Département de l’Ariège, Arrondissement de Foix, Canton de Tarascon sur Ariège
Longitude : 1° 35’ 58’’ E Latitude : 42° 47’ 30’’ N (Carte: Conseil Général de l’Ariège)
Surface : 1876 ha 1806 : 1215 1851 : 1305 1856 : 1037 1901 : 769 1921 : 543 1946 : 266 1968 : 105 1982 : 94 1999 : 80 « Merglos » (1080, 1108…) ; « Mereglos » (1213) ; « Melgloso » (1243) ; « Milglosio » (1244) ; « Melglos » (1246) Étymologie : de l’hébreu « Migdol » : Tour, Forteresse Nom des habitants: Miglosiens et Miglosiennes Approches historiques :La commune comprend cinq villages : Arquizat, Norrat, Norgeat, Axiat et Baychon Selon les Chroniques romanes de Pasquier et Courteault, le territoire est enclavé dans la châtellenie de Quiè et formait une baronnie indépendante, relevant directement du comte de Foix, sans être soumise à la juridiction d’un châtelain 1070 : donation à l’abbaye St Sernin par Pons Adémar de l’église de Merglos, confirmé en l’an 1097 par le pape Urbain II qui lance une bulle d’excommunication contre les usurpateurs de Saint Sernin, comme à Miglos (cartulaire de Saint Sernin, n° 282, ADHG) 1108 : hommage par Azémar de Malaps (Bompas) et Guillaume de Roquemaure sur les biens qu’ils y possèdent 1ére mention du château, dans l’hommage de Pierre de Miglos, le 14 janvier 1160 1213 : Mention du château de Miglos faisant partie des fortifications du comte de Foix sous la suzeraineté du roi d’Aragon, lors de l’inventaire des places fortes remises au roi de France. 1272 : rappel que la vallée et le château de Miglos font partie du comté de Foix. Présence de cathares à Miglos : La famille de Miglos est dépossédée. Ainsi, en 1311, le comte de Foix, Gaston 1er, fait don de la baronnie à la famille d’Alion en échange du château de So et du Donezan. Le château existant étant en ruines, il est reconstruit en 1320 et permettait de surveiller les troupes venant d’Espagne 1332 : Les habitants de Miglos prêtent hommage à Jean de Son, fils de Bernard de Son qui venait de lui donner la seigneurie de Miglos 1342 : la seigneurie appartient à un membre de la famille Foix-Rabat (Jourdain de Rabat) ; sans fils, elle passe à la famille des seigneurs d’Arnave par le mariage de sa fille, Brunissende avec Guillaume Bernard d’Arnave (elle possédait le château en 1378). Puis à la famille de Béon Moulins mentionnés en 1385 Lors du dénombrement du Comté de Foix, en 1390, Milglos comporte 28 feux (à signaler l’existence de 3 des 59 moulins du Pays de Foix appartenant à Guilhem Ysarn, seigneur de Miglos, en sa partie en 1372 Norrat (hameau de Miglos) figure dans le « Rôle des feux du comté de Foix » en 1390; 39 feux en 1390 (n’étaient pas vassaux directs du comte de Foix mais d’un gentilhomme) Au 14ème siècle, des biens temporels sont toujours à des chanoines réguliers de Saint Sernin de Toulouse 1494 : Bertrand de Miglos accompagne le roi Charles VIII dans sa guerre en Italie (HGL) Lors des guerres de religion, les habitants de cette vallée participent en 1569 à la reprise d Tarascon par les catholiques (Delescaze) Le 17 février 1574, Le fils de Samsom de Montaut (seigneur de Labat, près de Saint-Paul de Jarrat), François, épouse Marguerite de Miglos qui reçut la seigneurie de Labat. C’est ainsi, qu’en 1628, le baron François de Miglos donne sa baronnie à son petit neveu Louis de Montaut-Labat Inondations provocant un glissement de terrain en 1750 faisant 14 morts 1769 : La justice seigneuriale de Miglos a son siège à Arquizat, chef-lieu de la baronnie et de la vallée de Miglos pour Arquizat (215 hab.), Nourgeat (281 hab.), Nourrat (138 hab.), Axiat (112 hab.) et Baychou (27 hab.) « Il n’y a point de notaire dans la baronnie : on se sert des notaires voisins, car les habitants ne sont pas même en état de donner de quoi vivre à un notaire » (Rapport sur la justice seigneuriale en 1769) Le corps de ville comprend 3 consuls et douze conseillers politiques A la Révolution, selon la tradition, le château aurait été incendié (J. Louis de Montaut, qui émigre n’y habite plus depuis longtemps, puisque déjà ruiné) C’est par une des filles de Jean-Louis de Montaut, baron de Miglos, seigneur de Junac, Sieuras, Gestiès et Lercoul, Jeanne-Françoise, que la famille s’allia aux Vendemois par son mariage avec Jean-Louis. 23 août 1830 : Au cours de l’épisode des « Demoiselles », la demeure de J.L. Hyacinthe de Vendômois est pillée : obligé de remettre ses titres de propriétés sur les forêts, il la vend aux habitants et quitte Miglos. 1854 : Le choléra fait 250 morts sur une population de 1313 habitants Ancienne mine de fer de Norrat En 1896, Miglos comporte 199 maisons, 199 ménages pour 821 habitants (Norrat en 1896 : 28 maisons, 28 ménages pour 136 habitants). Cinq instituteurs et un curé y exercent. La commune se trouve dans le périmètre du Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariégeoises Patrimoine :– Ruines du château : existait au 12ème ; restauré en 1320, il communiquait par signaux avec le château de Montréal de Sos (Olbier) ainsi qu’avec ceux de Roquemaure (Génat) et Quié par l’intermédiaire du fort de Castelmerle, fiché sur le chaînon calcaire qui sépare Niaux de Baychon. Les vestiges actuels datent du 14ème. Pierre de Miglos en rend hommage le 14 janvier 1160 ; cité en 1272 Dépossédé par de Son (soutien aux cathares), restauré par Bernard de Son en 1320 ; Après : de Rabat, Arnave, Louvié, Béon, Goth et Montaut Louis Gaussen « En Ariège » (1905), p. 166: « Les tours crénelées…. Le donjon n’a point de voûtes ni d’escalier… Une tour crénelée, à l’angle Sud-Ouest, contient, au rez-de-chaussée, une salle voûtée. Les meurtrières obliques de la muraille orientale sont percées de façon à permettre de lancer les traits sur les directions diverses du sentier qui conduit au château. Le mur plus mince d’une cheminée, au Nord, est renforcé par un contrefort. Le côté Sud, le seul qui fut accessible, était défendu par une barbacane »
Description du château de Miglos : « Monographies villageoises en Sabartès », Florence Guillot, 1999 (P. 281à 284) NB : Il n’existe pas de château Renauld (comme dit dans les cartes : correction à venir dans IGN) – Église Saint Hilaire d’Arquizat (église paroissiale) : 14ème, construite sur les ruines d’une église appartenant à Saint Sernin de Toulouse, prieuré en 1299, mentionnée dans une bulle de 1097 (MH ; retable du 17ème)
– Église de Norgeat : 19ème – Spoulga de Baychon; Description et plan : « Monographies villageoises en Sabartès », Florence Guillot, 1999 – Filature de laines et moulin à farine – Forges de Niaux – Sur l’estive : site de la Unarde La légende attribue une bataille de Charlemagne au « cimetière de la Hunarde », à 2200 m d’altitude, sur la commune d’Aston, à la limite de la commune de Siguer (limite du territoire de Miglos au 14ème) Le « cimetière de la Unarde » (Ces quelques notes sont issues d’une conférence du travail d’archéologie réalisé par Marc Comelongue) : Le premier qui rend le site célèbre est A. Garrigou, en 1849 : alors qu’il travaille sur ND de Sabart, il adopte le principe d’une bataille de Charlemagne et trouve quelques vestiges à la Unarde… Barrière-Flavy, archéologue de Toulouse, se rend sur les lieux en 1893 et trouve 2 armes qu’il n’hésite pas à appeler « armes franques » ; enfin, Mandement qui écrit dans la Dépêche continue sur ce mythe … Mais antérieurement ?… Les textes (cartulaires, etc…) ne mentionnent rien se rapportant à Charlemagne : seul un texte parle d’un conflit entre Château-Verdun et Miglos (entre 1302 et 1305) au lieu-dit « la Gournarde » (qui selon des racines latines voudrait dire « mares difficiles d’accès »). Mais, une note manuscrite sur le cadastre de 1824 signale : « le cimetière où fut livré la bataille entre français et espagnols »… Quant aux armes retrouvées, leur étude n’a pas apporté un éclairage franc… ; s’il a été retrouvé quelques boucles du 13ème siècle, ou des morceaux de fer à cheval, rien ne permet d’attribuer le site de la Unarde à un fait relevant du temps de Charlemagne… Pour en savoir plus…
« Cartulaire de Miglos » : ADA E 87, et 1 J 4 Titres de propriétés des seigneurs de Miglos (Fonds Tersac), 1347-1576 : ADA E 206: Pillages commis au château de Miglos (1830): ADA 3 U 65 Mines de fer de Miglos : fondation de l’exploitation en 1834 : ADA, 28 J 32 (2) Procès entre le clergé du diocèse de Pamiers et le chapitre Saint-Sernin de Toulouse (1515-1705) : ADA, G 188 Dénombrement de Miglos, 1672 : ADA, 1 J 4 Sur la baronnie et le domaine: ADA 40 J 28 à 35 Plans divers et dossiers: ADA 2 O 980 à 985 (école, eau, octroi…) Visite de l’église: ADA, G 58 Autre visite, le 26 mai 1669 : ADA, G 58 Procès verbal de visite du 6 août 1670 : ADA, G 233, n° 15 Visite du 30 juin 1696 : ADA, G 59
« Nomination des marguilliers à Miglos d’après les usages anciens », Sabas Maury, BSA 1897 Sur le Cartulaire de Miglos : BSA 1901
« Miglos, une baronnie du haut comté de Foix sous l’Ancien Régime (1599-1789) », Lafuente Stéphane, mémoire de maîtrise, Tse, 1995« Miglos a las aurieros del tems bieh », Louis Pujol, 1970 (occitan) « La baronnie de Miglos », C. Barrière-Flavy, 1894 « Monographies villageoises en Sabartès », Florence Guillot, 1999 « Quelques châteaux du pays de Foix », de Lahondès « Historique forestier et dynamique des peuplements dans la vallée de Miglos », N. Dupui, Mémoire de maîtrise, Toulouse le Mirail, 1989 « Le château féodal de Miglos », G. Lafuente, Bul. Du Spéléo Club du Sabathès, 1985 « L’église romane d’Arquizat (Miglos) », G. Lafuente, Bul. Du Spéléo Club du Sabarthès, 1992 « Tarascon et son canton : d’un siècle à l’autre », Roger Latour, 2002 « De Tarascon à Vicdessos : d’un siècle à l’autre », Roger Latour, 2004 « L’Ariège et ses châteaux féodaux », A. Moulis
Carte de la seigneurie de Miglos, 14 ème : « Baronnie de Miglos », P. XI
Célébrités :– Sernin Marie de Saint André : poète religieux né à Miglos le 20 juin 1831, de son vrai nom Moura Sernin Marie – Garrigou prétend qu’Arnaud d’Esquerrier était de Miglos (historiographe des comtes de Foix qui classe les archives du château de Foix à partir du 6 avril 1445) – Abbé Sabas Maury, dernier curé de Miglos, Chanoine de Varilhes 1863-1923. (Voir http://www.amiglos.fr/accueil-mauve.htm ) : créateur de « Ariéjo moun païs » : Arièjo! Arièjo ô moun païs Arièjo! Arièjo ô moun païs Aïmi d’amour tas mountagnos superbos; Aïmi tabé tas planos ta poulidos, Per l’auselou, fasco souleil o pléjo, O moun païs, tant dous à ma mémorio,
Traduction: Ariège, Ariège, Ô mon pays, Ô terre tant aimée, Mère tant adorée, De près, de loin, toujours Ton nom me réjouit, Ariège, Ô mon pays. J’aime d’amour tes montagnes superbes, L’hiver y met un blanc vêtement, Mais en été, parmi les hautes herbes, Les agnelets y gambadent follement. J’aime aussi tes belles campagnes, Où tout prospère, et la vigne et les blés, Tes ruisseaux d’argent et tes prairies en fleur, Et tes plateaux que couronnent les bois. Pour l’oisillon, par le soleil ou par la pluie, Le plus beau nid sera toujours le sien. Je suis Ariégeois! Laissez-moi mon Ariège, Aucun pays n’est aussi beau que le mien. Ô mon pays, si doux à ma mémoire, Ton nom aimé est gravé dans mon cœur. Où je suis né, Dieu veuille que je meure, Sous mon ciel bleu dont j’aime le soleil d’or. – Gabarre Paulette: née le 22 mars 1935 à Verdun sur Meuse (mais ses parents sont originaires de Miglos): poétesse, félibre Notaire (1er registre conservé), ADA 5 E : 1787 Terrier : Fragments de terriers de Miglos, XVIII° (ADA 64 E sup. CC1) Registre de catholicité le plus ancien : 1750 (Étude : J.J. Pétris) |