5 avril 1660 : ADA, G 58

Ordonnance de visite, 10 et 11 août 1669 : ADA, G 58

Ordonnance de visite, 24 juin 1671 : ADA, G58

Église Saint Jean Baptiste :

Réparations du 10 avril 1556 : ADA, G 83 f° 208

Église démolie pendant les troubles religieux et réédifiée de puis : ADA, G 84 f° 188

Réparations à l’église, 13 septembre 1675 : ADA, G 87 f° 223

Autres réparations en 1700 : ADA, G 59

Devis de construction de l’église et du presbytère, 17-19 décembre 1767 : ADA, G 235, n° 26-27

Pièces relatives aux réparations faites à l’église de Montaut (1700) : G 233 (23-25)

Fixation des limites de la forêt de Boulbonne (18 octobre 1318) : G 98 (9-19)

Pièces diverses (entretien château, métairies…): ADA, 45 J 139

A propos du droit de coupe et de la jouissance des pâturages dans la partie du territoire de Boulbonne voisine du ruisseau de Lestang (18 mai 1501) : G 98 (20-25)

Plans divers et dossiers: ADA 2 O 1018 à 1022 (écoles, église, eau…)

Armorial (1697) :

Écartelé : au 1, de gueules à trois pals d’or ; au 2, d’azur, à un monde d’argent ; au 3, d’or, à un château de gueules et au 4 d’argent, à deux vaches passantes de sable posées l’une sur l’autre

(Réalisation: Y.A. Cros)

(Réalisation: Y.A. Cros)

 

Registre paroissial le plus ancien : 1656


(Étude : J.J. Pétris; participation d’Y.A. Cros)