Le STO

                        Le 16 Février 43, le gouvernement de Vichy institue le STO (Service du Travail Obligatoire). Y étaient assujettis tous les jeunes nés entre le 1er Janvier 1920 et le 31 Décembre 1922, puis étendu aux années suivantes. Les premiers départs se font à partir de Pamiers, le 17 Mars.

                        Face au STO, la population se sent concernée. Une résistance s’installe et fait en sorte autant de dissuader les jeunes de partir que d’entraver le processus administratif de fonctionner normalement.

                        Plusieurs réponses à cette situation ont été faites:

                        – certains ont dû partir;

                        – certains ont bénéficié d’exemptions. C’est le cas, par exemple pour deux habitants de Roquefixade: LASSEUBE Léonard de la classe 1924 et de Gilbert SICRE, classe 1926, à la demande des maires de Roquefixade, Nalzen, Leychert et Soula qui écrivent au préfet, le 24 Mars 1943, pour demander le maintien des deux maçons charpentiers de Roquefixade « absolument indispensables ».

                        – Certains ont adhéré à la Franc Garde, car le gouvernement exemptait du départ en Allemagne les miliciens qui s’engageaient dans leur corps armé.

                        – Certains ont traversé les Pyrénées soit pour fuir et se cacher, soit pour rejoindre les forces de l’Afrique du Nord. Dans la zone de la Vallée de Lesponne, plusieurs circuits ont existé. Le plus connu est celui de « La Charmille », chez le restaurateur Jean DUBIE (qui fut déporté avec d’autres passeurs ou aide-passeurs de son réseau).

                        – Certains se sont engagés dans les premiers maquis ou les ont fondé (à Croquié, par ex.), ou par l’intermédiaire de relais, comme la ferme de Bonrepeaux à la Tour du Crieu ou Manses, dans la forêt de Belène qui servait de centre de tri, car des agents de la Gestapo pouvaient s’y infiltrer ou Vira. A noter, ce qui est révélateur, que les registres municipaux de Roquefixade eux-mêmes parleront des maquisards avec le qualificatif de « réfractaires »…

                        – Certains se sont cachés en attendant la fin des opérations. De nombreuses fermes, désaffectées ou pas, ont servi d’abri aux réfractaires du STO et étaient ravitaillés par la population. Il en est de même pour des exploitations forestières et les mines ou carrières. Certains jeunes avaient « disparu » mais vivaient à deux pas de leur domicile dans l’entière clandestinité et étaient ravitaillés uniquement par la famille.

(Extrait du livre : « Le Maquis de Roquefixade », J.J. Pétris)