Département de l’Ariège, Arrondissement de Foix, canton de Lavelanet


Altitude : 475 / 1082 m

Longitude : 1° 58’ 04’’ E

Latitude : 42° 54’ 13’’ N

(Carte: Conseil Général de l’Ariège)

– Démographie

Aperçu historique

Patrimoine

– Pour en savoir plus…

Célébrités


Superficie
 : 2694 ha

Démographie :

1806 : 1879

1851 : 2700

1856 : 2504

1901 : 2038

1921 : 2036

1946 : 1327

            (L’Aiguillon est commune séparée de Bélesta depuis le 4 mai 1926 et compte en 1946, 408 habitants)

1968 : 1330

1982 : 1385

1999 : 1174

2003 : 1134

Étymologie : Correspond à beau séjour

Bellostare en 1270

 Nom des habitants : Bélestariens et Bélestariennes 


Aperçu historique :

Site magdalénien, puis néolithique.

Un premier château, avant la guerre des Albigeois, appartenait à la famille de Bellissen : en effet, Bélesta relevait du fief de Mirepoix qui dépendit des comtes de Carcassonne, puis des comtes de Foix avant de passer dans le domaine royal par le traité de Paris (1229) qui le donne à Guy de Lévis lorsque les domaines des Bellissen (Pierre Roger de Bellissen) furent pris par Simon de Montfort, puis à la famille de Lévis (branche cadette), seigneurie rattachée à Léran lors du partage du fief de Mirepoix en 1320

En 1471, Donation du Château de Péchafilou  par les barons de Lévis-Léran à Gaston de Monstron contre une redevance d’une paire de gants

Selon Castillon d’Aspet, en 1510, un incendie détruisit une partie de la ville de Bélesta. En 1522, les protestants de Léran, La Bastide du Peyrat et de Limbrassac détruisent l’église du Val d’Amour

 Séparée de Léran, la baronnie de Bélesta (formée de l’Aiguillon et de Fougax), en 1567, devient la propriété du sire d’Audou (Jean Claude Lévis-Léran). Il avait fait construire en 1550 le château d’Amont (détruit durant les guerres de religion). D’Audou, chef des Huguenots, interdit le culte catholique à Bélesta de 1559 à 1599 et transforme l’église St Blaise en temple protestant.

En 1674, l’on peut lire dans le « manuscrit de d’Aguessaut » : « Il y a un château ruiné ; on y fait quantité de peignes de buis. Il y a dans le terroir une ferrière où on travaille le fer, sur la rivière de l’Hers. »

Au 17ème : Gaspard de Caillau, seigneur de Caillau et de Bélesta. En 1630, les privilèges pour les habitants de Bélesta, Fougax et l’Aiguillon sont confirmés.

A noter qu’en 1720 : mort à Bélesta de Mgr de Labroue, évêque de Mirepoix

Début 18ème, aux Rochefoucauld (avec la forêt)

Bélesta se distinguera le 9 Août 1789 avec la création de la « Fédération des Pyrénées » par Durand Cailhau, maire du Peyrat à laquelle Bélesta adhère le 11 (avec Léran, La Bastide sur l’Hers, Rivel, Chalabre, Lavelanet et Sainte Colombe ; puis rejoint par Mazères, Mirepoix et Saint Quentin)

A la Révolution, Bélesta devient le 21/05/1794 chef lieu de canton (ayant sous sa dépendance les communes de Fougax, Barrineuf, l’Aiguillon et Vilhac), annexé au district de Quillan, est rattaché au district de Tarascon ; supprimé le 15 octobre 1801 (23 vendémiaire An X) pour être rattaché à celui de Lavelanet.

Sous le 1er Empire, les foires se déroulent le 1er mai et 1er décembre : Commerce important de planches et de bois de construction. On y vend aussi du bétail à corne et à laine, des cochons, des chevaux, des mulets, de la quincaillerie

9 août 1822 : incendie de la chapelle du Val d’Amour que l’on reconstruit (refus du duc de La Rochefoucaud de fournir le bois nécessaire) 

Vente de la forêt et du domaine par le duc de la Rochefoucaud à MM Barthe-Delcassé, Mouisse, Anduze et Gabarrou : 12 mai 1829

Nuit du 26 au 27 août 1830 : un attroupement armé démolit une partie du château, pille et saccage les meubles et les biens ; des usines sont incendiés

Industriellement, hormis les activités liées à la forêt (dont une partie appartient à la famille de Rotchild), au 19éme et 20 éme siècles, nous y trouvions des carrières de pierres (comme celle des Peyrots pour la pierre calcaire ou de Fontestorbes), et de marbre (Carrières de Millet), des carrières d’albâtre ; des fours à chaux; des filatures de laines ; fabrique de peigne ; scieries ; tailleurs de pierre ; Tuiles et briques et le jais (jayet ou gayeto)

En 1841, des vers à soie étaient élevés à Bélesta (Journal d’agriculture de 1841 : ADA PER 8)

Hameaux et métairies au début du XXème : Laborie, col de Teil, Carme, Rouché, Rieufourcand, Couquet, Caillol d’en Bas, Caillol d’en Haut, Pélat, Tuteil, Labarraque, La Jasse, Millet, Lespinas, Peyrots, l’Aiguillon, Jordy, Labat, Roudière, Peyriquets, Saint-Charles, Duranat, Couchou, Pagès, Coumengès, Péchafilou, Raillards, Géliens, Terris.

7 instituteurs exerçaient au début du 20ème siècle

Signalons au lieu dit « Le Prince », l’embuscade des Allemands contre des maquisards FTP, le 11 août 1944 qui fit des morts : Jacques Miquel, Georges Ferrié (de Lavelanet), Emile Dussart dit « Robino » du Nord et réfugié à Saint Paul


Patrimoine :

Fontaine intermittente de Fontestorbes : rivière souterraine qui sort de la grotte, en activité de juillet à octobre avec un débit variant entre 20 à 50 litres/seconde

à 1800 litres/seconde après 30 mn.

Fontestorbes : « déjà connue au temps des Romains qui lui vouent un véritable culte. Pline l’Ancien parle de ce curieux phénomène d’intermittence dans son « Histoire naturelle » et, à la même époque, Popée, l’épouse de l’empereur Néron, fait halte à Fontestorbe avant d’aller prendre les eaux à Ax les Thermes. La fontaine est également citée dans l’encyclopédie de Diderot… » (Ariégeois 2002)

Dans le Manuscrit de de Baville (1697), l’on peut lire: « on y a placé d’espace en espace de grosses pierres pour y pouvoir entrer et sortir, quand la fontaine est dans son plein »

Astruc est le premier qui ait donné une explication scientifique du phénomène de la fontaine de Fontestorbes dans son mémoire : « Mémoire sur l’Histoire naturelle des Pyrénées » en 1731

Selon une légende, à Fontestorbes, des fées l’habitaient et venaient laver leur linge à l’aide de battoirs en or

Aménagement de l’accès intérieur de la grotte de Fontestorbes où jaillit la fontaine : 1864

 Le Gouffre des corbeaux : à 850 m d’altitude, en plein bois ; mesure environ 60 m sur 30 m de diamètre ; profondeur : 110 m ; site aménagé d’une plate-forme

Grottes de Couquet et de Rieufourcaud

Restes de tours à Caladroi

Vestiges du Castel d’Amont (SI) : édifié par le Sire d’Audou, baron de Bélesta. Cette construction ne fut pas achevée et fut détruite en partie vers la fin du 16ème par les catholiques

Château de Pechafilou (15ème), restauré au 18ème (tour d’angle, pigeonnier)

Moulin à eau du 18ème

Nombreuses croix : aux Peyrots, du Casteillat, de Saint Georges…

Eglise Saint Blaise du 16ème (retable) Eglise paroissiale avec château contiguë et parc (SI)

Lundi 2 juin 2003 : orage qui provoque des dégâts en l’église paroissiale Saint Blaise. La toiture annexe à celle de l’église et abritant les petites chapelles n’absorbe pas la quantité d’eau qui se déverse dans les chapelles provoquant pour l’une d’elles l’effondrement de la voûte avec destruction du revêtement en plâtre.

Chapelle du Val d’Amour, 14ème (SI) : Un texte émanant du roi Philippe de Valois le désigne en 1331 sous la dénomination de « ecclessia béatate Mariae Vallis Amoris cum céméterio justa caput ipsius écclésiae » ; reconstruite au 17éme et en 1824 : fresques du montalbanais Gaillard Lala ; source dans la crypte Val d’Amour ; inscriptions lapidaires (1676) ; table d’orientation ; pèlerinage le lundi de pentecôte Légende : construite par une princesse dont la fille aveugle a été guérie par l’eau de la source qui se trouve dans crypte, sous le maître autel. Un berger y aurait été guéri au XVème de ses ulcères.  

Forêt de Bélesta (qui a produit la matière première pour la flotte de Louis XIV : le « sapin de Bélesta » servait à la fabrication des mâts).

Anciennes forges

Gorges de la Frau : son nom signifierait selon J.L. Salvaire « Fracture » et non « gorges de la peur » comme cela est généralement écrit.

Le château « dit de Bélesta » : fut la propriété des Audou, puis passa aux mains des Larochefoucaud. Acquis par M. Delaballe qui en fit don à la municipalité, laquelle le cède en 1970 à des particuliers


L’oppidum du Mayne:

Situation : partie de l’éperon rocheux surplombant la fontaine de Fontestorbes.

Ces quelques lignes sont rédigées à partir de documents fournis par Mme Anne-Marie Dambiès (rapport de fouilles de Mr J. Louis Hygounet, fouilles de Mr Mazon et études de Mr Guy Rancoule, ainsi que d’un article de Mr Tricoire paru en 1948 dans le T. 1 du Bulletin de la Société Préhistorique de l’Ariège).

Selon Mr Rancoule, « le site du Mayne et la fontaine de Fontestorbes étaient étroitement liés en raison du culte que nos ancêtres Celtibères vouaient aux éléments et particulièrement à l’eau ». L’oppidum du Mayne serait un village d’artisans du fer (nombreux objets trouvés sur le site). Des pièces de monnaies attestent d’une occupation ibéro-celtique durant la période de la Téne II et de la Téne III, du 3ème au 1er siècle avant notre ère, selon J. Tricoire.

Objets trouvés sur l’oppidum du Mayne (G. Rancoule)


Pour en savoir plus…

Dans les BSA:

« Le Trou des corbeaux et la fontaine de Fontestorbes », SASLA, BSA 1908

« Un coin des Pyrénées : Bélesta (Ariège) et ses environs », L.M., BSA 1903

« Source intermittente de Fontestorbe près Bélesta », M.F., BSA 1903

« Renseignements historiques tirés des archives paroissiales de Bélesta », Lafuste Ed., BSA 1905

BSA 1935: J. Tricoire: « La sépulture du roc libre de La Fougasse »

BSA 1972: J. Tricoire: « Une sépulture énigmatique: la main de Morenci. Commune de Bénaix »

BSA 1975: Tricoire Raymonde: « Magie en Pays d’Olmes »

BSA 1985: sur les peignes

« Un épisode du Carnaval à Bélesta, en 1753 », F. Pasquier : BSA T III (1890)

« Contes populaires de Bélesta en dialecte local », L. Lambert (revue des langues romanes de Montpellier et BSA 1890)

(voir BSA 1890) : sur la mort de Labroue

« Gloires et personnalités », J.L. Salvaire, 1995

« Notice historique sur la chapelle de ND du Val d’Amour,  Les châteaux de Péchafilou, Château-Vieux et château d’Audou de Bélesta », J. Guibaud, 1866

 J. Tricoire : « L’Oppidum du Mayne, commune de Bélesta » dans le Bulletin de la Société Préhistorique de l’Ariège, 1948

Guy Rancoule: « Una série d’objets antiques provenant de l’oppidum du Mayne (Bélesta, Ariège) », Separata de Cypsela, 1976

Val d’Amour : Duclos : Chap. III, 4éme partie : P. 186 et Chap IX : P. 717…

Doumenjou J.: « ND du Val d’amour à Bélesta », in Congrès archéologique de France, 1884

« La Haute Vallée au fil de l’Hers », J.L. Salvaire

« Monographie de Bélesta », Bordenave

« Le Journal de Maurice Rigaud », Cl. Delpla

 « La vie quotidienne dans la Forêt de Bélesta de la Haute Vallée de l’Hers au temps passé » par Anne-Marie Dambiès


Archives:

Inventaire de la forge et du martinet de Bélesta, 1793 : ADA, 1 J462

Bélesta, révolution : ADA, 1 J 393

1819 : Notice au préfet : 1 J6

Forêts de Bélesta relevant de la maîtrise des Eaux et Forêts de Quillan: ADA, 2B et 2 sous-série 2B

Réformés de Bélesta, 1640 : ADA, 1 J 90 

Réparations à l’église du 22 avril 1616 (ADA, G 247, f° 146)

Démarches pour obtenir l’autorisation de construire une église, 16 septembre et 30 décembre 1657 : ADA,  (G 263, n° 3 et 4)

Réparations et agrandissement du chœur de l’église Saint Blaise de Bélesta (9 janvier-20 février 1727) : G 251 (fol 11)

Plans divers et dossiers aux ADA : 2 O 274 à 290 (écoles, halle de 1927, réparations à l’église de 1892, monument aux morts, fontaines, eau, château, scierie communale de Fontestorbe, églises, forêt communale, …)

Plan de la construction de la halle métallique (1927) : ADA, 2 0 279

Plan restaurations de l’église  : ADA, 2 O 281, 2 O 292, 2 O 295



Célébrités :

J.B. Mercadier (1750-1618) : ingénieur de la province du Languedoc, il supervisa les travaux du pont de Mirepoix ; puis, chargé de missions à l’étranger. A écrit divers livres

Marcel Sableau, né à Bélesta le 4 juillet 1906, radical socialiste, poète, romancier, auteur de théâtre, ingénieur ; candidat malheureux aux législatives de 1932 et 1936 (arrondissement de Foix)

 Robert Naudi : né le 17 avril 1927 à Bélesta ; maire du Pla de 1971 à 1985 et de Tarascon de 1985 à 2001. Conseiller général du Quérigut de 1975 à 1985 ; président du conseil général de 1985 à mars 2001 (DC le 19 janvier 2003)

Robert Naudi : fils de Noël Naudi, maire de Bélesta et conseiller général de Lavelanet de 1945 à 1961

 Henri Martre : né le 6 février 1928 à Bélesta, hautes fonctions dans l’aéronautique ; président du GIFAS, groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales ; Grand Croix de la Légion d’honneur le 1er janvier 2003

Jean Claude Lévis-Léran, dit le Sire d’Audou : mort au château d’Amont, à Bélesta, le 11 février 1598 ; chef des Réformés, gouverneur du château de Foix…

Léon Alexandre Périer, né à Bélesta le 17 décembre 1858 (mort en 1926) : préfet du Puy de Dôme, de la Nièvre et d’Alger ; nombreuses publications juridiques et administratives.

André Lagarde : signait ses chroniques sous le nom de Jordi Plantaurel dans la Dépêche du Midi : auteur d’un dictionnaire français-occitan et de divers ouvrages sur le même thème


Armorial: D’argent à un chef bandé de gueules (D’Hozier, Armorial Général de France)

(Réalisation: Y.A. Cros)

Registre de catholicité le plus ancien : 1600

 

Étude J.J. Pétris, relue par J.L. Salvaire et A.M. Dambies et la participation de cette dernière.
Armorial d’Y.A. Cros