Département de l’Ariège, Arrondissement de Saint-Girons, Canton d’Oust


Altitude : 559 / 2865 m

Longitude : 1° 11’ 11’’ E

Latitude : 42° 47’ 14’’ N

(Carte: Conseil Général de l’Ariège)

Démographie

Approches historiques

Patrimoine

Pour en savoir plus…


Surface :
5626 ha

Démographie :

1806 : 1154

1851 : 1205

1856 : 1151

1901 : 774

1921 : 618

1946 : 183

1968 : 113

1982 : 262

1999 : 63

2006: 80

« Confluent » ; « Coustens » en 1801 (Bulletin des Lois)

Nom des habitants : Couflensois et Couflensoises


Approches historiques :

Dernier village (marquant la limite entre la France et l’Espagne) par le port de Salau (2087 m d’alt ), Couflens était un passage privilégié des pèlerins au 12éme pour aller en Espagne. C’est pourquoi, les chevaliers de St Jean de Jérusalem y construisent un hospice à coté de la chapelle fondée au 12éme par une princesse espagnole et s’y établissent en 1203.

En 1292, le prieur de Saint Gilles vint visiter la commanderie et décide « que 13 frères et 3 clercs seraient toujours présents à Salau ». Puis la commanderie, au 14éme, devient « membre » de celle de Caignac (Hte Garonne) ; et fut reconstituée au 16éme. Cependant, l’hospice a totalement disparu en 1789 (restaient au début du XXème « plusieurs colonnes et des traces d’un cloître »)

« Fondé à Jérusalem lors de la prise de la ville par les croisés en 1099, l’ordre de St Jean de Jérusalem se répand dans tout l’Occident. Après leur installation en Catalogne, lors de la Reconquista, les hospitaliers sembleraient s’être installés à Salau, en 1190, au pied du port, car les échanges avec le Pallars étaient très développés à l’époque.

Ensuite, grâce à leur richesse due à des dons votifs de certaines familles seigneuriales, ils faisaient l’acquisition de terres dans les vallées voisines (Seix, Saint-Martin, Soulan, Audinac…) à vocation surtout agricole. Ainsi vivait la commanderie des hospitaliers de Salau, en liaison avec d’autres commanderies importantes au pied des Pyrénées, à Gavarnie, Luz-Saint-Sauveur, Aragnouet et bien d’autres joyaux du XIIIème siècle de part et d’autre de la chaîne. » (Conférence de Geneviève Durand-Sendrail)

Cl. Pailhès dans « Le comté de Foix, un pays et des hommes », apporte ses précisions, P. 322 : « La maison de Salau est connue à la fin du XIIème siècle. Les familles seigneuriales locales lui constituèrent un domaine foncier dans la vallée de Couflens puis autour d’Oust, Seix et Saint-Girons et en Val d’Aneu. A la fin du XIIIème siècle, il existait sur la route du port un hôpital de Saint-Jean-d’en_Haut qui était certainement le lieu d’accueil des voyageurs. Tous les biens de la commanderie étaient sous la protection des vicomtes de Pallars et de ceux de Saint-Girons »

  

Salau a toujours été un lieu stratégique entre la France et l’Espagne : déjà en 1813, sous Napoléon, la construction d’une route reliant Toulouse et Lérida avait été pressentie; puis une voie ferrée St Girons-Lérida  (dont l’initiateur est Jacques Auguste Bordes-Pagès) avec gare internationale à Oust (ligne St Girons-Oust construite entre 1889 et 1905) ; En 1904, la convention franco-espagnole consacrait le percement du Port de Salau et qui prévoyait la fin des travaux pour 1927. Cette ligne est abandonnée au profil de la ligne Ax-Ripoll ; Une route, coté espagnol, est commencée en 1934  (prévue à vocation internationale qui devait franchir le port de Salau); en 1975 c’est la route de Salau à la future entrée du tunnel, marquée par une borne (Une plaque avait été posée pour commémorer ce projet en 1907, détruite en 1999)

Plusieurs inondations : en 1801 faisant 29 victimes ;  celle des 25 et 26 octobre 1937 faisant une victime et détruisant une quarantaine de maisons ; et celle de la nuit du 7 au 8 novembre 1982 qui détruisit, en partie la chapelle de Salau

Au début du XXème siècle, 2 instituteurs sont présents à Couflens et 2 à Salau + 1 curé à Couflens et 1 à Salau

Hameaux : Salau, la Rivière, Angoust, la Souleille, Capsades, Spalots, Stourdets, Ramouns

 Industriellement, des mines de Tungstène et une usine de pâte à papier à Salau (une des plus importantes du Midi au début du XXème) ont assuré un potentiel à Coufflens ; mais la Société des Mines de Langlade arrête son exploitation en 1986

 NB: En 1985, tournage du film « La sorcière de Couflens » de Gérard Guillaume

A signaler la fête du 1er dimanche d’août au Port de Salau: la « Pujada » qui est une rencontre franco-espagnole.

 La commune se trouve dans le périmètre du Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariégeoises

Anecdote:

S.A.S. le Prince de Monaco vient à Couflens en automobile en Août 1917 pour aller en Espagne par le Port de Salau (et en revenir) avec une suite de 8 personnes et 12 mulets pour le transport des bagages afin de créer  un Parc Pyrénéen (réserve de chasse et de pêche) transfrontalier dont les statuts ont l’appellation « Association des Territoires Réserves de chasse et de pêche » (le préfet de l’Ariège fut l’un des tous premiers souscripteurs)

 


Patrimoine
 :

Au dessus de Salau, les 9 cascades formant le Salat, seraient nées des larmes d’une princesse espagnole contrainte de fuir son pays

Eglise de Salau dédiée à Sainte Marie: 12ème M.H.= 04/04/1911 (clocher-mur, nef du 13ème, retable en cuir de Cordoue) Chemin de croix offert par le peintre René Lagorre après les inondations de 1937 ; une cloche (fêlée) date du 16ème ; un reliquaire (conservé à Oust) avait été offert en 1775 par le prieur d’Arles (surmonté d’une croix de Malte). Pour l’anecdote, au 1er étage se trouve une porte murée qui faisait communiquer la résidence des chevaliers et l’église.

3 décembre 1885 : consécration de la « nouvelle » église de Couflens, reconstruite et achevée en 1963  (chemin de croix de Renè Lagorre, inauguré en octobre 1980)


Église de la Nativité de la Vierge:

« L’église de la Nativité de la Vierge est établie au hameau de Salau, dernier village français sur la fron­tière d’Espagne, à deux heures de marche du port de Salau qui vit passer tant de colonnes d’hommes d’armes et de pèlerins. 

Les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem avaient déjà établi un hospice dans ce village  dès le XII° siècle, autour de la chapelle Sainte-Marie construite selon la tradition, à la fin du XI° siècle, par une princesse d’origine espagnole qui voulut faire édifier une chapelle semblable à celle d’Esterri, sur le versant espagnol. Quelques pierres auraient été trouvées qui porteraient la date de 1081 mais rien ne permet d’affirmer qu’elles appartenaient à l’église, pas plus qu’il n’est possible d’assurer que la prin­cesse au cœur généreux aurait été AGNÈS, la seconde épouse répudiée des sept femmes d’Alphonse VI de CASTILLE et fille de Guillaume de POITIERS. Jusqu’à la Révolution la maison resta propriété de l’ordre de Malte et dépendait de la Commanderie de Caignac, l’hospice a disparu mais l’église, aujourd’hui isolée, conserve quelques caractères de son rôle de chapelle des voyageurs.

Elle fut emportée le 7 novembre 1982 par les flots tumultueux du torrent à la suite d’un violent orage. Elle vient d’être reconstruite à l’identique grâce à la générosité et à la ténacité d’une Association.

C’est un édifice simple à une seule nef avec abside circulaire construite en tuf et couverte en cul-de-four. Un clocher-arcade élève son élégant campanile, sur la façade ouest, percée de quatre arcades à arc plein cintre sur deux rangs ornées de colonnettes de marbre blanc et de chapiteaux de style archaïque. Le filet ter­minant le pignon est orné de triangles, ellipses et têtes d’un art typiquement pyrénéen.

Toutefois, l’ancienne façade du XI° siècle avait déjà disparu car les Hospitaliers au XIII° siècle avaient prolongé la nef par une autre plus haute et plus ajourée destinée à accueillir les pèlerins qui, souvent, s’y repo­saient. Ils avaient relié ces deux nefs par une large arcade ouverte dans le mur supportant le clocher qui se trouvait au milieu de l’édifice. Une fenêtre géminée avec colonnette terminée par un chapiteau à palmette était la seule sculpture de cette nef.

Un porche, nécessaire en ce pays de neige et utilisé au Moyen Age pour les colloques et délibérations de la communauté, s’élevait devant la porte. Il été démoli au XVIII° siècle. Il en reste quelques colonnettes et une douzaine de chapiteaux barlongs, à corbeille nattée ou à entrelacs d’apparence très primitive et remployés dans la clôture du cimetière, certains proviennent du petit cloître aujourd’hui disparu de la communauté des Hospitaliers ».

                        (Cl. Aliquot, Conservateur des Antiquités et Objets d’Art de l’Ariège)

Au hameau d’Angouls : une maison marquée du sceau des Chevaliers de Saint-Jean (annexe de l’hôpital de Salau)

Port de Salau (2087m): lieu de rencontres occitano-catalanes le 1er dimanche d’Août: « la Pujada »

Cirque d’Anglade


Pour en savoir plus…

« Huit siècles d’histoire à Salau », G. Durand-Sendrail, 1992

« La chapelle de Salau en Couserans », J. de Lahondès, Mémoires de la Société Archéologique du Midi de la France, T. XI (P. 410-418), 1874-1879

« La commanderie de Salau », BSA 1905

Les Templiers aux ADHG : Salau, Saint Girons (dépendant de Caignac): C 51 (Saint Girons), C 53 (Salau), Résidu : C 59 et 70, Inventaires : C 49 (1642), C 49 bis (1748) : H 349

G. Durand-Sendrail : « La commanderie des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem à Salau au XIIIème siècle », FD des Sociétés académiques et savantes de Languedo-Pyrénées-Gascogne, 1985 et« Du Couserans au gave de Pau Tradition et Renouveau », St Girons, 1986

J. Claustres : « Salau, sa commanderie », Pamiers, 1922

« Les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem dits chevaliers de Malte dans la région de St Girons », La Croix du Saint-Gironais, 1907

S. Mondon : « Les possessions des ordres de Saint-Jean de Jérusalem et du Temple dans le Couserans et le Comminges », Revue de Comminges, 1916

Dépendance de la commanderie de Caignac (Haute-Garonne) : ADHG, Fond de Malte : H Malte Caignac 53

Projet de tunnel de Salau : 325 W 233 

Projets du transpyrénéen de Salau (1853- 1932) : ADA, 76 S 2 ; 86 S 10 ; S 124, 143, 162

« Route de Toulouse en Aragon » par le port de Salau, puis chemin de grande communication de Saint-Girons en espage (réalisé jusqu’à Couflens), 1819-1937: ADA, 3 O 211-238, 942-958

Photo usine d’exploitation forestière : 10 Fi  411
Église des hospitaliers : 10 Fi 406
La cantine au port de Salau : 10 Fi 416
Câble amenant le bois du Pallars vers l’usine de Salau : 10 Fi 418-419

Plans et dossiers divers aux ADA : 2 O 505 à 510 (mairie, écoles, monument aux morts, forêts, eau, églises, …)

Cadastre (Coufflens et Salau) : 1778

Registre paroissial le plus ancien : 1736

 

(Étude : J.J. Pétris et Cl. Aliquot)