Département de l’Ariège, Arrondissement de Pamiers, canton de Mirepoix

Altitude : 326 / 582 m

Longitude : 1° 57’ 60’’ E

Latitude : 43° 01’ 18’’ N

(Carte: Conseil Général de l’Ariège)

 

Démographie

Approches historiques

Patrimoine

Pour en savoir plus…

Surface : 1025 ha

Démographie :

1806 : 578

1851 : 543

1856 : 523

1901 : 402

1921 : 280

1946 : 200

1968 : 147

1982 : 110

1999 : 144

2006: 157

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Approches historiques :

« Camon (en Ariège) est une abbaye bénédictine fondée au VIII° siècle citée en 943 comme simple couvent dépendant de la puissante abbaye de Lagrasse, dont au XII° siècle elle est devenue un prieuré simple. Le pape JEAN XXII (1316/1334), après avoir créé l’évêché de Mirepoix le 27 septembre 1317, décréta par une bulle de 1318 que douze moines de Lagrasse viendraient mener la vie régulière au prieuré de Camon. Ces moines construisirent sur l’emplacement de l’ancienne abbaye un ensemble conventuel qui fut abandonné et détruit en 1420 à la suite des troubles qui marquèrent cette période, mais Philippe de LÉVIS devenu évêque de Mirepoix (1497/1537) entreprit vers 1504 une reconstruction et une extension du prieuré et de l’église qui s’achevèrent en 1535. Il y fit installer un mobilier et des stalles en 1515. En 1566 l’église fut incendiée accidentellement par les gardes du prieur Georges d’ARMAGNAC.

Le prieuré devint à dater de 1580 l’apanage des cadets de la Maison de Villemur-Pailhès, le baron de Pailhès était gouverneur du comté de Foix et ami du roi Henri de NAVARRE (1572/1610), futur roi de France (1589 /1610) ce qui évita la destruction.

L’église fut réparée en 1660, mais ce ne fut que vers 1699 que les bénédictins de Saint Maur se réinstallèrent et entreprirent de refaire le mobilier.

A la Révolution l’incendie et le pillage chassèrent les religieux et détruisirent en partie l’église qui n’a été restaurée qu’au début du XX° siècle.

Les bâtiments du prieuré, protégés par la rivière, furent défendus par une enceinte irrégulière dont on voit une grande partie le long du mur nord. Philippe de LÉVIS fit dresser les tours, mais les murs furent surélevés au moment des guerres de Religion.

L’église n’a rien conservé de l’ancienne abbatiale et de la reconstruction réalisée sous Philippe de LÉVIS. La reconstruction de 1699 n’a rien modifié à ses dispositions. L’édifice étroit et long est resserré entre les bâtiments claustraux au midi et le chemin de ronde au nord. Pour y pénétrer il faut suivre un étroit passage qui fait communiquer la porte nord avec les maisons du village. Les moines, quant à eux, entraient par un petit couloir, au sud, situé entre la chapelle et la sacristie.

L’église a une abside ronde sans transept ; deux chapelles latérales construites en 1661 et en 1664 en tiennent lieu. Des mêmes années datent les deux sacristies : celle du nord n’étant que le rez-de-chaussée du clocher carré.

Un autel, un tabernacle à ailes et un petit retable en bois doré, accompagnés de plusieurs toiles-peintes présentent aux visiteurs un décor de qualité. »

(Cl. Aliquot, Conservateur des Antiquités et Objets d’art de l’Ariège, Docteur en Histoire)

Notons que Camon est le seul édifice monastique qui ait survécu aux guerres de religion

A la Révolution, alors que les bâtiments conventuels appartiennent à la famille Lemosy d’Orel, Camon est d’abord rattaché à l’Aude, puis au district de Mirepoix. Les biens des Bénédictins de Camon furent vendus aux enchères le vendredi 04 février 1791 par le District de Limoux département de l’Aude.

Camon était dans l’Aude de 1790 au 24 mai 1794

Au début du XXème siècle, deux instituteurs y exercent pour Camon et ses hameaux : Le Chiqué, Trière, la Prade, Sampête, la Besse de Bas, la Besse de Haut, le Cazalet, Montaragou, Daurat, Brindou. La commune comporte, alors, 106 maisons.

La voie ferrée Bram-Lavelanet desservait pour la partie ariégeoise les gares de: Moulin-Neuf, Lagarde, Camon, Le Peyrat, La Bastide sur l’Hers, Laroque d’Olmes et Lavelanet

NB : La commune de Camon qui faisait partie de l’arrondissement de Pamiers en 1801, passe à celui de Foix en 1926, puis revient à celui de Pamiers en 1942

Divers :

– Dés 929 à Camon, l’abbaye possède des terres à Queille, Belloc, Lagarde, St Quentin, Montbel, Villaret et Teilhet ; après 1068, rattachée aux bénédictins de Lagrasse

– Dans l’Histoire Générale du Languedoc : en 1034, « Roger Ier, comte de Foix, après la mort du comte Bernard son père, fit un accord avec Pierre de Gironne, son oncle paternel, pour se succéder…Ils partagèrent les domaines en deux lots : la ville et le comté de Carcassonne, avec les alleus du comté, le château et le pays de Quielle,… la moitié du bois de Bolbonne… dont il parait que Pierre était déjà en possession… Ce prélat excepta de ce lot et se réserva l’évêché de Carcassonne…, l’abbaye de Camon (située dans le pays de Quielle), et le château de Dun dans le Toulousain… »

A propos du trésor de Montségur et des grottes du Sabarthès:

Imbert de Salles déclare devant l’Inquisiteur:

« Le Bon Homme Mathieu m’a dit que lui-même et Pierre Bonnet, le diacre des Bons Hommes de Toulouse, quand ils sortirent du château et emportèrent de l’or, de l’argent et une quantité infinie de monnaie, passèrent par l’endroit où faisaient la garde les hommes de Camon, qui donnèrent à ces Bons Hommes le passage pour qu’ils pussent librement entrer et sortir. Ces Bons Hommes allèrent alors aux grottes du Sabarthès, tenues par Pons Arnaud de Châteauverdun »

– Les antiphonaires de Mirepoix (16ème):

« Et davantaige le dit évesque a donné à icelle église et chapitre plusieurs beaulx et grans livres de cueur, tant pour dire les messes que pour chanter etfaire les autres offices ; illuminez d’or et d’azur et histoires tous les commencemens des messes et offices, qui luy ont cousté ung merveilleux argent pour la prolexité des ornemens : ca, seulement pour les faire escripre, a tenu un homme expressément l’espacede seize ans, à ses propres coustz et despens, en sa maison et son prieuré de Camon » (Notes sur l’ancienne cathédrale de Mirepoix par l’abbé Gabaldo, 1885) ; voir : « Mémoire de la Société archéologique du midi de la France, T. II, P. 271 et 272, par Ducos dans sa « Notice sur les anciens livres de chant de l’église cathédrale de Mirepoix », publiée en 1836.

– Une partie de l’abbaye est privée

A l’abbaye : dans l’oratoire, ont été découvertes des peintures sous le plâtre (fable d’Esope, Diane, des scènes de chasse… : 16-17ème siècles) ; Une croix de pierre à deux faces s’y trouve.

Escalier en colimaçon à pas d’âne en pierre (large et à hauteur des marches plus basse qu’à l’accoutumé qui servait à monter à l’étage les plats préparés en cuisine qui se trouvait au rez de chaussée).

– Le saint patron du village est saint Félicien

– Camon est inscrit aux Plus Beaux Villages de France.


Patrimoine :

– Ancienne abbatiale de la Nativité de la Vierge : Site Inscrit (construite par l’évêque de Mirepoix, Philippe de Lévis, et terminée en 1535) :

Trône abbatial : fin du 17ème et milieu du 18ème (provient de l’ancienne abbaye)

Retable typique (à l’église paroissiale) : provient de l’ancienne abbaye de Camon fondée en 950, agrandie par les bénédictins qui y sont restés jusqu’à la Révolution (incendie de l’abbaye)

Bénitier en pierre de l’église : 1667

Cloche (1515) à l’église, + 3 cloches : 1622, 1651, 1786

Croix de chemin (église) : sculptée au 14ème avec encadrement en pierre du 18ème

2 groupes de stalles à l’église du 15ème

Tableau de l’Assomption (à l’église, avec 3 autres) se trouvait dans l’ancienne abbaye quand occupée par les moines (fin du 17ème)

Cloche du 14ème à l’horloge publique

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– Les remparts : M.H. : 28/12/1964 et 22/08/1994. Première enceinte érigée à la fin du XIVème siècle

– Le porche d’entrée du village (ancien temple maçonnique) : aménagé en 1684

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– La maison haute (maison à colombages), construite contre le rempart au 16ème.

– Pont en pierre de taille (réalisé pour le passage de la ligne de chemin de fer reliant Lavelanet à Bram)

– Tour de Montaragou (12ème)

– Les Cabanes de Camon (environ 80) en pierres sèches : certaines sont de types « capitelles » (cabanes de vigne et de cultures céréalières).

– « Village aux cent rosiers » (depuis 1995)




Célébrité:

Louis Lemosy: capitaine de vaisseau, né à Castres le 1er août 1827; mort en 1892. Était maire de Camon


Pour en savoir plus…

« Histoire et patrimoine en Pays de Mirepoix » (1999).Office du tourisme de Mirepoix (P. 140 à 146)

Baby F : « Vals et l’abbaye de Camon », Bulletin des Amis de Vals (1980)

Lahondes : « Les églises fortifiées des pays de Foix et Couserans »

Olive L : « Documents et livres terriers concernant la seigneurie de Sibra et le prieuré de Camon en Ariège » Mirepoix

Pasquier F : « Mirepoix et ses environs » Pamiers

Vidal S : « Mise en valeur touristique du village de Camon (Ariège) » Mémoire de Dess, Le Mirail, 1998

Pasquier F : « Eglise de Camon : projet de classement », in BSA 1926

A. Cazenave : « Un joyau inconnu : l’abbaye de Camon », Croix de l’Ariège du 26 janvier 1964

Bail construction du pont de Camon (août 1689) : 5 E 3669, P. 126

Fonds du prieuré de Camon : ADA, 1 J 77-81

Plans divers et dossiers aux ADA : 2 O 408 à 410 (école, réparations à l’église…)

NB : Actes notariés aux AD de Carcassonne : GAYNIE : 1669-1724


Armorial (1697) : Palé, contre palé de gueules et d’or, de quatre pièces

(Réalisation: Y.A. Cros)

Montgarrou (commune de Camon) : D’azur, à un franc quartier d’or – ou – Ecartelé: aux 1 et 4, Palé, contre palé de gueules et d’or, de quatre pièces. Qui est de Camon; aux 2 et 3, d’azur à un franc quartier d’or, qui est de Montargon (Armoiries données d’office en 1696)

  (Réalisation: Y.A. Cros)

Registres paroissiaux et État Civil : 1ére date : 1607


(Étude : J.J. Pétris; participation d’Y.A. Cros)