Département de l’Ariège, Arrondissement de Saint-Girons, Canton de Saint-Lizier


Altitude : 296 / 491 m

Longitude : 1° 00’ 44’’ E

Latitude : 43° 05’ 31’’

(Carte: Conseil Général de l’Ariège)

Démographie

– Approches historiques

Patrimoine

Célébrités

Pour en savoir plus…

Surface: 2200 ha

Démographie:

1806: 998

1851: 1437

1856: 1342

1901: 1213

1921: 819

1946: 595

1968: 418

1982: 306

1999: 293

Nom des habitants : Betchatois et Betchatoises 

 

Approches historiques:

Avec son château fort du 12ème, Betchat appartenait à la châtellenie de Salies du Salat

Betchat, bien que proche de Saint Lizier, appartenait (de 1318 à la Révolution) au diocèse de Comminges et non à l’évêché de Couserans  (d’ailleurs, la seule paroisse de l’actuelle Ariège dans ce cas); et possédait sur ses terres des couvents d’hommes et de femmes. De cette période, reste, aussi, un sarcophage en marbre gris blanc du 12ème siècle (à l’église) qui se rapproche de ceux existants à Saint Jean de Verges.

L’ancienne église était fortifiée (fossé d’enceinte)

Froidour visite les forêts de Bechat en 1667 qui appartenaient, écrit-il, à « trois ou quatre communautés ». Ces forêts fourniront de bois pour les bateaux qui étaient construits à Lacave

Au XIXème siècle, l’industrie était tournée sur les plâtreries et la fabrique de briques et de tuiles. Un moulin à vent y fonctionnait

Au début du XXème, 2 instituteurs à Betchat ; 2 à Belloc et 1 à Charlat + 1 curé à Betchat et 1 à Belloc desservent les hameaux de Belloc, Bernadac, Montaut, Charlat, Blanque, Lamonge , Bousquet, Lasserre, Soulagnet, Clouzet, Hourtigué, Pamolle et Jourdain. 240 maisons y étaient habitées

Le 10 juin 1944, les allemands attaquent le maquis de Betchat  (3401ème Cie FTP), dirigé par le capitaine Jean Blasco dit « Max », dépendant de la Haute Garonne et de l’État Major FTP de Toulouse. Le lieutenant de gendarmerie, Maurice Keller, commandant le secteur de Saint Girons, avait envoyé ses gendarmes rejoindre ce maquis. Il sera arrêté et mourra en déportation. Un monument en sa mémoire lui est consacré à Saint Girons. D’autres attaques suivront… Betchat reste un haut-lieu de la Résistance (même si celle-ci était tournée, essentiellement, sur la Haute-Garonne).

1) Reproduisons ce qu’en disait (après la Libération) « Rapport de la Commission de recherches des crimes de guerre » :

« Le 10 juin 1944, les Allemands ont attaqué le maquis de Betchat à la pointe du jour. Ils étaient commandés par un officier grand, blond, âgé de 45 ans. Ces Allemands étaient des SS cantonnés à Pinsaguel, ayant leurs blindés à Muret et venaient de la direction de Boussens. Ils étaient renforcés par des Allemands de St Girons et la Milice.

Le maquis de Betchat qui était prévenu de l’attaque s’était porté à Marsoulas (Hte Garonne) et lorsque les Allemands sont montés à l’attaque du village, ils ont été attaqués à coups de fusils et de grenades.

Surpris, les Allemands se sont repliés à une maison à mi-côte, utilisant ensuite leurs mortiers et leurs armes automatiques, ils sont repartis à l’attaque du village où ils ont massacré 25 personnes dont 4 enfants et pillé tout le village. Les maquisards purent s’enfuir dans les bois, à l’exception de 2 qui étaient montés sur le toit d’une église et qui furent tués au cours de l’attaque.

Les Allemands sont ensuite venus à Betchat, où ils aperçurent à la lisière le nommé Joube Jean-Marie qui essayait d’éteindre l’incendie allumé dans sa grange par une bombe incendiaire. Ils l’abattirent à coups de mitraillettes sans aucune explication.

Un peu plus loin, apercevant Mr Rives Jean-Marie rentrant chez lui, ils l’abattirent également à coups de mitrailleuses.

Mr Sajoux Philippe qui se trouvait devant sa porte, fut également blessé par le même tir. Les Allemands cernèrent, puis occupèrent le village.

Dans le village, se trouvaient 5 prisonniers allemands et 3 femmes capturées quelques jours avant par le maquis de Betchat. Ces prisonniers étaient gardés par le nommé Sirgant Pierre, maquisard qui avait mission de les abattre en cas de fuite ; mais l’attaque du village fut si brusque que Sirgant ne peut s’échapper ne remplir sa mission. Il fut pris par les Allemands, brutalisé, martyrisé, puis fusillé.

Les Allemands ont ensuite pillé toutes les maisons  incendiées : la grange de Mr Rivals, la maison de Mr Ducos Augustin et la grange de Mr Soula Bernard. Ils sont repartis le soir.

Ils sont revenus le 12 juin pour incendier la maison de Mr Ceres, prétextant qu’il y avait un dépôt de munitions.

Ils sont revenus quelques jours plus tard pour incendier la maison de Mr Galin, prétextant que c’était un refuge de maquisards, puis piller les maisons »

2) Le rapport reproduit ci-dessus doit être précisé (rappelons qu’il est écrit par les instances ariégeoises)…

Il inclut, de façons sommaires, les événements de Marsoulas et de Betchat (qui sont intimement liés).  Si le carnage de Marsoulas a existé, c’est parce que le maquis de Betchat avait envoyé deux sentinelles sur Marsoulas. Lorsque le convoi arrive, ces dernières tentent l’interception… L’un d’eux est tué immédiatement ; le second (Jean-Marie Raymond Manens, dit « Espérance ») pourra en réchapper et poursuivra ses activités de résistance. Le maquis de Betchat sera, donc, alerté par la fusillade et se dispersera. Le sous-préfet de Saint-Gaudens, arrivé sur les lieux le soir même, le confirme dans son rapport du 12 juin 1944 « Marsoulas : incidents entre troupes d’occupation et terroristes. Représailles ».

La commune se trouve dans le périmètre du Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariégeoises

 

Patrimoine :

Château de Castelbon (vestiges) : ancien château fort du 12ème ou 13ème (habité par la famille de Salles de His)

Église du 12ème siècle, remaniée dédiée à Saint Ferréol (incendiée, réparée en 1914) : Marbres et peintures du chœur ; Christ du 14ème: Sarcophage

Église de Belloc

Monument aux Morts: classé Monument Historique le 6 août 2007. Auteur: Jules Dechin/ Architecte: Régis Broué, 1922. 

 

Célébrités :

 Jean Durroux : professeur au lycée de Foix, secrétaire fédéral de la SFIO, maire de Betchat, membre du Comité de Libération ;  premier député de l’après guerre de l’arrondissement de Foix, puis conseiller du canton des Cabannes en 1951 ; secrétaire de l’Assemblée Nationale

Oscar Auriac  (1878-1949) : directeur de l’école normale de Saint Cloud, inspecteur général de l’éducation nationale, né à Betchat ; son fils : Jean Auriac : résistant qui se donne la mort le 19 juillet 1941(monument à Saint Girons)

Jean-Marie Cazes:

Dans les journaux d’octobre 1914, l’on peut lire:

« La prise d’un drapeau allemand par un Ariégeois »

« M. le général de division Lefèvre, commandant le corps d’armée des troupes coloniales, vient d’adresser la lettre suivante à M. le maire de la commune de Betchat :

Monsieur le Maire,

J’ai l’honneur de vos faire connaître que le soldat Cazes (Jean-Marie), habitant de votre commune, et actuellement en service au 24ème régiment d’infanterie coloniale, a, au cours des combats auxquels il a pris part, réussi à prendre le drapeau du 69ème régiment de réserve allemand.

J’ai appelé d’une façon toute spéciale l’attention du général en chef sur le soldat Cazes, et je vous prie de bien vouloir porter à la connaissance de vos administrés la belle conduite de votre compatriote.

Veuillez agréer, etc…

Signé : Lefèvre »

Le drapeau pris est noir, rayé d’une croix blanche, avec, au milieu, une couronne entourée de lauriers peints ; il avait été décoré de la Croix de fer en 1870.

Le 24ème régiment a été pour cette excellente prise cité à l’ordre du jour de l’armée.

Nous apprenons aujourd’hui, que le soldat Jean-Marie Cazes, de Betchat (Ariège), qui par son courage conquit le glorieux trophée, vient d’être cité à l’ordre du jour et proposé pour la médaille militaire. En attendant le nom de ce vaillant « marsouin » figure au livre d’or du régiment ».

 

Pour en savoir plus… :

Dossiers divers aux ADA : 2 O 309 à 315 (écoles, églises, plaque commémorative au hameau de Belloc, eau, …)

Cadastre de 1669

Registre paroissial le plus ancien : 1629


(Étude : J.J. Pétris)