Département de l’Ariège, Arrondissement de Saint-Girons ; Chef lieu du canton de Massat

Altitude : 598 / 1941 m

Longitude : 1° 20’ 52’’ E

Latitude : 42° 53’ 20’’ N

(Carte: Conseil Général de l’Ariège)

Démographie

– Approches historiques
Patrimoine

Célébrités

Pour en savoir plus…


Surface
 : 4471 ha

La commune de Massat se sectionne et forme (loi du 12 février 1851) :

– la commune de Massat

– la commune de Biert

– la commune de Port

Démographie :

1806 : 7638 (Massat + Biert + Le Port)

1851 : 3922 (Massat sans Biert et Le Port)

1856 : 3862

1901 : 3014

1921 : 2537

1946 : 1414

1968 : 746

1982 : 595

1999 : 588

2006: 685

Nom des habitants : Massatois et Massatoises

Étymologie: ensemble de cabanes


Approches historiques :

La région de Massat a été habitée à l’époque préhistorique, à l’époque du magdalénien  la preuve en étant  les  81 figures gravées qui ont été trouvées dans les grottes du Ker (chevaux, cerfs, isards…) ; de nombreuses grottes sont recensées d’où un ours gravé sur galet qui a été entreposé au château de Foix

Sous la tutelle, en 1224,  de l’abbaye Saint Volusien, cette ancienne capitale civile du Couserans et seigneurie, lors de l’enquête de 1272, appartient à la vicomté de Couserans.

Une Charte de Coutumes est  accordée par Pierre Roger, comte de Comminges et vicomte de Couserans en 1346.

Cl. Pailhès dans « Le comté de Foix, un pays et des hommes » écrit: « Les actes de 1343 et 1347 sur « l’échange » avec le Couserans témoignent de l’existence de forges à Massat et à Ercé, dans la vicomté de Couserans, alimentées par le minerai du Rancié » (Commune de Sem, dans le Vicdessos)

Plus tard, la seigneurie de Massat fut transmise par mariage des Comminges aux Lomagne, par Odet de Lomagne, qui renouvelle, en 1446, la charte de coutumes. A la fin du XVème, Jacques de Lomagne fut exproprié de son fief par arrêt du Parlement de Toulouse, et Jean de Foix-Rabat s’en rendit adjudicataire. La famille de ce dernier est restée en possession de cette terre jusqu’au commencement du 18ème (15 juillet 1714), époque où  Marie Louise Charlotte de Foix-Rabat avec Jean-Honoré de Sabran (après la mort en 1699 de Roger-Christian de Foix-Rabat, comte de Rabat, seigneur de Fornex, Montfa, vicomte de Massat)  la fit passer par mariage dans la maison de Sabran .

En 1568, lors des guerres de religion, les protestants dévastent Massat, Aulus, Clermont, Gabre, Lanoux, Campagne, Saint Martin d’Oydes, Monesple, Brie, Camarade, Artigat, Méras, Castéras, Fossat, Saint Ybars, Saint Quirc, Sieuras, Esplas, Lissac, Canté, Montfa, Loubaut, Durfort, Lézat, Sabarat, Combelongue

10 arrestations pour sorcellerie en 1562-1563

Massat et la vicomté seront, dans l’Histoire, un lieu privilégié de la puissance des Foix-Rabat et Massat, résidence des vicomtes du Couserans, fut le véritable centre de l’administration politique.

Louis Auguste de Sabran assista à l’assemblée de la noblesse tenue à Pamiers en 1789 et émigre à la Révolution en Espagne

Puis, ainsi que l’écrit Ch. Bourret :  “De la création du département de l’Ariège (1790) au milieu du XIXème siècle, la commune la plus peuplée fut celle, totalement rurale, de Massat (Couserans). En 1806, elle comptait 7638 habitants, contre 5646 à Pamiers. En 1831, à son maximum, elle avait 9322 hab. contre 6048 à Pamiers. » (pas de route, alors entre Massat et Saurat par le col de port bien que le tracé ait été commencé avant 1789).

Lorsque l’Ariège n’eut plus de diocèse (8 avril 1802 au 13 janvier 1823), une « petite église » s’était érigée à Massat en 1809. Selon « Racines et vie des diocèses de France. Pamiers » (1985), « trois paysans de Massat, Jean-Pierre Lazes, Pey de Ponsat et Pierre Loubet de Paule dit Péchet, ont réuni en 1809 une communauté de 104 fidèles qui baptisent eux-mêmes leurs enfants, enterrent leurs morts et tirent doctrine de minces brochures simplement hostiles au clergé constitutionnel »« même privée de prêtres, la communauté du Massatois regroupera 142 « péchets » en 1851 et ne s’éteindra qu’en 1937″

A noter que durant cette période, l’évêque en charge diocèse était Mgr Primat, archevêque de Toulouse. Il vint à Massat le 13 juillet 1807. Dans les Registres d’ordonnance de Monseigneur Primat, n° 42, il est écrit: « Massat est un bourg, chef-lieu d’une commune de plus de douze lieues de circonférence… Dans le canton, il y a une population de plus de 16 000 âmes. Les habitants sont bons mais un peu sauvages… Leur nourriture est très commune. Plusieurs d’entre eux mangent rarement du pain; ils se nourrissent de pommes de terre et de lait; ils partagent aussi dans ces montagnes leurs habitations avec les animaux immondes avec lesquels ils logent pêle-mêle… »

Entre 1846 et 1990, le canton de Massat, le plus touché par l’exode rural perdit 89 % de sa population

Le Ker de Massat, percé de grottes, aurait servi de refuge aux prêtres réfractaires qui ont refusé le concordat de 1801

Sous le 1er Empire, foires : du 8 février, 13 avril, 19 juin, 24 juillet, 25 août, 17 septembre, 12 octobre, 22 novembre, 17 décembre dont l’animation principale est le commerce des Bestiaux

Au XIXème siècle, Massat fut l’épicentre de la « guerre des Demoiselles ».
Selon un rapport, la « Principale activité est la distillation » (jusqu’au début du XXème)


Au début du XXème siècle, la population demande, alors,  10 instituteurs et 1 curé plus ses  2 vicaires

Ses activités industrielles tournent, alors, autour des mines de cuivre, de zinc, de plomb argentifère ; cependant, le minerai de fer y est inexploité.

Une forge à la catalane, vues les richesses locales et la puissance seigneuriale, y fut essentielle dans l’essor économique de la région avant d’être suppléée par les nouvelles méthodes industrielles.

Une ligne de chemin de fer entre Saint-Girons et Massat a été projetée

La commune se trouve dans le périmètre du Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariégeoises

L’anecdote sur l’histoire de Massat : Le vicomte de Rabat s’étant épris d’une jeune et belle paysanne, la fit saisir et la séquestra dans son manoir (le « Castel d’Amour »). Cet acte souleva l’indignation générale.

Les habitants du village de Massat dont il était seigneur rasèrent sa maison seigneuriale de fond en comble. Pendant 10 ans, ils jouirent de tout son bien, personne n’ayant jamais pu s’y présenter de sa part sans être assassiné ou contraint à fuir après y avoir été bien battu. Le différend ne se termina qu’à la mort du vicomte.

D’où la légende que toute jeune mariée devait le soir de ses noces partager la couche du seigneur avant le jeune marié

NB : Henri Gaston de Foix-Rabat hérite de son père en 1600 de la vicomté de Massat ; puis Jean Pierre Gaston (rasement du château par les habitants)


Patrimoine :

Vieux moulin rue du Pont  sur l’Arac (16-18ème) : meunerie, scierie, organisation du 17ème ; patrimoine industriel du 18ème (devenu écomusée sur l’art populaire et la meulerie)

4 forges à la catalane fonctionnaient du 17 au 19ème

Ruines du « Castel d’amour », 13ème, détruit au XVIIème

Grotte ornée (gravure rupestre) au lieu dit Rocher de Ker (à la commune) du paléolithique supérieur: M.H.= 20/11/1974 (voir site plus bas)

Église ND (1700, 1725) : clocher octogonal de 58 m de haut: (MH)

Monument aux Morts: Statue en bronze «un soldat debout en sentinelle représentant la Résistance». Auteur: Pourquet, 1923. Monument Historique depuis le 6 août 2007
Chapelle de l’Ave Maria, à l’entrée de Massat, bâtie sur l’emplacement d’une petite église construite par les bénédictins de Massat « en l’an de grâce 1290 » : 16ème

Chapelle saint Martin, à 2 Km à l’est du village sur la route de Port, rebâtie en 1914-1915 non loin de l’emplacement d’une autre ruinée au XIX° et remplacée par une croix de station dite « Saint Martin ». Contient une statue du saint provenant de l’ancienne chapelle

            


Église de Liers (et son « clocher »):

   avec son Monument aux Morts:

Le village d’estive du Goutets: site exceptionnel de bâtis en pierre sèche


Célébrités :

– Léon Galy-Gasparrou : né à Massat le 20 juillet 1850 ; député de Saint Girons (1898-1906), conseiller général du canton de Massat.  Il se suicide à Massat, après son échec aux sénatoriales, le 14 septembre 1921

– Robert Pagès, sculpteur, ancien professeur aux Beaux Arts de Toulouse : sculpture dans l’ancien LEP Durroux de Foix. Vit à Quint en Haute Garonne. Auteur du guerrier gisant du monument aux morts de Tarascon ; « La montagne », au lycée du Couserans à Saint Girons

– Georges Galy-Gasparrou (né à Massat le 7 décembre 1896; mort à Massat le 16 janvier 1979): juge d’instruction révoqué pour n’avoir pas prêté serment à Pétain ; résistant; maire de Massat de 1921 à 1977; secrétaire d’Etat sous P. Mendès-France et sous M. Bourgès-Maunoury; député de l’Ariège de 1946 à 1958; conseiller général



Pour en savoir plus…


Dans les BSA:

« Découvertes de médailles romaines dans une grotte de Massat », F. Pasquier, BSA 1882

« Sépultures Gallo-Romaines dans la grotte supérieure de Massat, fouilles d’octobre 1884 », F. Pasquier, BSA 1885

« Etude géographique d’un milieu montagnard : les communes du Port et de Massat », J.L. Loubet, BSA 1978 et 1979

« Monographie de Massat : chansons, danse, usage et charte communale », Ruffié, BSA 1888

« Massat au XVIIIème », J.M. Servat, BSA 1928

« Histoire de Massat », J.M. Servat, BSA, 1936

« La collégiale de Massat à la fin de l’ancien régime », Dufaur : BSA 1926 (note) et BSA 1927

« La chanson du prisonnier de guerre, en dialecte de Massat », J.M. Servat, BSA 1916

Monographie : BSA 1886 P. 375

Un récit sur Massat : BSA 1891, P. 22…

Charte de coutumes communales du 12 octobre 1446 : BSA 1888

Sur coutumes des funérailles à Massat : BSA, T4, P. 285

« Charte de coutumes communales », BSA 1889


Bibliographie:

« L’art pariétal du Ker de Massat », Claude Barrière, Presses Universitaires du Mirail, 1990

« Monographie de Massat », par M. Ruffié, instituteur à Massat, 1891

« Massat. Souvenirs du pays et des jeunes années ». Piquemal, 2001

 « Massat ou le bout du monde : étude économique et sociale d’une communauté ariégeoise de 1650 à 1792 », Garrabe Hélène, 1995

« Cantique patois composé à Massat au XVIIIème siècle », F. Pasquier, SRDP, 1882

« La collégiale de Massat », Cau-Durban, BSAMF, 1901

P. Maureille : « La vallée de Massat, étude de géographie humaine », RGPSO, 1932

« La Massadèlo » : poésie de J.M. Servat ; musique de Monroux

L. Galy-Gasparrou : « La vérité sur la question des montagnes de Massat », 1900

« Massat ou le bout du monde : étude économique et sociale d’une communauté ariégeoise de 1650 à 1972 », Garrabe H., mémoire de maîtrise, Tse, 1995

M. Surre : « Une vallée des Pyrénées sous l’Ancien Régime. Massat aux XVIIème et XVIIIème siècles », maîtrise Histoire, Toulouse-Le Miail, 1982

La chapelle St Martin de Massat, M.D. in Croix de 09 : 11 nov. 1962

« La grotte préhistorique du Ker de Massat », René Gailli

Portrait de Léon Galy-Gasparrou dans « Deux siècles de vie politique dans le département de l’Ariège, 1789-1989 » de Louis Clayes (Chapitre 8)


Archives:

Transaction pour la reconstruction du château (1649) : 1 J 21 (35)

Église : agrandissement 1688-1721 ; et construction d’une nouvelle église, 1725-1763 : 15 J 27 (3-18)

Chapelle ND, réparations (1789) : 15 J 27 (20-21)Procès verbal de MM de Roquemaurel et de Rozés, vicaires généraux, commissaires nommés par l’évêque du Couserans pour examiner la position exacte des lieux dans lesquels il convient de construire des églises succursales de la paroisse de Massat :, 1769 : G 47

Notes sur une femme aliénée dont on ne connaît pas le pays natal (à Massat à partir de 1807 jusqu’à juin 1808) : 1 J 6

Forges de Massat, 17- 18ème : ADA, sous-série 15 J 1 à 14

PV pour examiner la position exacte des lieux dans lesquels il convient de construire des églises succursales de la paroisse de Massat (1769) : ADA, G 47 (14)

Sur le procès qui veut supprimer la collégiale de Massat (ordonnance qui avait été rendue en 1769 par l’évêque de Couserans) : G. 47 (15)

J 318 : copie de la charte de 1346 règlementant l’organisation communale et judiciaire concédée par Pierre Roger comte de Comminges et vicomte de Couserans aux habitants des hautes vallées du Salat (Massat, Oust, Ustou, Ercé, Aulus (s.d.)

Plans divers et dossiers aux ADA : 2 O 909 à 924 (mairie, écoles, construction de l’église de Saraille de 1847, eau, églises, caserne, …)

Plan sur toile du territoire de l’ancienne commune (1850) : 2 O 48

NB : Sur l’émigration (maladie pomme de terre et crise céréalière) dans « L’Ariégeois » du 22 juin 1847: « A Massat, quartier de Liers… 404 habitants sur 630 sont partis, … »

Registre paroissial le plus ancien : 1699

Terrier, 17ème, 1738-1743

Compoix, 1768-1776


(Étude : J.J. Pétris.)