« La Roca d’Olmes » ; « La Roque » en 1801 (Bulletin des Lois)
Nom des habitants : Laroquais et Laroquaises
Approches historiques :
La tradition veut que l’on rappelle, à propos de Laroque d’Olmes, que l’empereur romain Caracalla ait organisé, vers 213, des transports de textile depuis le Pays d’Olmes vers Rome… : voilà qui est fait…
Existence de la forteresse en 1070 attestée (dans la mouvance des vicomtes de Carcassonne avec toute la viguerie de « l’Olmois » jusqu’en 1162) : sur l’actuelle esplanade, près de l’église. Certains pensent que ce château fort a été construit sur les ruines d’un castellum romain.
Le château de Laroque est l’objet d’un serment à Roger de Béziers en 1145 par Raimond de Dun et Raimond de Péreille (HGL, V, c. 1062), mais passe dans la mouvance fuxéenne au début du 13ème (« Le comté de Foix, un pays et des hommes », Cl. Pailhès)
27 novembre 1160 : Pierre de Dun rend hommage au comte de Foix pour les châteaux de Laroque d’Olmes et de Roquefort les Cascades.
L’église romane appartenait au prieuré de Saint Sernin de Toulouse. Au plus fort de sa population, Laroque sera divisée en quatre paroisses : Saint-Cyr, Saint-Pierre, Saint-Martin et ND du Mercadal
HGL, IV, 503, preuves : Hommage de Pons de Dun, son épouse Sibylle, Raymond de Dun et son épouse Adélaïs et ses enfants et de Bernard Raymond de Dun, à Roger Bernard, comte de Foix, pour tout ce qu’ils possédaient dans le château de Laroque d’Olmes et dans celui de Roquefort (1162)
1163 : Le vicomte Raymond Trencavel qui était en guerre avec Raymond V, comte de Toulouse, fait la paix dans « l’église d’Olmes » dont le médiateur est le roi de France (HGL)
Le 20 mai 1207 Pierre Roger de Mirepoix et 33 coseigneurs de Mirepoix, parmi lesquels Hugo de la Roca, reconnaissent aux habitants des coutumes et privilèges. (Cartulaire de Mirepoix II)
1212 : Guy de Montfort incendie et détruit le château de Laroque
Avril 1348 : peste noire qui aurait emporté 6000 personnes…
La prospérité de Laroque grâce à son textile s’estompe avec les incursions des bandes du Prince Noir qui circulent dans le pays. C’est à ce moment que l’église Saint Etienne, sur le Castella, est détruite.
Incendie du bourg par les protestants en 1562; prise et occupée en 1575 jusqu’en juin 1576 ; puis de novembre 1576 à janvier 1577
1622 : « Le 5 juin 1622, le comte de Carmaing conduit ses troupes à la Roque d’Olmes, où le marquis de Mirepoix et le baron de Chalabre le joignirent avec tout ce qu’ils avaient pu lever de gens de guerre dans leurs terres, il attaqua le lendemain le château de Mirabel qui appartenait au baron de Léran, et après avoir fait passer les habitants par le fil de l’épée, il y met le feu ». (HGL)
1649 : Nouvelle peste
Laroque d’Olmes longtemps en conflit de suprématie avec Mirepoix (ex. au 15ème et 16ème) ou en 1652 : « en exécution des ordres du roi, Louise de Roquelaure, en septembre 1652, met la ville au pillage » (J. Cazenave)
A la Révolution, Laroque dépend du District de Foix-Tarascon qui comporte les cantons de Quérigut, Ax, Les Cabannes, Vicdessos, Tarascon, Saurat, Saint-Paul, Foix, Montferrier, Lavelanet, Laroque et La Bastide de Sérou. Laroque est donc chef lieu de canton de 1790 au 24 mai 1794 pour Engraviès, Dun, Limbrassac, Pradettes, Esclagne, Tabre, Aigues Vives, Troyes d’Ariège, Saint Quentin, Régat, Laroque d’Olmes
Au début du XXème siècle, Laroque qui comporte 339 maisons habitées y voit exercer 5 instituteurs et un curé pour Laroque et ses hameaux : Labigorre, Bourgès, Patato, Saint Peyro de Crabo, la Janounine, Bourlat
La voie ferrée Bram-Lavelanet desservait pour la partie ariégeoise les gares de: Moulin-Neuf, Lagarde, Camon, Le Peyrat, La Bastide sur l’Hers, Laroque d’Olmes et Lavelanet
Grande grève du secteur textile de Laroque déclenchée le 10 mars 1926 et terminée le 26 juillet suivant (sous la direction du PC) : Dossier aux ADA : 15 M 29
NB : La commune de Laroque d’Olmes faisait partie en 1801 de l’arrondissement de Pamiers, puis passera à celui de Foix en 1926 avant de revenir à celui de Pamiers en 1942
Haut lieu du textile, dont le fleuron actuel est l’entreprise Thierry employant 610 personnes
Anecdote:
« L’Union harmonique de Laroque d’Olmes, fondée le 14 mai 1882 participa, le 15 mai 1932, au concours international qui eut lieu à Limoges, et où elle se vit attribuer le premier prix d’honneur, le prix de direction, le prix ascendant de classement et le grand prix de la Fédération musicale de France avec félicitations du jury à l’unanimité, obtenant 42 points et demi sur un total de 45 points ». (« L’Ariège d’avant guerre » d’Adelin Moulis)
Patrimoine :
Les églises : Laroque avait 7 églises :
« Saint-Martin de Cirzas, l’église primitive fondée par Saint Sernin de Toulouse au début du 12ème et située au nord-ouest de la ville actuelle, servit de paroisse extra-muros notamment pour Esclagne et Tabre ; Saint-Quirc ou Cyr, au sud du bourg, rattaché en 1299 au prieuré de Lavelanet, devint une annexe de Saint Martin au 15ème siècle (le prieuré de Lavelanet était constitué des églises Saint Sernin de Bensa, ND de Peyrepertuse, aujourd’hui Dreuilhe, et Saint Quirc d’Olmes) ; ND du Mercadal, l’actuelle église paroissiale, était construite à l’intérieur des murs ; seule la toponymie retrouve la trace, à l’ouest du village, de Saint Pierre de Codolet souvent mentionné au 14 et 15ème siècles ; à l’est, près du hameau actuel de saint-Peyre, l’abbé de Boulbonne possédait le droit de patronat et les fruits décimaux de Saint-Peyre de Crabe, paroisse jusqu’en 1495, ensuite annexe de Régat puis de Laroque ; enfin les chapelles de ND et de Saint Roch furent sans doute élevées au 17ème siècle (fondée en 1552, l’église Saint-Roch fut ruinée par les guerres de religion et réconciliée seulement en 1649) » F. Baby
« Plusieurs églises existaient, en outre, dans la paroisse : celle des Cordeliers, la chapelle ogivale de ND du Mercadal, récemment détruite, qui dépendait du prieuré et où se réunissait une confrérie de Pénitents, une autre chapelle de saint-Pierre, une chapelle de saint Martin, au milieu du cimetière, et une au sud-est de la ville, une chapelle saint-Roch, construite au mois de mai 1552» (de Lahondès, Bull. monumental de 1886, « les prieurés de Saint Sernin de Toulouse »)
L’église fortifiée ND du Mercadal, construite au XIVème siècle, prieuré de l ‘abbaye de Saint Sernin de Toulouse, placée successivement sous le vocable de Saint Martin, puis de la Fête-Dieu: clocher ; porche ; portail : inscription par arrêté du 17 avril 1950. Retable baroque du XVIIème; bénitier du début du 17ème ; cloche (1385) ; fonts baptismaux en grès taillé (1633) ; peinture sur enduit « le baptême du Christ » du 16ème ; plaque commémorative avec inscription et armoiries en pierre gravée à l’église du 14ème ; serrure de l’église en fer de la fin du 14ème ; tableau de Saint Martin évêque et saint Clément par le peintre toulousain Laberic Gabriel (1752)
Église de la Fête Dieu:
« Construite au XIVème siècle, elle occupe l’emplacement de l’église romane Saint Martin, prieuré de l’importante abbaye de Saint Sernin de Toulouse. En 1163 un traité avait été conclu, dans cette église, entre Raymond V de TOULOUSE (1148/1194) et Raymond TRENCAVEL, vicomte de Carcassonne, traité qui dura peu puisque ces deux seigneurs se retrouvent opposés avant la Croisade des Albigeois. C’est une des rares églises gothiques de la région, à une seule nef, mais large car les chapelles latérales sont peu profondes.
Cinq arcs-doubleaux supportent la charpente. Le chœur est éclairé par sept fenêtres à meneaux. L’abside pentagonale est surmontée d’un chemin de ronde interrompu sur les murs de la nef et rajouté par la suite. Le clocher a une base carrée et passe à l’octogone après deux étages pour recevoir encore deux nouveaux étages à baies.
Le portail à trois archivoltes retombant sur six colonnettes par des chapiteaux ornés de décoration végétal est précédé d’un porche à voûte d’arêtes s’appuyant sur des têtes d’anges. Le verrou de la porte, terminé par une tête de cheval, est classé “Monument Historique” ainsi que le bénitier de 1630 et la cuve baptismale de 1633″.
(Cl. Aliquot, conservateur des Antiquités et Objets d’Art de l’Ariège, Docteur en Histoire)
Orgue : Laroque d’Olmes saisit l’opportunité d’acquérir l’ancien orgue construit en 1937 par Victor Gonzales pour le buffet d’orgue historique de la chapelle royale de Versailles (de 1937 à 1995) pour l’église du Saint Sacrement de Laroque d’Olmes. L’orgue a été démonté en 1990
Tous les mécanismes et les tuyaux seront restaurés en atelier. Certains tuyaux seront fabriqués à neuf, en particuliers ceux en façade des deux buffets qui seront eux aussi construits ainsi que la tribune qui supportera l’instrument.
Financement : la commune, le Conseil général, le Conseil Régional, le ministère de la Culture, la Communauté de Communes et l’Association pour la Rénovation de l’Eglise de Laroque d’Olmes (ARELO).
Parrainage des tuyaux : de 20 à 600 Euros le tuyau
Travaux pour l’emplacement en 2004 ; installation et inauguration en 2005
Chapelle Saint-Roch rebâtie en 1552; façade du XVIIIème ; armorial de la ville au dessus de la porte
ND du Pont : oratoire lieu de pèlerinage
Monument aux morts réalisé en 1933 par le sculpteur Paul Manaut, né à Lavelanet (Monument Historique depuis le 6 août 2007)
Le Castella : plateau (panoramique), emplacement de l’ancien château ; Croix du Castella (1775)
Croix de la Porte d’amont (1752)
Croix de la Côte (1775)
Restes de l’Hôpital Saint-Jacques (transformé en logements sociaux)
Dans le mur d’enceinte du vieux cimetière : présence d’un ancien sarcophage, inclus dans la maçonnerie du mur (du 12 ou 13ème)
NB : Pour le patrimoine de Laroque d’Olmes : se reporter à l’étude de J.Cl. Authié dans « Histoire et patrimoine en Pays de Mirepoix » (1999). Office du tourisme de Mirepoix
Célébrités :
– Charles Steelandt (1894-1994) : peintre laroquais d’adoption (a peint la fresque-monument aux morts dans l’église Saint Germier de Saint Paul de Jarrat)
– Daniel Lopez et Raoul Tamesaygues : jeunes maquisards tués à Roquefixade le 6 juillet 1944
Pour en savoir plus…
« Histoire et patrimoine en Pays de Mirepoix » (1999). Office du tourisme de Mirepoix (P. 177 à 188)
Duffaut P : « Les Martimort, bourgeois de Laroque d’Olmes pendant les guerres de religion », in BSA 1992
Durliat M : « L’église de Laroque d’Olmes », in Congrès Archéologique de France, 1973
Lahondes J. de : « Embellissements dans le sanctuaire de l’église du Mercadal à Laroque d’Olmes, diocèse de Mirepoix (1750-1752) », 1894, in semaine Catholique Pamiers et in BSA 1894
Les élèves de l’Ecole Publique de Laroque d’Olmes: « Elisée Maury, un maire de la Troisième République », 2005
« De l’origine de l’industrie textile dans le pays d’Olmes …» : ADA Zq 1600
Charte portant statuts pour la réglementation des métiers du textile à Laroque d’Olmes par Jean de Lévis V en 1508 : ADA, 46 J 237
Archives communales déposées aux ADA : 294 EDT
Réparation au clocher, 1855 (M1)
Construction des écoles, 1835
Lettre relative à l’assimilation des chevaliers de l’ordre de Malte aux ecclésiastiques, An XI (P1)
Encouragement à l’établissement dans le diocèse de Mirepoix de manufactures de draps « qui ont un grand débit en Espagne »: AD HG 1 C 2338
Dossier sur l’église de Laroque par Rambaud, inspecteur des Monuments historiques : ADA, 1 J 4
Projet de formation d’un canton ayant pour chef-lieu la commune de Laroque d’Olmes (1881-1882) : voir à Nalzen : ADA, 226 EDT, D1
Plans divers et dossiers aux ADA : 2 O 765 à 776 (écoles, restauration du clocher de 1923, lavoir…)
Actes notariés conservés aux archives départementales de l’Aude (et non aux ADA) :
Maleville François, notaire de Laroque : du 17/09/1642 au 20/10/1642 : 3E 3940 et du 11/12/1651 au 18/12/1651 : 3E 3941
Armoiries(1696): D’azur à trois rochers d’argent, deux et un
(Réalisation: Y.A. Cros)
D’azur à 3 rochers d’échiquier de sable (Armorial de France)
Terriers : 1638, fin du 17ème
Registres paroissiaux et État Civil aux ADA : 1ére date : 1699
(Étude : J.J. Pétris et Cl. Aliquot; participation d’Y.A. Cros)