Département de l’Ariège, Arrondissement de Foix, Canton de Tarascon sur Ariège


Altitude : 514 / 1303 m

Longitude : 1° 38’ 51’’ E

Latitude : 42° 51’ 12’’ N

 

(Carte: Conseil Général de l’Ariège)

– Démographie

Aperçu historique

Patrimoine

– Célébrités

– Pour en savoir plus…

Surface : 838 ha

Démographie :

1806 : 343

1851 : 470

1856 : 451

1901 : 349

1921 : 244

1946 : 175

1968 : 146

1975 : 109

1982 : 123

1999 : 165

2006: 204

Noms anciens : Astnava (1136) ; Asnava (1149)

Etymologie : Castillon d’Aspet : veut dire « vaisseau »

Nom des habitants : Arnavais et Arnavaises

 

Aperçu historique :

Vers 1890, des ouvriers, qui travaillaient sur le chemin qui va d’Arnave à Tarascon, ont mis à jour une sépulture de l’âge du bronze et divers objets remontant à l’époque de la pierre polie mêlés aux objets de l’âge de bronze.

Dès la création du Comté de Foix, les références à la famille d’Arnave, apparentée à la maison de Foix et de Mirepoix, seront nombreuses dans les documents.

1136 : mention d’un Bernard de Astnava dans le cartulaire de Saint Sernin

1144 : Guillaume de Astnava fait partie du conseil du comte de Foix (HGL, V)

1149 : don de biens à l’ordre des Hospitaliers de St Jean de Jérusalem de Capoulet par Guillaume d’Asnava

1160 : Bernard d’Arnave est dit dans l’Histoire Générale du Languedoc, co-seigneur de Mirepoix

La maison d’Arnave était apparentée à celle de Foix et de Mirepoix. Début du 12ème, le comte de Foix donne au seigneur d’Arnave, son parent, les villages de Mercus, Croquier, Olman et le Lauzat de la Faillole. 

1224 : L’église de Asnava appartient à Saint Sernin

Guillaume d’Arnave est mêlé aux affaires cathares (visites à Monségur) et arbitre une discorde entre Raimond de Péreille et le seigneur de Mirepoix.

Dans le registre de Bernard de Caux (Pamiers, 1246-1247) de J. Duvernoy (P. 34) : «  Un Pons d’Arnave est donateur de Boulbonne en 1216.Guillaume Bernard est coseigneur de Saverdun avec Loup de Foix en 1231 lors d’une vente à Boulbonne, notamment de la condamine de na Flandina. Il est témoin et garant en 1238 de la donation par Arnaud de Marquefave de ses droits à Rabat et Saurat à Athon de Castel et ses frères. Lui-même a des droits à Saurat. Guillaume-Bernard d’Arnave est un des barons du comte de Foix Roger IV de l’avis duquel il conclut le paréage de la leude et de la justice de Foix avec l’abbé de St Volusien le 4 juin 1241… Il était allé en 1240 avec Pons Arnaud de Châteauverdun à Montségur auprès de Bertrand Marty, l’avait écouté prêcher et l’avait adoré.

1244 : Guillaume d’Arnave fit hommage au comte de Foix 

En 1272, lors de la délimitation du Comté de Foix, est mentionné pour la première fois, le château d’Arnave : la vallée et le « castro de Astnava » appartiennent au comté de Foix (HGL, X) ; seigneur : Bernard d’Arnave

Pierre-Bernard d’Arnave en 1277.

1375 : prieur et chapelain de Asnava

1390 : dans le Rôle des Feux du Comté de Foix,  « Arnava » comporte 39 familles (ce qui ferait, selon la règle de Voltaire, 176 habitants). Y est mentionné l’un des 59 moulins du Pays de Foix appartenant au seigneur d’Arnave, Jean d’Arnave, fils de Guilhem-Bernard

En 1394,  Bernard de Arnava est seigneur de la vallée de Miglos (par alliance avec la famille de Rabat) ; de même, en 1401, Jean d’Arnava rend hommage pour le château et la vallée de Miglos

1445 : « Les hérétiers de Pey de Montagut, coseigneurs d’Arnave et de Garrabet et Guilhem Arnaut del Léo, coseigneurs d’Arnave et de Garrabet ». Arnave ressort de la châtellenie de Tarascon en 1450 et donne droit aux Etats de Foix. 1455 : Pierre de Montagut (Plantaurel) est co-seigneur d’Arnave et Jean d’Arnave est seigneur d’Ornolac

1552 : Antoine Arnaud : seigneur d’Arnave

La famille d’Arnave avait des droits à Durban et a possédait la seigneurie de Miglos.

La Haute justice et les droits en dépendant (appartenant au roi), furent adjugés le 10 mars 1643 à Antoine de Traversier dont la famille qui régnera sur la localité au 17ème et 18ème   

Bulletin des Lois, 7 messidor an II :

Les communes d’Ornolac, Quié, Arignac, Bompas, Arnave sont supprimées et réunies à Tarascon, district du même nom, pour ne former qu’une seule municipalité (Détachées depuis…)

Le nouveau Code Forestier de 1829 qui entraînera l’épisode des Demoiselles conduira ses opposants au pillage du château d’Arnave

Des inondations dont celles de  1875 et 1897 entraînent la canalisation du ruisseau d’Arnave

1870: Les carrières de gypse sont exploitées par y tranchées à ciel ouvert et sont utilisées pour trois fours de cuisson et autant de moulins (tous situés à Arnave).

  (Collection Gérard Lafuente)

En 1896, Arnave comporte 90 maisons, 93 ménages pour 388 habitants

 Au début du XXème siècle, deux instituteurs et un curé y exerçaient (il y a, alors, d’importantes carrières de plâtre)

 

Patrimoine :

Le Castelet : manoir du XIXème (710 m d’altitude)

Quant au château d’Arnave signalé en 1272, il n’en reste aucun vestige (Cassini mentionne un château ruiné au NE) 

Chapelle St Paul (11ème): 710 m d’altitude ; 24 m de long sur 6 de large ; clocher du XIIème : M.H.= 29/11/1965.

Selon la légende, desservie par deux ermites (il existe, à coté de la chapelle, une cellule qui leur aurait servi d’habitation) ; elle est, aussi, connue pour sa pierre qui guérissait les épileptiques qui devaient s’endormir sur elle

Un buste reliquaire de la fin du 16éme se trouvait sur l’autel de la chapelle romane. Cette chapelle était propriété privée : elle fut cédée à la commune par délibération du mois de juin 1964 (accepté par le conseil municipal en décembre 1964)

Chapelle Saint-Paul: Cl Aliquot, Conservateur des Antiquités et objets d’art de l’Ariège:

« Il faut grimper la montagne pour atteindre cette humble chapelle dressée au bord du ravin. En 1650, l’évêque de Pamiers : François Étienne de CAULET (1645/1680) signalait la dévotion que les fidèles avaient pour Saint Paul à Arnave, où l’on donnait le “san binatge” (vin bénit) et où une pierre, proche la chapelle, passait pour guérir le “haut mal”.

L’église, du premier art roman, a une simple nef voûtée en berceau terminée par un chœur étroit et une abside carrée percée de deux étroites fenêtres.

Autour de l’abside une corniche est soutenue par quatre colonnes calcaires sur des tailloirs de marbre blanc, ce qui est ici, un luxe extraordinaire. Deux piliers ronds engagés à l’abside supportent des chapiteaux en marbre sculptés de nervures maladroites où s’appuie le bandeau du chœur. Les piliers des bandeaux de l’abside et du petit arc triomphal sont en bel appareil, mais la maçonnerie de la nef et du chœur est grossière et archaïque.

Le portail est à simple archivolte en grès rougi par le temps, ornée de dents de scie légères.

Le clocher du XIVème siècle est un petit pinacle carré, ouvert sur ses faces par deux fenêtres géminées à plein cintre, terminé par un petit toit d’ardoises à quatre pans.

La nef a été agrandie et la façade, aveugle, est ornée sur le pignon d’arcatures lombardes en tuf. Elle est comme le portail, du XIIème siècle, toutefois au XIVème l’édifice fut surélevé. »                               

18 Juillet 1999: inauguration de la réfection du toit et de la restauration de l’intérieur de la chapelle

 

Célébrités :

 Abbé Jean Cabibel : poète, historien, archéologue et folkloriste, né à Arnave le 20 janvier 1828. Son opuscule « Le coup de clairon », paru en 1878, suscita bien des discussions sur les rapports de l’Église, de la religion et de l’État. A écrit sous le pseudonyme de « Pic de la Mirandole » dans le journal le « Conservateur » (Foix) et a été provoqué en duel (ce qui ne se fera pas, car personne ne connaissait ce nom !).

 


J.Marie Piquemal
(né en 1924 à Liers, hameau de Massat), ordonné prêtre en 1949, nommé à Arnave jusqu’en 1951 (date à laquelle il rejoint Montardit où il construit ND de la Goutte) :

 En se promenant, il découvre une chapelle : « on la voyait du bas et les paroissiens me l’avaient dit… Je voulais savoir ce qu’il y avait sous le plâtre ; j’ai découvert des pierres taillées qui formaient une voûte, une arcade. Je l’ai, donc, déplâtrée avec un garçon d’Arnave. Vous la voyez telle que je l’ai restaurée ». Depuis la municipalité a décidé d’entretenir cette chapelle…Près de cette bâtisse, J. Marie construit un abri pour la pierre dite miraculeuse (réputée pour guérir l’épilepsie).

 

Pour en savoir plus…

Archives:

Hommage de Guillaume d’Arnave, 1244 : ADA 180 E sup. AA1

Famille d’Arnave, titres de propriété, 1419-1576 : ADA E 205

Hommage rendu par Guillaume d’Arnave au comte de Foix, 1244 : 180 EDT AA1

Reconnaissance à Antoine Traversier, 1552 : 180 EDT CC1

« Arnave au XIXème siècle », Prouchet A., BSA 1979

« La cachette de bronze d’Arnave », Cartailhac E., BSA 1899

Sépulture de bronze : BSA 1892, P. 246

Ordonnance de visite de l’église du 26 juillet 1671 (ADA, G 227, n°4)

Donation de l’ermitage Saint Paul, 1859 : ADA, 180  EDT M5

Comptes de la fabrique de la paroisse d’Arnave (1563-1568) : G 227 (2)

Ordonnance de visite d’Arnave (26 juillet 1671) : G 227 (4)

Plans divers et dossiers: ADA 2 O 124 à 128 (école, eau, fontaine…)

« Monographies villageoises en Sabarthès », Fl. Guillot

« Tarascon et son canton : d’un siècle à l’autre », Roger Latour, 2002

« De Tarascon à Vicdessos : d’un siècle à l’autre », Roger Latour, 2004

Terrier d’Arnave (1533): ADA, E 14-15

Livre Terrier, 1666

 

Registre de catholicité le plus ancien : 1583


(Étude : J.J. Pétris et Cl. Aliquot)