Département de l’Ariège, Arrondissement de Foix, Canton de La Bastide de Sérou


Altitude : 335 / 622 m

Longitude : 1° 20’ 39’’ E

Latitude : 43° 01’ 10’’ N

(Carte: Conseil Général de l’Ariège)

Démographie

Approches historiques

Patrimoine

Célébrités

Pour en savoir plus…


Surface
 
: 675 ha

Démographie :

1806 : 1000 (Durban et Montseron)

1851 : 1211

1856 : 1086

La commune de Durban voit sa section de Montseron érigée en commune distincte (loi du 23 juin 1892)

1896 : 513 (Durban seul)

1921 : 502

1946 : 313

1968 : 183

1982 : 133

1999 : 135

« Burriana » dans les textes anciens 

La commune de Durban reçoit le nom de  Durban sur Arize par décret du 6/12/1935


Approches historiques :

La grotte de Gouarné a prouvé la présence de l’homme préhistorique.

Selon le cartulaire du Mas d’Azil, en 1067, Bernard de Durban promet l’hommage  à l’abbaye du Mas d’Azil, pour le château de Durban construit par Guillaume Aton, son père.

En 1238, l’abbé du Mas et l’évêque de Couserans se disputent la possession de l’église Sainte Marie de Durban, située dans le diocèse de Couserans et dans la juridiction de La Bastide.

En 1247, l’abbé du Mas d’Azil met le lieu et le château de Durban sous la protection du comte de Foix, Roger IV (paréage).

Le 7 mars 1300, Raymond de Durban et son frère Bernard assistent au jugement des faux-monnayeurs de Lombrives par le comte de Foix à Pamiers… Le 3 janvier 1345, le chevalier Fortanier de Durban, co-seigneur de Montégut, et en 1375, le même Fortanier jure fidélité au roi pour son château de Larbont et autres… A la famille des Fortanier succédera celle des Mauléon.

Au XIVème siècle, le château est reconstruit : « La majeure partie de ce que l’on voit encore des châteaux de Durban et de Crampagna semble également appartenir à la première moitié du 14ème siècle, au temps de Loup de Foix (1303-1351), leur seigneur commun. En ce début du 14ème siècle, la fonction résidentielle semble prendre le pas sur la fonction militaire » (Cl. Pailhès « Au temps de Gaston Fébus », P. 101)

Appartient en 1446 à la châtellenie de La Bastide de Sérou

Après avoir appartenu aux seigneurs d’Arnave, puis à Loup 1er de Foix, Durban passe aux mains des Mauléon (serment de fidélité de Savary de Mauléon à Gaston IV en 1448 qui épousa le 11 juillet 1468 Jeanne de Lévis-Léran). Par le jeu des alliances, la seigneurie passera dans la famille des Foix-Rabat en 1647, puis dans celle des Bellissen en 1690 qui prendront le nom de Bellissen-Durban.

Durant les guerres de religion, les protestants, en 1569, incendient les églises de Durban (Delescazes)

Le château, inhabité depuis 1657, tombera en ruines et passera dans la famille de Bellissen. C’est à cette période que le village de Durban s’est déplacé sur son emplacement actuel.

Devenus les premiers barons du comté de Foix, les seigneurs de Durban présidaient l’Assemblée des Tiers Etats du comté en l’absence de l’évêque de Pamiers

NB : Allières a eu comme annexe la paroisse de Durban, situé sur les frontières de l’ancien Toulousain et du diocèse de Couserans : « Or comme cette église est ancienne et fort bien bâtie, il est vraisemblable que le château et le bourg de Durban ayant été détruits par les guerres, son église a été réduite à une simple annexe ; qu’ils étaient anciennement du diocèse de Toulouse, et qu’on a uni cette église à la paroisse d’Allières dans le diocèse de Couserans. En sorte que le lieu de Durban se trouve par hasard dans ce dernier diocèse, car la paroisse d’Allières dépend du comté de Foix, comme le lieu de Durban son annexe » (Note dans HGL). Les paroisses d’Allières et Durban dépendent de l’abbaye du Mas d’Azil jusqu’en 1774.

Au début du XXème siècle, deux instituteurs à Durban et un autre à Ségalas, ainsi qu’un curé y exercent pour Durban et ses hameaux de Francou, Ponlat, Ordas et Ségalas, alors que la commune comporte 147 maisons

C’est sur la commune de Durban, à Ségalas, qu’est signée la reddition des troupes allemandes le 22 août 1944 par le futur général Bigeard et le résistant FTP « Oscar » (Bénito Pérez) pour les Alliés et le commandant Schöpplein pour les Allemands : l’Ariège est définitivement libérée.

1976 : disparition de la dernière descendante des Bellissen-Durban. L’association « Le Mille Pattes » reprend le château à partir de 1990.

NB : La commune de Durban sur Arize faisait partie en 1801 de l’arrondissement de Foix, puis passera à celui de Saint-Girons en 1926 avant de revenir à celui de Foix en 1942

La commune se trouve dans le périmètre du Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariégeoises



Patrimoine
 :

Église saint Barthélemy rebâtie au 19ème

Château : M.H. : 03 :09/1992 (avec donjon carré, enceinte, ruines de la chapelle castrale saint Barthélemy) ; Le château appartient à l’association « Le Mille Pattes » (inhabité depuis 1657)                              

De Lahondès (fin XIXème): « … Trois enceintes successives s’étagent sur les ressauts du rocher et, dans un parallélogramme allongé de l’est à l’ouest, comprennent l’ensemble des constructions. Dans la première enceinte on rencontre encore une chapelle romane, à ciel ouvert, plus grande que les chapelles ordinaires des châteaux. Elle servait d’église paroissiale aux habitants du village assis plus bas sur les rives de l’Arize. Elle était, à l’origine, une chapelle de pèlerinage dédiée à Saint-Barthélemy. Mais une chapelle ouverte dans l’intérieur du château, à l’extrémité d’une galerie, était réservée aux châtelains.

« Après la seconde muraille, vient une vaste cour entourée par les logements des gens d’armes et les services. A l’angle sud-ouest, la citerne cimentée a conservé sa voûte percée d’un œil au milieu pour puiser l’eau. Elle devint une prison au XVIème siècle… Le donjon carré, plus grand que les donjons ordinaires du pays, s’élève au point culminant, à l’extrémité occidentale et se reliait au logis. Il est entouré d’une chemise. Les constructions en blocage ont été reprises presque entièrement aussi au XIVème siècle. Il faut remarquer comme une singularité d’appareillage que les assises de la courtine occidentale s’inclinent pour suivre la pente du rocher et portent des créneaux rampants. Au XVIème siècle, on éleva au sud-est un robuste bastion avec des meurtrières pour les armes à feu… On peut vraisemblablement conclure que le château aurait été bâti vers le milieu du XIème siècle ; mais la grossièreté de la construction, l’absence de caractère dans l’appareillage ne permettent guère de distinguer les parties primitives des postérieures. »

 Pont et « Métier »

Fontaine donnant des incrustations

Grottes : de Gouarné, de Malarnaud…

Stèle des Mounts rappelant la mort des trois résistants lors des combats du 22 août 1944: Paul Bergère, Léon Maudou et Albert Trafiquant:

(Photo de Pierrette Soula)



Célébrités
 :

Saint Raymond de Durban (1055-1126), évêque de Barbastro (Espagne) : aurait assisté à la translation des reliques de Saint Volusien à l’église de Montgauzy en 1111 et fut présent, en 1119, à un concile de Toulouse; mort de la peste en 1126, il repose dans un sarcophage dans la crypte de la cathédrale de Roda 

 « Raimond de Durban fut un prélat « transpyrénéen ». Originaire de Durban, il avait été moine à Saint-Antonin de Frédélas (Pamiers), puis prieur de Saint-Sernin de Toulouse. Il revint souvent sur le versant français. Il participa aux côtés du roi d’Aragon-Navarre, Alphonse 1er le Batailleur, à la reconquête de Saragosse en 118, puis à l’expédition d’Almeria en 1126, mourant peu après. » (Ch.Bourret)

Il aurait consacré la cathédrale de Saint Lizier en 1117 ; et a consacré l’église de Roudeille à Saverdun en 1118 (cartulaire de l’abbaye de Lézat)

Précisions de Cl. Pailhès dans « Le comté de Foix, un pays et des hommes », P. 315 : « Sans doute fils des seigneurs de ce château du pays de Foix, fut moine à Saint-Antonin de Pamiers puis prieur de Saint-Sernin de Toulouse et enfin, en 1104, évêque de Barbastro. »; « La tradition rapporte qu’il aurait consacré la cathédrale de Saint-Lizier en 1117 ; il est sûr qu’il consacra l’église de Roudeille à Saverdun en 1118. Il participa aux expéditions militaires du roi d’Aragon et mourut en 1126 d’une maladie contractée lors d’une de ces campagnes. Des miracles survenus sur son tombeau lui attirèrent rapidement un culte populaire ».


Pierre de Durban
, troubadour du 13ème mentionné dans la « Chanson de la croisade contre les Albigeois » comme possesseur de « Montagut »


Divers :

Dans le lit de l’Arize, en réparant la route, on trouva une défense de mammouth. Dans les galeries supérieures, les silex taillés ont été récoltés en abondance (BSA 1883)



Pour en savoir plus…

Archives:

Transcription d’un PV de visite de terres et château de Durban (1647) : 14 J 3 (fonds Nouziès)

Église saint Barthélemy : Réparations, 1781 (ADA, G 13)

Archives communales déposées aux ADA : 245 EDT

Sur saint Raymond de Durban : HGL, T. IV, P. 213-215

Ordonnance de visite de M. de Machéco de Prémeaux, évêque de Couserans du 16 septembre 1749 : ADA, G 8 (4-6)

Plans et dossiers divers aux ADA : 2 O 540 à 546 (mairie, écoles, églises, …)

Dans les BSA:

« Art et archéologie dans le canton de la Bastide de Sérou », J. Baylé, BSA 1976

 « Une page d’halographie ariégeoise, saint Raymond de Durban, évêque de Barbastro », Blanc-Rouquette M.T., BSA1988

« Peire de Durban, troubadour ariégeois », J. Rouzaud, BSA 1935

« Les églises du Couserans au XVIIIème siècle d’après les ordonnances de Monseigneur de Verceil », J. Boulhaut, BSA 1972

« Les grottes de Durban », Grégoire Jules, BSA 1883

Bibliographie:

« Histoire des Ariégeois », Duclos, 1ére partie, Chap. II et chap. XI (pour P. de Durban)

« L’Ariège et ses châteaux féodaux », A. Moulis

« Vie de saint Raymond de Durban, évêque de Barbastre », ab. J.B. Eychenne, Toulouse, Tardieu, 1885

« Saint-Raymond de Durban », Écho paroissial de Durban, juin 1936

 Terrier, 1713 (245 EDT)

Armorial (1697) : (de la famille de Durban) : D’azur, à trois fasces d’or

    (Réalisation: Y.A. Cros)

De gueules au chevron d’argent, écartelé d’azur à 3 fasces d’or (Armorial des États du Languedoc. Histoire du Languedoc, XVI)

    (Réalisation: Y.A. Cros)


Registre
paroissial le plus ancien : 1739 ; Voir aussi à Allières (ADA, 259 EDT) pour 1659-1672 ; 1660-1671, 1693



(Étude : J.J. Pétris; participation d’Y.A. Cros)