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Les Bordes devient Les Bordes sur Arize le 21 septembre 1872
Nom des habitants : Bordelais et Bordelaises
Approches historiques :
Il semble que les Bordes ait été le siège d’un castrum gallo-romain ; un château est attesté dès le Haut Moyen âge dans les cartulaires et figurera au nombre de ceux énumérés dans l’hommage rendu à Eléonore de Comminges, comtesse de Foix, et à son fils Gaston par les villes et consuls du comté de Foix
Lors de la constitution du diocèse de Rieux, en 1318, la paroisse des Bordes et l’église de Saint Félix de Salenques étaient placées sous le patronage du monastère du Mas d’Azil.
Claudine Pailhès, dans son livre « Au temps de Gaston Fébus », signale l’existence d’une léproserie en 1323.
Cependant, le sort des Bordes va dépendre de la fondation du monastère cistercien de femmes (ordre de Citeaux) des Salenques par Aliénor de Comminges, veuve de Gaston III, et son fils Gaston Fébus, le 1er septembre 1353. Appelée «ND de l’Abondance-Dieu », l’abbaye est, alors, soumise à l’abbaye de Boulbonne et est destinée à recevoir 30 religieuses. Autorisé par deux bulles (l’une de Clément VI, l’autre par Innocent VI), les abbés de Calers, Lézat et du Mas d’Azil sont désignés pour en surveiller l’institution. Est donné, aussi, le « château près leur couvent, avec un moulin » le 16 mai 1365. Le nom du couvent vient de l’appellation de ce château.
Eléonore de Comminges fait graver ses armoiries sur le portail de l’église et s’y fera enterrer.
Seigneurie vassale du Comté de Foix, avec comme co-seigneurie les abbesses des Salenques, le territoire des Bordes relèvera de la châtellenie de Camarade.
Le monastère prospéra jusqu’aux guerres de religion. Il fut ruiné en 1574 et les religieuses se réfugièrent d’abord au château de Pailhès, puis à Montesquieu-Volvestre, enfin à Toulouse en 1679.
Place forte protestante (il n’y a plus de culte catholique en 1590), le village est brûlé le 1er septembre 1625 par les habitants qui l’abandonnent et se réfugient au Mas d’Azil : le maréchal de Thémines, commandant l’armée royale contre les protestants assiégea les Bordes défendues par le baron de Léran et une cinquantaine d’hommes qui arrêtèrent pendant 2 jours l’armée royale, se défendirent jusqu’à la dernière extrémité et ne se rendirent que lorsqu leur nombre fut réduit à cinq
24 avril 1682 : sur plainte du curé qui prétendait que le temple n’était pas suffisamment éloigné de l’église, cet édifice est démoli et rebâti au « fons del camp del soliller »
A la veille de la Révolution, Les Bordes est un consulat comprenant : Les Bordes (avec Rebaillon, la Grimounal, la Peyrère) sous la tutelle d’un seigneur engagiste des Bordes et Saint Félix-des Salenques (avec les Maules des Boureix) sous l’autorité de l’abbesse du couvent des Salenques de Toulouse, seigneuresse de Saint-Félix des Salenques et lieux en dépendant. Les consuls prêtent serment au seigneur des Bordes et à l’abbesse des Salenques
J.B. du Mas de Marveille, seigneur engagiste de la ville des Bordes (et qui était gouverneur des îles de Chaussey), assista à l’assemblée de la noblesse tenue à Pamiers en 1789
Sous le 1er Empire, les foires se déroulaient le 1er mars, 25 avril, 30 juin, 17 septembre, 22 novembre, 14 décembre (10 foires en 1811)
Au début du XXème siècle, quatre instituteurs, un curé et un pasteur étaient présents pour Les Bordes et ses hameaux : Les Bourrets, la Gramounal, les Mancès, la Peyrère, Rébaillou, Camparol
NB: La voie ferrée Carbonne au Mas d’Azil, desservait les stations de La Bastide de Besplas, Daumazan, Campagne, Les Bordes sur Ariège, Sabarat et le Mas d’Azil
La commune se trouve dans le périmètre du Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariégeoises
Patrimoine :
Village en pleine restauration au caractère moyenâgeux
Clocher rebâtit en 1936 sur une ancienne tour du castel.
Une église primitive, dédiée à saint Saturnin, est mentionnée dans le cartulaire du Mas d’Azil au 13ème. Détruite au début des guerres de religion : les Huguenots construisent leur temple avec une partie des matériaux
Église actuelle dédiée à saint Jacques (existait en 1682) : rebâtie en 1868, puis après les inondations de 1875. Avant 1860, le cimetière du lieu lui était accolé.
Église Saint Pey de Romengous (clocher-pignon) : cité dans le cartulaire de Lézat (1174, 1245) ; L’église fut ruinée pendant les guerres de religion. Vestiges des fossés des murailles de l’ancien donjon démantelé après le siège du Mas d’Azil.
Temple protestant du 17ème siècle
Château de Ligny : de style italien, a été construit en 1840 par le prince de Bergues Saint Vincent
Château de Marveille (18ème)
Domaine des Salenques (sur l’emplacement de ancienne abbaye) : ruiné par un incendie; Le château des Salenques (Saint Félix des Salenques) sera vendu aux enchères le 10 septembre 2008 (ainsi que le moulin)
Maisons à colombages
Une halle a été rasée en 1950: une nouvelle vient d’être construite
La statue de la Vierge (en pleine nature) : seul vestige de l’ancienne église
Le Plateau de la chapelle : emplacement de l’ancien château féodal dont il ne subsiste que les fossés transformés en jardins potagers. Au dessous: l’horloge (et non pas le clocher de l’église)
Célébrités :
– Fernand Icres : poète, né à Bordes sur Arize le 15 novembre 1856, mort à Castex le 14 septembre 1888 (mais tombe à Bordes sur Arize); (pseudonyme : Fernand Crésy dans « Les Fauves »); poète dont les vers marquent l’entrée de la grotte du Mas d’Azil :
« En vain le souvenir meurt dans le cœur des hommes ;
Sur le roc, par ces vers, je veux éterniser
Malgré le temps qui fuit et le peu que nous sommes,
Le parfum d’une fleur et l’émoi d’un baiser »
Va à Paris en 1878 pour préparer l’école des Chartes et s’y impose comme poète; « Les bouchers » (pièce); « Faouches »; « Le justicier » (roman dont l’action se passe au Mas d’Azil)…
– Napoléon Peyrat : historien, écrivain
Naissance le 20 /1/1809 ; Décédé à Saint Germain en Laye le 4/4/1881
« Le Mas d’Azil depuis le siège de 1625 jusqu’à la Révolution », 1878
« Le Mas d’Azil depuis la Révocation de l’Edit de Nantes jusqu’à la fin du règne de louis XIV (1685-1715), 1878 (BS HPF)
« Histoire des Albigeois, la civilisation romane et la croisade », 1880 (réédition Lacour, Nîmes, 1998)
« La grotte d’Azil, précédée d’une notice sur Siméon Pécontal », 1874, Paris, Grassart
« Histoire des Albigeois, les Albigeois et l’inquisition », 1870 (réédition Lacour, 1996)
« Le capitaine Dusson, ou le siège du Mas d’Azil », 1857, BSHPF…
Quant à sa femme, elle écrira aussi…: « A travers le Moyen-âge », 1865…
A propos de Napoléon Peyrat, Anne Brenon disait : « C’est à l’enthousiasme romantique de Peyrat que l’on doit l’invention de la plupart des mythes qui alimentent aujourd’hui encore l’imaginaire du catharisme », mais… « Vingt ans après Charles Schmidt et cent ans avant Jean Duvernoy, il relativise l’éternelle accusation de dualisme des hérétiques »
– Pierre Saurat, un des pères du vaccin contre la myxomatose
Pour en savoir plus…
« Mémorial historique », J.J. Delescazes
Reconnaissances au seigneur de Foix-Rabat en 1405, en 1423, 1446 (ADA : 114 J )
Reconnaissances au monastère des Salenques en 1403 et 1536 (ADHG, 202 H)
Abbaye des Salenques : H 96-99
Récit de la destruction de l’abbaye des Salenques, le 20 juillet 1574 : Gallia Christiana, T. XIII, province et diocèse de Toulouse, cc. 141-143
Plans divers et dossiers: ADA 2 O 347 à 353 (écoles, église, temple, Tour de l’horloge…)
Armorial: Parti: au 1, d’azur à un château d’argent crénelé et donjonné, soutenu par une rivière ondé d’or; au 2, de gueules à 2 gerbes de blé d’or et une grappe de raisin d’argent posées 2 et 1; au chef tiercé au 1, de gueules à une coquille d’or; au 2, d’or à 3 pals de gueules, chargé de 4 odelles d’argent; au 3, d’azur à la d’or à 8 pointes pommelées, surmontant une colombe au vol étendu contrebas de même. (Mairie des Bordes sur Arize, 1979)