Notice: Function _load_textdomain_just_in_time was called incorrectly. Translation loading for the updraftplus domain was triggered too early. This is usually an indicator for some code in the plugin or theme running too early. Translations should be loaded at the init action or later. Please see Debugging in WordPress for more information. (This message was added in version 6.7.0.) in /home/histarc/www/wp-includes/functions.php on line 6114
Notice: La fonction _load_textdomain_just_in_time a été appelée de façon incorrecte. Le chargement de la traduction pour le domaine virtue a été déclenché trop tôt. Cela indique généralement que du code dans l’extension ou le thème s’exécute trop tôt. Les traductions doivent être chargées au moment de l’action init ou plus tard. Veuillez lire Débogage dans WordPress (en) pour plus d’informations. (Ce message a été ajouté à la version 6.7.0.) in /home/histarc/www/wp-includes/functions.php on line 6114 Camarade – Histariege
Étymologie : « Cam » (chemin) et « Rand » (frontière) ou « Cambo » (courbe de rivière)
Nom des Habitants : Camareaux
Approches historiques :
La présence d’un dolmen (celui de Commenge) fait de Camarade un site préhistorique
La première mention de Camarade est signalée dans l’Histoire Générale du Languedoc (T 3, P. 229): le domaine, en 1002, est donné à Roger (partage qui verra la création du Comté de Foix).
Au 13ème siècle, les comtes de Foix font de Camarade le siège d’une châtellenie comprenant La Bastide de Besplas, les Bordes, Camarade, Campagne, Clermont, Daumazan, Fornex, Montfa, Sabarat. Selon Pasquier, Combelongue (commune de Rimont) devait se rattacher à cette châtellenie. L’administration civile dépendait, alors, de Foix, alors que l’église Saint Jean relève du monastère du Mas d’Azil, et cela jusqu’en 1774.
Sa position politique sera la cible des protestants durant la guerre de religion. Les premières traces de protestants à Camarade sont de 1544. En 1568, les protestants dévastent la région : avec Camarade, citons Massat, Aulus, Clermont, Gabre, Lanoux, Campagne, St Martin d’Oydes, Monesple, Brie, Artigat, Méras, Castéras, Fossat, St Ybars, St Quirc, Sieuras, Esplas, Lissac, Canté, Montfa, Loubaut, Durfort, Lézat, Sabarat, Combelongue. Selon J.J. Delescaze, le sire Jean de Lavallette prend Camarade en 1574 avant d’aller à Bordes (dévastation des Salenques): il déniche les Huguenots du château et de leurs maisons ; Simone Henry pensait qu’ en 1597, il n’y avait plus que 3 ou 4 maisons habitées.
Le 1er mai 1615, le roi de France nomme le sieur de Lapasse gouverneur du château. Il y installe son frère et Cardonne qui y furent assiégés par 7 à 800 huguenots : les catholiques, sous les ordres du sire de Durban, viennent les délivrer…
Cependant, en 1625, le maréchal de Thémines, avant d’aller faire le siège du Mas d’Azil, fait démanteler et raser le château de Camarade dont il ne reste que des vestiges de fondations sur le mamelon de la Vielle. L’église Saint-Jean est détruite ; lors de sa visite du 22 avril 1635, Mgr de Bertier écrit : « A Camarade, nous n’avons trouvé que quelques vieilles mazures du bâtiment de l’église qui auroit 6 cannes de long et 4 de large, qui a esté ruinée et desmolie pendant les troubles par les Huguenots dudict Camarade ». Elle sera reconstruite (mais signalée en mauvais état en 1725) tout en étant l’église matrice de Camarade, Mauvezin et Montfa, composantes d’une même paroisse (ADA H 22)
Lettre du maréchal de Thémines ordonnant la démolition des fortifications de Camarade :
« Le marquis de Thémines, mareschal de France, lieutenant général pour le Roy au gouvernement de Guienne et commandant son armée en Languedoc.
Il est enjoint aux consuls des lieux en l’estat cy attaché de mander promptement avec tous outilz le nombre d’hommes, qui leur est ordonné pour la démolition du lieu de Camarade, temple et autres forts des environs par la direction du sieur de Gardeur, ou tel autre qu’il pourra mettre en son absence ou légitime empeschement, et qu’à cet effet , en cas de refus ou remise, ils y seront contraints comme il est accoutumé pour les propres affaires de Sa Majesté ; enjoint à tous prévosts, huissiers et sergents de faire tous exploits nécessaires.
Fait au camp devant le Mas d’Azil, le douzième jour de septembre mil six cens vingt-cinq.
Signé : Thémines »
« Rôle des lieux qui fourniront les ouvriers pour la desmolition du fort de Camarade et autres des environs au nombre porté par icelluy, adressé au sieur de Gardeur, commissaire par nous dépputé en cest endroict
Montjoy, au diocèse de Rieux : 8 hommes
Tourtoze : 6 hommes
Fabas : 4 hommes
Sainte-Croix : 4 hommes
Rimont : 6 hommes
Seix : 6 hommes
Cirisoly : 6 hommes
Bédeille : 4 hommes
Castenau de Durban : 6 hommes
Alzen, La Bastide de Cérou : 6 hommes
Montesquieu : 6 hommes
Lescure, diocèze de Couserans : 10 hommes
Soit : 72 hommes
Signé : Thémines »
1630: Les protestants demandent à créer une paroisse sur Camarade (le pasteur en sera Mr de Pradas, ami de Pierre Bayle)
Le Terrier de 1669 signale une importante disette en 1694 par une note du curé, rajoutée en tête du livre:
« Que la postérité apprenne et se souvienne de l’extrême disette de l’année 1694 où l’on vit, au mois de mars de la dite année, manger la chair des chevaux, chiens et autres animaux morts de maladies, à de pauvres misérables qui manquaient de toutes choses nécessaires à la vie, grand nombre mourant de faim, ne trouvant au mois d’avril des orties autant qu’ils en auraient souhaité. Le blé était à 24, 27 livres le setier. La France, en guerre avec toute l’Europe, se soutenait contre tant de puissances confédérées par une protection sensible de Dieu »
Selon Duclos, dans son « Histoire des ariégeois, « Le domaine de Camarade, consistant en justice haute, moyenne et basse, appartenant au roi, fut adjugé le 7 septembre 1675 à Pierre de Goty, sieur de Bompas ».
Par arrêt du 9 et 10 avril 1685, le culte fut interdit et les temples condamnés à être démoli dans les églises de Camarade, Sabarat et les Bordes. L’évêque de Rieux dont dépend Camarade mène l’action contre les huguenots: l’histoire retient que le curé Rousselet s’y opposa et cacha des protestants
Dans les revenus de l’abbaye du Mas d’Azil de 1727, il est signalé des puits salins à Camarade pour 16 livres (la dîme de Camarade s’élevant à 632 livres)
Un fait divers concernant Camarade : trois gentilshommes verriers (les frères Grenier), nés à Camarade, mais alors à Montauban, sont exécutés à Toulouse le 19 février 1732 pour avoir pris fait et cause pour le pasteur François Rochette, pasteur de la Religion Réformée, surpris dans l’exercice de son ministère. Voltaire et J.J. Rousseau intervinrent en faveur des accusés.
Les consuls de Camarade avaient entrée aux États de la Province. En 1789, le seigneur de Camarade, J.Paul d’Amboix, assiste à l’assemblée de la noblesse qui s’est tenue à Pamiers
Anecdotes : D’après le « Moniteur de l’Ariège » dans la statistique en 1884 des mines concédées du département de l’Ariège (au nombre de seize), l’on trouve : « mine de sel gemme de Gausseraing et source salée de Camarade : ces deux concessions superposées sont affermées à la Société anonyme de recherches de gisements salifères qui exploite régulièrement la source salée, mais n’extrait rien de la mine. La production pendant l’année 1883 a été de 800 tonnes de sel raffiné, avec un personnel de 15 ouvriers »
Cl. P.ailhès dans « La vie en Ariège au XIX° siècle » livre la méthode: « Le puits salin de Camarade constitue une activité originale. Propriété collective, par actions, de plusieurs habitants de la commune, il est exploité jusqu’en 1847. Il est profond de 12 à 15 mètres et on tire l’eau au moyen d’un treuil ; cette eau est portée dans des chaudières où on la fait bouillir jusqu’à totale évaporation. Il reste alors un sel en grains très fins et très blancs. »
Dans le compte-rendu du congrès d’hydrologie et de climatologie (« Le Conservateur de l’Ariège » du 3 avril 1886) il est écrit : « A Camarade, on exploite une source saline pour le commerce ; il serait possible de faire en cet endroit un établissement dans le genre de ceux de Salies du Salat et de Salies de Béarn »
Au début du XXème siècle, trois instituteurs, un pasteur et un curé séjournent sur la commune pour Camarade et ses hameaux : Lézéres, Caplong, la Fount del Fer, Lamothe, Lafuste, Caugna, Mandrats, Lasmoles, Machicot ; des fours à chaux sont signalés.
En 1919, un seul pasteur pour Rieubach et Camarade; en 1958, un seul pasteur pour Camarade, Rieubach et le Mas d’Azil
Le 17 novembre 1943, un groupe d’une dizaine de maquisards réfugiés dans une ferme à Ponce est attaqué par les troupes allemandes. 4 maquisards et 2 otages sont tués et brûlés : Roger Thévenin, dit « Alain », né dans le Jura, Jean Géraud, né à Toulouse, André Chaubet, né à Toulouse, le docteur Moïse Sigler, évadé roumain, Jean-Marie Gros, né au Mas d’Azil et Alberto Fajardo Luis, républicain espagnol. Camille Gros, de Camarade, sera déporté à Buchenwald
Stèle des combats de Camarade, au pied de l’église, inaugurée en 1989 par le docteur André Saint Paul
2005: Le synode régional des Protestants se déroule au hameau de Lézéres où se trouve le temple. Ce fut l’occasion de sa restauration
NB : La commune de Camarade qui faisait partie de l’arrondissement de Pamiers en 1801, passe à celui de Saint-Girons en 1926, puis revient à celui de Pamiers en 1942
La commune se trouve dans le périmètre du Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariégeoises
Patrimoine :
Église Saint-Jean : à l’origine du 13ème, détruite durant les guerres de religion, puis reconstruite et restaurée à partir de 1860 (Existait une église sous l’invocation de Ste Marie de Serre, aujourd’hui disparue)
Dolmen de Commenge (ou Couminge)
Vestiges de l’ancien château
NB : L’église disparue de La Serre est mentionnée dans le cartulaire du Mas d’Azil
Au hameau de Lézéres: temple
Ce temple est le troisième de l’histoire de Camarade: le 1er se trouvait près de l’église (a été démoli); le second, à la ferme Fau; mais trop petit, il a été décidé d’en construire un nouveau au hameau de Lézéres. A signaler le petit portail en bois à l’entrée du temple qui servait à empêcher les animaux d’y rentrer…
Le châtaigner de Lafitte (signalé par l’Agence des Arbres): le plus gros de l’Ariège (plus de 7m de tour de taille)
Célébrité:
Charles-François Sans-Leroy: 4 novembre 1818-1 octobre 1922. Maire de Daumazan (1876-1883), puis de Camarade (1900-1919), conseiller général. C’est lorsqu’il est député de l’Ariège (de 1885 à 1889) qu’il se compromet dans l’affaire du canal du Panama. Reconnu coupable de corruption, il est arrêté avec Ch. De Lesseps en 1892, mais sera acquitté.
Pour en savoir plus…
Lettre de Thémines ordonnant la démolition des fortifications de Camarade : BSA, 1890
« Accusation de sorcellerie à Camarade, dans le Comté de Foix, en 1644 », Cau-Durban, BSA 1901
« Mémorial historique », J.J. Delescaze
« Analyse de l’eau salée de Camarade (Ariège) », Filhol, 1865
Salines (1849-1860): AN F/14/4306 (dossier 51)
Dossiers divers aux ADA : 2 O 404 à 407 (écoles, église, temple,…)
Reconstruction de l’église (1852) et Construction du Temple (1852-1870): ADA, 4 V 12
Terriers de 1669, 1770
Livre de reconnaissance de Camarade (1672) : ADA, E 33
Registre paroissial le plus ancien : 1681
1er registre de catholicité : 1681 ; des protestants : 1765