Département de l’Ariège, Arrondissement de Pamiers, Canton de Le Fossat

Altitude : 197 / 315 m

Longitude : 1° 20’ 49’’ E

Latitude : 43° 16’ 34’’ N

(Carte: Conseil Général de l’Ariège)

– Démographie

Approches historiques

Patrimoine

Pour en savoir plus…

Célébrités


Superficie
 : 4013 ha

Démographie :

1806 : 2575

1851 : 2855

1856 : 2970

1901 : 2379

1921 : 2123

1946 : 1914

1968 : 1739

1982 : 1832

1999 : 2114

2006: 2155

Appelé « Villelongue » lorsque se forme la ville de Lézat (en Ariège) autour de l’Abbaye (1011)

Nom latin de la paroisse : « Lézatum » 

Nom des habitants : Lézatois et Lézatoises

Approches historiques :

Urbain Gondal a découvert des poteries et des monnaies du 3ème s. sur le site gallo-roman de Villaret, ce qui atteste une occupation romaine.

L’origine et l’histoire de Lézat sont étroitement liées à l’abbaye clunisienne saint Pierre  (puis saint Antoine) de Lézat que fonda, en 842 selon une copie de 1666 Aton Bénédictus, vicomte de Béziers et de l’abbaye du Mas-Grenier par Aurelia, sa femme, (ou en 845 selon l’Histoire Générale du Languedoc, Antoine, vicomte de Béziers (fils du comte Wandrille).

Quant à Cl. Pailhès, dans son livre  « Le comté de Foix, un pays et des hommes » (P. 130), l’abbaye de Lézat avait été fondée vers 950 par Aton, un vicomte du Toulousain à peu près inconnu. Au XIème siècle, les patrons en étaient le comte de Comminges et des membres des familles de Toulouse, Marquefave et Auterive

Cette abbaye possédera un domaine immense: 180 églises en Toulousain, pays de Foix et Comminges

L’histoire retient le retour de la Croisade de Roger II, comte de Foix, en 1106, qui rapporta les reliques de saint Antoine que l’on enferma dans une châsse. Le monastère devint un lieu de pèlerinage.

1139 : accord entre le comte de Foix et l’abbaye pour la fortification de cette dernière (avec construction d’un château de défense)

Arnaud de Marquefave promit en 1218 à l’abbé de Lézat de défendre et protéger le « castrum » de Lézat et reconnut sous serment l’existence de la « sauveté » de Lézat (Cl. Pailhès dans son livre « Le comté de Foix, un pays et des hommes »,  P. 36)

Un document mentionne que l’abbaye a été pillée et incendiée par les Albigeois et fut reconstruite (U. Gondal).

L’abbaye relève des possessions de Moissac : en 1236, l’abbaye de Lézat tente de se séparer de Moissac, renouvelle sa tentative en 1470 à la faveur de l’élection de son abbé pour laquelle les maisons mères de Cluny et de Moissac ne présentaient pas le même candidat : une transaction apaisa les esprits en 1474.

La ville conclut un pariage avec le comte de Foix en 1241 et l’abbaye. Une charte de coutumes est octroyée en 1299 par l’abbé Guillaume Hunaud de Lantar. A ce sujet, Cl. Pailhès dans « Le comté de Foix, un pays et des hommes » (p. 155) écrit: « Les coutumes accordées en 1299 par l’abbé de Lézat à sa ville révèlent la manœuvre: elles suivent de trois mois le retrait obtenu par le comte (de Foix), paréager, de la sauvegarde royale jadis obtenue par l’abbé »

En 1309, le pape Clément V, qui avait été évêque de Saint-Berrand de Comminges, visite l’abbaye de Lézat.

            L’abbaye de Lézat « par son ancienneté et sa réputation, avait acquis le patronage d’un nombre important de paroisses et ses biens étaient très étendus. L’abbé de Lézat était l’un des principaux dignitaires du chapitre cathédral Saint-Etienne de Toulouse et son influence était considérable. A plusieurs reprises la mitre épiscopale lui fut conférée. » (H. Ménard, « Eglises perdues de l’ancien diocèse de Rieux »)

            NB : Le 8 août 1308, Raymond de Villemur (ou de Marquefave) donne « à l’abbaye de Lézat, le terrain d’ Arse, prés du château de Saint Paul (de Jarrat) sur les bords de l’Ariège » (Cartulaire de Lézat), mais se réserve le droit de « caver du fer », pour lui seulement, dans le « minier du lieu ». Il s’agit de la zone dite quartier Saint Antoine, à Saint Paul de Jarrat (du Pont du Diable près duquel exista une chapelle dédiée à saint Antoine à Roquepio jusqu’à l’actuel rond point de Saint-Paulet où se trouvaient des mines de fer).

            A noter que dans le Rôle des feux de 1390, 7 moulins pasteliers sont mentionnés pour Lézat. 187 feux y sont dénombrés.

La paroisse, instaurée en 1416, dépend pour le temporel de Foix et mis sous le patronage de l’abbé de Lézat. Ressortissait de la châtellenie de St Ybars en 1450

Lézat connut, évidemment, les conséquences des guerres de religion et fut dévastée par les protestants.

Le 19 août 1791, l’abbaye est vendu pour la valeur de 20 paires de bœufs (6700 livres)

Le 15 octobre 1801 (23 vendémiaire an X) : Passe du canton de Saint Ybars à celui du Fossat

En 1896, Lézat comporte 632 maisons pour 677 ménages et 2521 habitants.

La voie Toulouse-Sabarat (ouverte le 1er août 1912) desservait pour la partie ariégeoise: Lézat, Massabrac, Le Fossat, Artigat, Pailhès et Sabarat

NB: « Dès 1915, la municipalité de Lézat sur Lèze installe dans la mairie une plaque commémorative honorant ainsi les soldats de la commune morts depuis le début de la Grande guerre » (renseignement fourni par Patrick Roques de la DRAC)

Dimanche 17 juillet 2005 : départ de l’étape du Tour de France Lézat- le Pla d’Adet (Saint-Lary). Le 23 novembre 2005, la ville reçoit le 1er prix de la décoration des villes et villages du Tour 2005.

NB : La commune de Lézat faisait partie de l’arrondissement de Pamiers en 1801 ; puis passe à celui de Foix en 1926 ; enfin dans celui de Pamiers en 1942

Patrimoine :

Église abbatiale primitive dédiée à saint Pierre, puis sous le patronage de saint Antoine, fut construite au Xème, mais aussitôt incendiée, elle fut reconstruite au début du XIème. Un cloître construit en 1313 se trouvait sur l’emplacement de l’actuelle mairie. En 1795, l’église abbatiale fut vendue et démolie. Mais, restent des vestiges : le portail roman qui séparait le cloître de l’église, la sacristie voûtée au XVème et la tour de pierre de l’escalier du clocher du XIIème.

Églises disparues :

Chapelle dédiée à ND de Bethléem (existait en 1630)

Le cartulaire de Lézat fait mention de : l’église Saint Martin de Podio-Avenz (1220) ; l’église Saint Germier de Redalencs ; l’église Sainte Marie de Cahac (ou Caichac) (1241)

Le bâtiment du monastère, reconstruit en 1774 (par l’architecte du roi, François Franque), est devenu Hôtel de ville en 1894 (escalier de fin du 18ème par Langevin, maître de l’œuvre, avec sa rampe en fer forgé ; inscription par arrêté du 17 avril 1950).

Croix de fer dite Croix de Durban (18ème) : Monument Historique

Château de Malsang

Monument funéraire du commandant Célestin Desmoulins au cimetière de Lézat

Moulins de la Garde (site inscrit): un projet de réhabilitation est en cours d’étude…

Maisons du 14ème

Église paroissiale dédiée à saint Jean Baptiste et à saint Antoine : Reconstruite sur l’emplacement d’une ancienne église au XIVème ; modifiée au 16 et 19ème.

Église Saint Jean-Baptiste:

« Lézat eut une grande histoire car ce fut le siège d’une très importante abbaye dépendant de Cluny et qui réunissait plus de cinq cents moines. Cette abbaye a presque totalement disparu. Elle ne se trouvait d’ailleurs pas à l’emplacement de l’église paroissiale qui a gardé, du voisinage de la grande abbaye, une ampleur solennelle et quelques éléments de chapiteaux ou de mobilier. Il existait une première église romane démolie et agrandie au XIV° siècle comme ce fut le lot des communautés riches ou nombreuses. 

L’église gothique actuelle a été remaniée à diverses époques. Elle est à nef unique avec une abside pentagonale. Des chapelles latérales s’ouvrent tout le long de la nef entre les contreforts ; les voûtes de ces chapelles sont surbaissées, dominées par les fenêtres allongées de la nef. Les maçonneries sont en briques comme il en est fréquemment dans cette région toulou­saine où la pierre est rare. La pierre a été réservée aux deux portails : le portail nord sans beaucoup de caractère et le portail ouest non utilisé et que la pierre de grès très sensible à l’érosion fait prendre pour plus ancien qu’il n’est. C’est un portail de type roman mais refait au XVI° siècle. Le clocher est du type toulousain octogonal en briques.

L’édifice possède deux importantes fresques. La plus grande au-dessus du maître-autel retrace la vie de Saint Jean-Baptiste ; elle remonte à la seconde moitié du XVI° siècle. L’autre est dans la nef, au-dessus de la chapelle du Purgatoire et représente le Jugement dernier. Elle est du style du XV° siècle et reproduit le même thème et le même dessin que la fresque d’Albi commandée par un évêque, frère de l’abbé de Cluny, Jacques d’AMBOISE, or Cluny dominait à Lézat et l’abbé peut avoir employé le même artiste.

Au dessus des deux rangées de stalles qui garnissent le chœur, des peintures murales très modernes retracent l’histoire de l’abbaye.

Un “trésor” d’Art Sacré présente un certain nombre de bustes-reliquaires en bois doré, provenant de l’ancienne abbaye, ainsi que quelques objets plus anciens ».

(Cl. Aliquot, Conservateur des Antiquités et Objets d’Art de l’Ariège, Docteur en histoire)

 

NB : La peinture monumentale du Jugement dernier (1501) de l’église Saint-Jean Baptiste a été restaurée par Nicolas Greschny (peintre de l’église des Issards, d’Aston, …) dans les années 1950.

L’ermitage de Saint-Antoine : une plaque rappelle que le comte de Foix rapporta de Palestine, en 1106, les reliques de saint Antoine. Reconstruit en 1868 ; Restauré en 1968. L’on y prie pour être guéri du zona.

Château de Lastronques : brûlé en 1814 ; armoiries des Rességuier dans sa chapelle


Pour en savoir plus…

Archives:

Paréage de Lézat, 1241 : Cartulaire de Lézat, n° 920

Cartulaire de Lézat, 859-1249 : Mss. Lat. 9189 (consultable aux ADA)

Fondation de l’abbaye de Lézat par Aton Bénédictus, vicomte de Béziers et de l’abbaye du Mas-Grenier par Aurelia, sa femme, en 842 (copie de 1666) : ADA, 139 EDT, GG28

Coutumes de la ville de Lézat consenties et confirmées par l’abbé, 1299 (copie en latin de 1609) : ADA, 75 EDT (AA1)

Collection Doat (Biblio. Nat. de France) : Abbaye de Lézat (1048-1549) : Vol 98-102

M latin 9189 (BN): cartulaire de Lézat

Rapports entre l’abbé de Moissac et l’abbé de Lézat: G 722-723 (Arch. Tarn et Garonne)

Bail à besogne (en 1501) de la peinture de la chapelle sud de l’église et  de la peinture du Jugement dernier, ainsi que celle de la vie de saint Jean-Baptiste: ADA, E 287, fol. 65 et 66 

Plans divers et dossiers: ADA 2 O 842 à 851 (écoles, l’immeuble « Le Couvent » changé en mairie et écoles, eau…)

Dans les BSA:

« Servage, paréage et autres institutions à Lézat et à Saint Ybars (11°-16°) » : BSA 1920

« Les fouilles de l’église abbatiale Saint Pierre de Lézat », Urbain Gondal ; BSA 1964

« Le commandant Desmoulins », Urbain Gondal : BSA 1967

« Servage, paréages et autres institutions à Lézat et Saint-Ybars, XI-XVIème », F. Pasquier, BSA 1919

« Les fouilles de l’église abbatiale de Saint-Pierre de Lézat », Urbain Gondal, BSA 1965

« Les moulins de Lézat », U. Gondal, BSA 1970-1971 ; 1974 et 1975

« L’église de Lézat », J. Bayle, BSA 1966

« Le culte de saint Antoine à Lézat », Gondal, BSA 1966

« Le grand rayonnement du culte de saint Antoine de Lézat du XIIème au XVIIIème », Gondal, BSA 1976

« Inféodation d’une possession de l’abbaye de Lézat dans le Haut Comté de Foix », U. Gondal, BSA 1973

« Études sur deux chartes de coutumes du Pays de Foix : Lézat (1299) », Gouazé, BSA 1901

« Le cartulaire de Lézat », Ph. Wolff, BSA 1989

« Episodes de l’histoire de Lézat et de Saint-Ybars », F. Pasquier, BSA 1919

Servage, paréages… (XI-XVIème) : BSA 1917

Chartres (1299): BSA 1902


Autres:

« Le cartulaire de l’abbaye de Lézat »,  Paul Ourliac et Anne-Marie Magnou, éd. (1998)

« Lézat en Pays de Foix, 9°-19° », commandant Labouche, 1930

« Essai d’inventaire des sites gallo-romains de Lézat sur Léze », U.Gondal : Annales du Midi, 1969

« Notice historique sur l’abbaye de Lézat », E. Ratier, 1868

« Lézat. Sa coutume. Son consulat », Palenc et Dognon, 1899

« L’abbaye de Lézat en 1063 », P. Ourliac, dans Annales du Midi, 1963

« Lézat en Pays de Foix, du Xéme au XIXème siècle », Labouche-Villies, 1930

« Le premier siècle de l’abbaye de Lézat », P. Ourliac, dans « Sous la règle de saint Benoît », Hautes études médiévales et modernes, 1982.

« Les moines noirs de Lézat ; débauches dans l’abbaye » (1727), R. Carol, 1997

 « L’abbaye de Lézat »: Castéras (Paul de) 

« Le patrimoine de l’abbaye de Lézat et sa gestion par Pierre de Dalbs (1240-1249) », Camlong O., mémoire de maîtrise, Tse, 1995

J. Lestrade : « Vente de la chasse de saint Antoine de Lézat en 1569 », Revue historique de Toulouse, 1919

Liste des Abbés : Duclos, T. 7, P. 207

Journal de l’Ariège (à partir du 27/01/2006) : Extraits du livre de Pierre Lucas (aujourd’hui épuisé)

« Histoire de comprendre, n° 1: l’abbaye de Lézat reconstituée… », Association historique du pays Arize-Lèze, 2006

Célébrités :

– Urbain Gondal : 29/3/1905 à Lézat ; DC le 27 /12/1975 à Lézat. Menuisier ; fouilles de l’abbatiale Saint Pierre ; publication sur la région de Lézat ; Biblio : BSA 1976

– Jacques Dupont, champion olympique de cyclisme à Londres en 1948; champion de France en 1954

– François Verdier dit « Forain » : né le 7 septembre 1900 à Lézat ; commence sa carrière professionnelle en vendant des machines agricoles. De tendance radical-socialiste, il occupe le poste de secrétaire fédéral de la Ligue des Droits de l’Homme et accède à un poste de dignitaire au Grand Orient de France. Il est élu en 1938 juge au tribunal de commerce de Toulouse. Après l’Armistice de 40, il entre en Résistance aux cotés de Roger Bataille sous le pseudonyme de « Forain » (en référence au célèbre caricaturiste). Après avoir été torturé par la Gestapo suite à une dénonciation, il fut assassiné le 27 janvier 1944 en forêt de Bouconne.

Une plaque est dévoilée le 8 septembre 2003 sur sa maison natale 

– Eugène-Léandre Desmoulins : Capitaine de vaisseau, né à Lézat en 1822, mort à Galatz (Moldavic) le 17 juillet 1866. A fait des relevés hydrographiques (Amazonie, Syrie…).

– Louis-Henri Destel (pseudonyme de Louis-Henri Rives), né à Lézat en octobre 1885, mort à Saint-Girons le 29 août 1962: journaliste, romancier, rugbyman

 

Armorial (1696): D’azur, à trois tours d’argent, celle du milieu plus haute que les deux autres, rangées sur une terrasse de sinople

     (Réalisation: Y.A. Cros)


Terrier
 : 1480 (ADA H5) ; 1547 (ADA H7) ; 1679

Compoix, 1679, vers 1711

Registre paroissial le plus ancien: 1561 (en occitan)


(Étude : J.J. Pétris et Cl. Aliquot; participation d’Y.A. Cros)