Département de l’Ariège, Arrondissement de Foix, canton de Montgailhard
Altitude : 335 / 709 m Longitude : 1° 36’ 39’’ E Latitude : 43° 00’ 49’’ N (Carte: Conseil Général de l’Ariège) En latin, Saint-Jean de Verges était « Sanctus Joannes de Virginibus »; en roman: « Sant Johan de Verges » « Villanova » est en roman Villeneuve du Bosc Surface : 1200 ha Comprend Villeneuve du Bosc depuis l’arrêté préfectoral du 16/5/1974 Démographie de Saint-Jean de Verges: 1806 : 503 1851 : 585 1856 : 589 1901 : 495 1921 : 403 1946 : 369 1968 : 460 1982 : 622 (avec Villeneuve du Bosc) 1999 : 842 « « « « « « « « « « « « « « « 2006: 1004 Démographie de Villeneuve du Bosc : (de 1806 à 1968) 1806 : 165 1851 : 150 1856 : 148 1901 : 76 1921 : 55 1946 : 58 1968 : 28
La position géographique a donné à Saint Jean de Verges un parcours historique dans l’histoire du département de l’Ariège. Le « Pas de la Barre » marque la frontière entre la plaine et la zone de montagne qui sera, au Moyen Age, appelé le Sabarthès. Occupé sûrement dès la fin de l’age de Fer, il est certain que Saint Jean de Verges était habité par les Romains : un oppidum s’y trouvait (la « Tour d’Ops ou d’Opio »). De nombreuses fouilles (années 1853-1855 et reprises en 1963) ont révélé de nombreux objets. G. De Llobet dans « Histoire de Foix et de la Haute Ariège » (sous la direction de Cl. Pailhès) écrit P. 33: « Les datations de ces objets tendent à prouver que le site a été fréquenté et habité du premier âge du fer au moins jusqu’à la fin de l’Empire romain, avec peut-être un maximum d’occupation au 1er siècle av. J.C. » Selon Marie Thérèse Maris qui consacra une partie de sa vie à ses recherches, « Sous les culées du vieux pont ont été découvertes des monnaies du Bas Empire. Ces pièces, dont quelques unes sont au type d’Adrien et de Trajan, ont pu faire croire que le pont fut construit ou réparé vers le milieu du 2éme siècle de l’ère chrétienne. On a découvert, à diverses époques, en divers endroits du territoire de St Jean de Verges, des médailles grecques, celtiques, des monnaies romaines, des statues, des vases, des fibules, des bijoux » . De cet habitat gallo-romain, l’on a tiré des colonnes de marbre blanc, des chapiteaux d’ordre corinthien, de nombreuses monnaies et amphores. Un temple consacré à la déesse Cybèle, déesse de la terre, s’y serait trouvé. A son propos, Duclos dans son « Histoire des ariégeois » dit que dans le temple de Cybèle (présent à St Jean de Verges) pouvaient seulement entrer les vierges vestales et le pontife public. Le temple est mis, ensuite, sous l’invocation de St Jean ; delà, Saint Jean des Vierges devient St Jean de Verges. Ajoutons un extrait de « Racines et vie des diocèses de France. Pamiers », édité en 1985, ce qui suit: « La première trace du christianisme dans les pays d’Ariège est une monnaie de l’empereur romain Constance II (351-360), frappée du monogramme du Christ entre l’alpha et l’oméga et recueillie à Saint-Jean de Verges. Là pourrait se situer aussi, près de Pemilhac, la première fondation monastique su sud de la Gaulle autour de Sulpice Sévère, ami de saint Martin (394-399) » Dès le début du 5éme siècle, la localité de Saint Jean de Verges, ainsi que tout le pays de Foix, aurait connu l’invasion des Vandales suivie de près par l’irruption des Visigoths (413) En 1095, selon Esquerrier dans « Chroniques Romanes », des biens situés à Saint Jean de Verges sont donnés à l’abbaye saint Volusien par le comte Bernard. L’église devient un prieuré en 1104. Le château féodal (château de la Barre) est mentionné en 1168 et sera attaqué par Simon de Montfort en 1210 et rasé l’année suivante avec la tour d’Opio. Deux rencontres historiques importantes eurent lieu dans l’église : Au temps de la croisade des Albigeois, le chef des Croisés, Simon de Montfort, voulant rendre odieux au pape Raymond Roger, comte de Foix, qui soutenait les hérétiques, exerça contre lui divers actes d’hostilité. Raymond-Roger se plaignit au pape Innocent III. Ce dernier désigna l’église de Saint Jean de Verges comme lieu où le légat du pape devrait entendre les plaintes de Lucas, procureur de Simon de Montfort et celles du comte de Foix. Lucas ne se rendit pas à Saint Jean de Verges. Le légat se borna alors à ordonner à Simon de Montfort et au comte de Foix d’observer à l’avenir la paix et la trêve, à quoi les 2 comtes s’engagèrent réciproquement par lettres datées du 14 septembre 1216. Le 16 juin 1229, sous la régence de Blanche de Castille, c’est dans l’église de Saint Jean de Verges que le comte de Foix, Roger-Bernard, fils de Raymond Roger, se soumit sans réserve aux volontés du roi saint Louis (Louis XI) et du légat du pape, le cardinal Saint Ange. Il obtint du légat l’absolution pour avoir soutenu l’hérésie cathare et il promit de purger son pays d’hérétiques et de travailler au rétablissement de la paix.
Dans le « Rôle des Feux du Comté de Foix », en 1390, « Sant Johan de Verges » compte 4 feux, ce qui en ferait selon la règle de Voltaire 18 habitants. Ce qui en ferait un tout petit bourg. Le seul vassal du comte de Foix en est le recteur. Villeneuve du Bosc (un feu) est dit « Vielenave » Quant à Marseillas, seigneurie qui ressortissait de la châtellenie de Foix en 1450, écrit « Marcelhas » comptait, en 1390, 10 feux (45 habitants) A la châtellenie de Foix en 1445, Saint Jean de Verges relevait du Consulat de Foix. Ancien consulat de Foix : Amplaing, Arabaux, Baulou, Bénac, Brassac, Burret, Cadarcet, Cos, Ferrières, Foix, Ganac, L’Herm, Loubens, Loubières, Montoulieu, Pradières, Prayols, Saint Jean de Verges, Saint Martin de Caralp, Saint Pierre de Rivière, Serres, Soula, Vernajoul
De Marseilhas-Defaure : seigneur de St Jean de Verges assiste à l’assemblée de la noblesse tenue à Pamiers en 1789
La seigneurie de Marseilhas appartenait au début du 15ème à la famille de Montaut : Guillaume de Montaut, chevalier, seigneur de Marseilhas (hommage au comte de Foix en 1401) ; puis Pons de Montaut, seigneur de Marseilhas, La terrasse, Brassac et Labat (sur l’actuelle commune de Saint-Paul de Jarrat) : il est mentionné dans le répertoire et inventaire du Trésor de Gaston, comte de Foix, du 7 décembre 1445 La seigneurie de Marseilhas (avec son château), était comprise, au 17ème, parmi les 60 seigneuries du comté de Foix qui donnaient droit d’entrée aux États de Foix (44ème par ordre d’importance)
En avril 1886, Villeneuve du Bosc était composée de 18 maisons, 18 ménages pour 84 habitants. En 1896, Saint-Jean de Verges comporte 142 maisons, 146 ménages pour 555 habitants Hameaux au début du XXème siècle (Villeneuve du Bosc) : Bedel, Bordenave + fermes importantes : Siret, Marseillas, la Borde Hameaux au début du XXème siècle (Saint Jean de Verges) : Garrigou, La Terrasse, Loubencat, Farinous, Perramond, Castille, Baylé, Bergé, Caussadette, Gabadou + ferme de Patau Instituteurs au début du 20ème siècle : Villeneuve du Bosc (1) ; St Jean de Verges (2) Un Four à chaux et un Moulin à farine fonctionnent à la fin du XIXème et au début du XXème. Depuis 1974, Villeneuve du Bosc est intégré à la commune de Saint Jean de Verges. Rappelons que c’est sur la commune de Saint-Jean de Verges que se situe le centre hospitalier du Val d’Ariège inauguré officiellement par Bernard Kouchner le 11 décembre 2001
Église romane Saint Jean Baptiste construite au XIIème (restaurée): M.H.= 22/03/1907 (classée le 22 mars 1907). Le clocher et l’abside furent complètement remaniés par l’architecte des Monuments historiques, Sylvain Stym-Popper au début du XXème siècle Ancienne priorale Saint Jean-Baptiste « Bâtie sur l’emplacement d’une ancienne église ayant succédé à un édifice wisigothique lui-même précédé d’une construction romaine, elle fut élevée en 1104 au rang de prieuré dépendant de l’abbaye de Saint-Volusien. En 1216 la ville, le château et le prieuré sont biens d’église, indépendants du comté de Foix dont les limites se situaient en cet endroit-là au Pas de la Barre. C’est pourquoi le Pape ordonna à Simon de MONTFORT (*v.1160/+1218), de se rendre à l’église de Saint Jean de Verges pour y répondre des plaintes formulées contre lui par le comte de Foix. En 1229, ROGER-BERNARD II, comte de Foix (+1241), rendit hommage en cette église au roi de France LOUIS IX (1226/1270) et obtint du légat du Pape l’absolution de l’excommunication qu’il avait encourue pour avoir soutenu l’hérésie albigeoise. Le village tire son nom du hameau de Vergès qui s’étendait dans la plaine sur l’autre rive de l’Ariège. L’église du début du XII° siècle s’est conservée presque intacte, sans gros remaniements. Une restauration récente terminée en 1966 lui a d’ailleurs restitué son caractère initial. C’est la plus belle église romane de l’Ariège. Il semble que le plan du XI° siècle ait été conçu pour une église à trois nefs. Nous aurions eu alors une église de plan basilical identique à la chapelle de Sabart commencée aussi dans le XI°. Mais l’église Saint Jean n’a qu’une seule nef terminée par une abside ronde. Deux absidioles encadrent l’abside et ne s’ouvrent pas sur un transept mais sur deux retraits qui semblent ne pas faire partie de la nef. L’accès ne se faisait que par des portes basses maintenant agrandies comme des arcades. La puissance, de chaque côté, du troisième pilier indique l’intention d’élever des transepts et même un clocher central. Le pignon contre lequel s’appuie l’abside dépasse de peu le toit de celle-ci, ce qui donne une gradation de lignes d’une grande harmonie. Cette abside est ajourée par trois fenêtres dont l’archivolte repose sur des colonnettes par des chapiteaux ornés de feuillages et d’animaux. L’archivolte est entourée jusqu’au tailloir d’un bandeau orné de boutons. Elle est soutenue par deux contreforts qui, au niveau du seuil des fenêtres, se poursuivent en colonnes dont la supérieure plus mince s’arrête à la corniche, disposition semblable à celle du chevet de Saint-Papoul (Aude). La corniche est sur modillons. Les absidioles ont des baies plus simples percées dans une seule pierre en double ébrasement et une voûte plus basse que les sortes de petits transepts qui les précèdent. Cet ensemble en grès ocre fait du chevet de Saint-Jean de Verges une réalisation admirable. Le clocher-arcade s’élève sur l’ancienne façade ouest, laquelle a été dotée d’un porche. Il se compose d’un campanile à deux arcades cintrées. La porte ouest. a été percée et refaite au XVII° siècle. La restauration de 1966 a ouvert une porte de forme romane, sans autre décoration que le bel appareil de grès, sur la face nord, dans le porche qui n’était plus utilisé au XIX° siècle. Une autre porte basse de plein cintre s’ouvre au sud dans la courette qui sépare l’église des bâtiments du prieuré. Des contreforts carrés soutiennent la nef et trois contreforts sont établis sur la façade ouest s’appuyant sur un soubassement à redans chanfreinés. Les trois absides sont voûtées en cul-de-four et sont précédées d’une travée voûtée en berceau. La nef est voûtée en berceau avec arcs-doubleaux à deux rangs de claveaux tombant sur des piliers-contreforts intérieurs. Les chapiteaux imitent la corbeille corinthienne antique et parmi les feuillages nous pouvons découvrir un oiseau et des animaux chimériques. Un bandeau parcourt la nef orné de cercles fleuronnés. La récente restauration a complètement dénudé l’église afin de présenter la beauté naturelle de cette pierre dorée. Le pavement a été réalisé en cette même belle pierre, ainsi que le simple autel roman qui meuble l’abside. Dans le cimetière, qui entoure l’église deux sarcophages en marbre datés du XII° siècle imitant l’antique ». (Claude Aliquot, Conservateur)
Plan: Touchant à l’église de Saint-Jean de Verges : ancien château du 15ème, devenu presbytère Les 3 sarcophages, découverts en octobre 1898 au cimetière de Saint Jean de Verges : un fragment de monnaie en bronze est trouvé dans l’un des 3 sarcophages (celui à colonnettes). Deux d’entre eux (sans ornements) paraissent présenter nettement les caractéristiques des sépultures du XIème siècle ; le 3ème, à coup sûr, du 12ème, doit avoir été la sépulture de l’un des premiers prieurs de Saint Jean de Verges (BSA 1899)
La statue de st Éloi (dans l’église) est datée du 16ème : elle se trouvait dans l’oratoire du cimetière (démoli en 1962) : la tradition veut que l’on y jetait des monnaies par la fenêtre chaque fois qu’une personne allait à Foix
Puits funéraire du Vieux moulin Grotte aurignacienne de la Tuto de Camalhot
« Vestiges Gallo-Romains à Saint Jean de Verges », M.T. Maris : BSA 1969 « Le fort romain de Labarre », F. Chaligne, BSA 1927 « Saint Jean de Verges » : BSA 1903 « L’analyse pollinique de la grotte de Saint-Jean-de Verges (Ariège) », Bui-Thi-May et Girard M., 1984 (Bul. Soc. Préhist. de l’Ariège, XXXIX) « Réflexion sur l’analyse pollinique de la Grotte de Saint-Jean-de-Verges (Ariège) », Vézian J., 1984 (Bul. Soc. Préhist. de l’Ariège, XXXIX) « Les gisements de la grotte de Saint-Jean-de Verges (Ariège) », Vézian, 1966, Gallia-Préhistoire, T. IX Visite de l’église du 23 juin 1650 : ADA, G 58 et Ordonnance de 1700 « St Jean » : ADA, G59 Pyrénées ariégeoises 1983 Plans divers et dossiers: ADA 2 O 1419 (école de filles, 1893 ; église…) et 2 O 1900 et 1901
Registre de catholicité le plus ancien de Saint-Jean de Verges : 1648 Registre de catholicité le plus ancien de Villeneuve du Bosc : 1727 (Étude J.J. Pétris et Cl. Aliquot) |