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La Milice Institution officielle de l’état français, selon la loi du 30 janvier 43, la milice est une transformation du SOL (Service d’ordre légionnaire et police parallèle formée en 42) qui avait pour but de « lutter contre la dissidence gaulliste, contre le communisme, pour le nationalisme, contre la « lèpre juive » et pour la civilisation chrétienne ». Elle possède un corps armé et encaserné: la Franc-Garde. Les forces administratives et policières la soutiennent. Des relais civils se trouvent partout dans la population… La Légion (« Légion Française des Combattants », nom voulu afin que les anciens soldats de 14-18 adhérent…) dont est issue la milice comprenait, en juillet 42, plus de 10 000 adhérents en Ariège. On ne peut pas dire que tous les miliciens étaient pro-allemands. Certaines personnes (la grande majorité) ne l’étaient que de nom: des prisonniers en Allemagne y étaient inscrits, bien qu’absents; d’autres l’ont été (et pas des moindres qui durent en subir les conséquences à la Libération) par pure amitié pour l’un d’eux, par exemple; par ignorance ou pour suivre un mouvement auquel il est bon d’appartenir… En avril 43, une mission est assignée à la Milice: – signaler toutes les menées antinationales (marché noir…), les écoutes des radios étrangères, les refus du Service du Travail Obligatoire (STO)… – désigner les personnes qui pouvaient être dangereuses dans les communes, en particuliers les communistes… Cette action de délation entraînera, dés l’automne 43, une rupture avec la majorité de l’opinion. Plusieurs petits maquis se constituent; des mouvements de résistance se font jour; des tracts à la rébellion sont distribués… alors que l’occupation allemande est effective en Ariège. De plus, le travail obligatoire au service des allemands est une réalité à laquelle sont confrontés les habitants; de même, les réquisitions imposées augmentent l’animosité… La Milice est désormais clairement perçue, non seulement au service du gouvernement de Vichy mais aussi de l’occupation allemande. Les actions contre elle se multiplieront: ce que fera le maquis installé à Roquefixade par des attentats ou des exécutions , étant entendu que les autres groupes de résistances feront de même…( Ceci pou rappeler que nous nous attacherons aux actions des FTP du secteur qui nous concerne ….) Selon A. LAURENS, « au printemps 1944, les jeunes souvent issus de milieux pauvres sont attirés par le caractère militaire et policier que revêtait alors la Milice et les avantages qu’elle leur offrait » (salaire, habits, logement, nourriture…) Entrer dans la Milice était aussi une façon d’échapper au STO. C’est pourquoi, les miliciens qui ont attaqué le maquis de Roquefixade ne l’ont pas tous fait par conviction. Bon nombre d’entre eux menait une opération militaire aux ordres de leurs chefs, qui, eux, agissaient dans une mission précise. Fin mai, la Franc-garde encasernée à Foix comprenait environ 100 hommes qui portaient l’uniforme (pantalon bleu marine, chemise kaki, béret, ceinturon et insigne). La municipalité de Foix consentait, alors, un bail de 2000 F à la Milice pour l’immeuble qu’elle occupe au Champ de Mars. (Extrait du livre : « Le Maquis de Roquefixade », J.J. Pétris) |