La Bastide de Besplas aurait été créée par le pariage en 1249 entre le comte de Foix, Roger IV et l’abbé Bernard de Saint Victor
Cependant, le nom de la localité semble avoir varié : la « Bastide de Bellopodi » dans un dénombrement établi en 1263 ; « Pasplans » en 1343 ; « Bastida de bellis planis »…
La communauté dépendait pour le temporel de Foix ; mais sous le patronage de l’évêque de Rieux
Appartenant à la châtellenie de Camarade, la Bastide fut la possession jusqu’à la Révolution des Foix-Rabat (1401 : hommage de Corbeyran de Rabat pour la moitié du lieu de La Bastide de Besplas)
Selon l’archiviste F. Pasquier, « Dès 1555, l’hérésie s’introduit à Foix, apportée directement de Genève par un chirurgien nommé François De La Bascounète, originaire de La Bastide de Besplas »
Dans la plaine de Sogobère, s’affrontèrent le jour de Pâques de 1573 les Huguenots qui venaient s’emparer de Mérigon et les Catholiques qui furent défaits.
Le seigneur du 1er château de Baillard, le chevalier de la Salle, fait construire à la suite d’un vœu (crainte d’être emporté par une inondation en 1662) la chapelle du Bout du Pont (de l’Arize)
A la veille de la Révolution, la communauté de La Bastide de Besplas a le droit d’envoyer un député aux Etats du pays de Foix.
Le 15 octobre 1801 (23 vendémiaire an X) : La Bastide de Besplas passe du canton de Daumazan à celui du Mas d’Azil
En 1864, La Bastide de Besplas se signale par un fait divers : l’affaire Jacques Latour
2 juillet 1875 : Mac Mahon, président de la République, visite Verdun et La Bastide de Besplas (inondation dans la nuit du 22 au 23 juin où il ne reste que 4 maisons)
NB: La voie ferrée Carbonne au Mas d’Azil, desservait les stations de La Bastide de Besplas, Daumazan, Campagne, Les Bordes sur Ariège, Sabarat et le Mas d’Azil
Patrimoine :
Chapelle de ND du Pont (près du pont qui enjambe l’Arize) ou ND des 7 Douleurs : retable baroque : 17ème ; plafond peint du 18ème. M.H. : 17/04/1950. Construite en 1662; des restaurations furent entreprises en 1724, financées par la marquise de Foix-Rabat. Endommagée par la crue de l’Arize de 1727, puis réparée (plaque commémorative en pierre gravée posée en 1728). Chapelle : décor intérieur (17ème)
Cloche : 1410 avec armoiries
Chapelle Notre-Dame du Bout du Pont:
« Il existait de “toute ancienneté” sur la paroisse au bout du pont de l’Arize une petite chapelle dédiée à la “Mère de Dieu”. Seuls quelques privilégiés pouvaient y pénétrer ce qui décida la communauté à faire bâtir une chapelle plus spacieuse. Ce ne fut qu’en 1662-1663 que celle-ci fut construite. Elle fut emportée par une crue de l’Arize en 1727 et le mobilier fortement endommagé.
Mais les habitants relevèrent la chapelle dès 1728. Elle ne présente aucun caractère archéologique. Un retable du XVII° sièclegarnit la totalité du chevet plat. Ses proportions sont impressionnantes : six colonnes salomoniques au feuillage doré partagent l’ensemble en trois parties. Au centre, sur le tabernacle en bois doré se trouve un petit baldaquin vide que surmonte une statue Notre-Dame de Pitié sous un dais de bois doré. De part et d’autre des bas-reliefs : à droite – le bain de l’Enfant Jésus ; à gauche – la Nativité. Au-dessus du tabernacle un petit bas-relief montre Jésus portant sa croix. Deux grandes statues : à gauche Saint Jean et à droite Sainte Marie-Madeleine encadrent la Vierge. Sous ces statues et dans le registre inférieur, de part et d’autre de l’autel, petits bas-reliefs, assez maladroits et en bois sculpté polychromé et non doré sont des illustrations anecdotiques ayant un rapport avec la crue de 1727. A droite est sculpté un cavalier, gentilhomme portant perruque et manteau long, qui essaie de traverser un fleuve en courroux. A gauche un homme essaye de manœuvrer une barque sur des flots impétueux. Le plafond à caissons peints de fleurs, signe marial et de têtes d’ange mérite l’admiration ».
(Cl. Aliquot, conservateur des Antiquités et Objets d’Art de l’Ariège, docteur en histoire)
Église saint André : construite à la fin du 14ème.Restaurée en 1818 et en 1842 et réparée après l’inondation de 1875 ; chemin de croix et mosaïque de Léon Zak
NB : Chapelle disparue : Église cimetèrale saint-André (signalée en mauvais état en 1724)
Ruines de l’ancien château de Baillard (dans le parc du nouveau)
Place à couverts
Maisons à colombages
Célébrités
Jacques Latour : Natif de Sentein, ce repris de justice devait être transféré au bagne de Guyane : mais il s’évade au cours de son transfert à Narbonne. L’année 1864, après la nuit du 25 au 26 février : 4 assassinats au château de Baillard (deux hommes: M. Bugat de Lassalle, propriétaire du château, 74 ans et Jean Lacanal, domestique, 65 ans et deux femmes: Pélagie Becheyre, 55 ans et Raymonde Bergé, 53 ans, domestiques) Fait prisonnier, son procès est resté célèbre. Jacques Latour a été décapité à Foix et son complice, François Audouy, envoyé au bagne de Cayenne
– Casy Rivière, né le 14 juillet 1905 à Castelnau-Durban: prêtre à La Bastide de Besplas; aux « idées marginales » pour son époque, il était l’ami des écrivains et des poètes (Brel…) ; Décédé le 2 août 1987
– Henri Cuq: Né à Toulouse en 1942, décédé le 11 juin 2010 (inhumé à La Bastide de Besplas); collaborateur de Jacques Chirac, député de l’Ariège de 1986 à 1998, ministre délégué au Parlement sous le gouvernement Rafarin et Villepin…
Pour en savoir plus…
« Les Huguenots en Comminges », Abbé Lestrade, Revue du Comminges (1895 à 1899)
« La vie de Casy-Rivière », J. Arlet, 1992
Paréage avec le comte de Foix: TR, XIX-32
Plans divers et dossiers: ADA 2 O 225 à 227 (mairie, écoles, …)