Département de l’Ariège, Arrondissement de Saint-Girons, Canton de Saint-Girons

Altitude : 412 / 1608 m

Longitude : 1° 05’ 27’’ E

Latitude : 42° 57’ 40’’ N

(Carte: Conseil Général de l’Ariège)

Démographie

Approches historiques
Patrimoine

Pour en savoir plus…

– Célébrités


Surface 
: 3655 ha


Démographie :

1806 : 2068

1851 : 2520

1856 : 2411

1901 : 1866

1921 : 1354

1946 : 1070

1968 : 1013

1982 : 828

1999 : 759

2006: 796

« Moulis » en gascon= moulin

Nom des habitants: Moulisais et Moulisaises



Approches historiques :

Moulis (en Ariège) est un site gallo-romain (une voie romaine découverte en 1884 par F. Pasquier et l’abbé Cau-Durban ainsi que la fameuse Pile Romaine de Luzenac en sont les témoins). On dit que les romains auraient exploité une carrière de marbre au « Traouc del Debremberi » (le trou de l’oubli) et que les Vénitiens prirent à Rome, au XIéme s., des ouvrages de ce marbre pour le portail de leur basilique de Saint Marc. A Aubert, de nombreuses pièces antiques (débris de colonne, mosaïques…) ont été retrouvées ; et non loin du Traouc del Debremberi, une pioche antique et plusieurs médailles dont un Valentinien d’or.

Selon Fr. Baby, les deux églises successives de La Bièlo de Cap de Sour, puis de Saint Michel de Monfaucon sont citées en 1195

Moulis se trouvait sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle qui suivait l’itinéraire suivant en venant de Fanjeaux pour traverser l’actuel département de l’Ariège :

Malegoude ; Mirepoix ;Senesse ; Manses ; Teilhet ; Vals ; Saint Amadou ; Ludiès ; Le Carlaret ; Pamiers ; Saint Victor Rouzaud ; Montegut-Plantaurel ; Pailhès ; Le Mas d’Azil ; Lescure ; Montjoie ; Saint Lizier ; Moulis ; Engomer ; Alas ; Arrout ; Audressein ; Castillon ; Argein ; Aucazein ; Buzan ; Orgibet ; Saint Jean du Castillonais ; Augirein ; Saint Lary ; Portet d’Aspet

Avant la Révolution, Moulis est à l’ancienne châtellenie de Castillon

Parmi les faits marquant du bourg et de ses hameaux, il convient de signaler qu’en 1594, les Protestants brûlent et pillent Moulis

Parmi ses seigneurs, mentionnons :

Au début du 15ème : Aimeric III de Comminges reçoit les terres de Moulis du comte de Comminges.

Aimeric V de Comminges qui rend hommage pour Moulis (a épousé en 1450)

La baronnie de Montfaucon (hameau de Moulis) est achetée le 24 février 1604 à Arnaud de Montaut par Bertrand de Balbi : seigneurie qui donnera le nom à la famille Montfaucon. La terre de Montfaucon donnait entrée aux Etats de Comminges en qualité de 1er baron. De cette famille sortit Auger II de Montfaucon, évêque de Saint Lizier de 1279 à 1303

Jacques Roger-Honoré de Comminges, seigneur de Moulis (et du quart de la seigneurie et châtellenie de Castillon) au 18ème ; Roger Louis Marie de Comminges (1749-1786) ; Roger Emeric de Comminges (qui se fixe au château de Sieuras)

Le XIXème siècle verra deux faits marquants pour Moulis : la Guerre des Demoiselles et l’inondation du 24 juin 1875 qui détruit entièrement son église et son cimetière

Au début du XXème siècle, 2 moulins à moutarde (à partir de mou de raisins, mélangé aux grains) sont signalés. Enfin, sept instituteurs et trois curés, à la même période, y exercent pour Moulis et ses hameaux : Luzenac, Aubert, Pouech, Arguilla, Légergé, Bernède, Lasserre, Jouan-d’Arau, Rames, Sarradère, Latraverse, Cap de Sour, Barrail, Montfaucon, Liqué, Carp, de Labouche, Bader. 409 maisons y étaient habitées.

La commune se trouve dans le périmètre du Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariégeoises

 Église de Moulis

Anecdotes :

– Froidour, en septembre 1667, écrit: « Il reste à Moulis sur la côte, en un lieu assez élevé, quelques ruines de vieux châteaux » (ce sont, sans doute, les ruines du château appelé Las Tronques).  Le château de Lastronques appartient avant 1789 au vicomte de Péguilhan (depuis 1377) : le nom de Lastronques vient du mariage de Jean Péguilhan en 1659 avec Jeanne Marie de Canals de Lastronques.

– En 1643, Catherine Barrau, habitant Moulis, fut brûlée  pour sorcellerie

– Les carrières d’Aubert, exploitées par les Romains, ont fourni le marbre au tombeau de Napoléon 1er aux Invalides ; les huit colonnes torses de la crypte des Invalides et le tombeau du roi Joseph à Paris proviennent aussi de la carrière d’Aubert


Patrimoine :

Duclos dit que sous les ruines du château de la Tronques, près de Moulis, on trouva en 1812 quatre piques, une hache, une soixantaine de flèches et une médaille en cuivre représentant les trois Mages.

– Église Saint Jacques, cimetière et cyprès d’Aubert (SI) :

         

Il y avait un retable dans l’église de Moulis qui a été emportée par l’inondation de 1875

– Chapelle de Luzenac (12ème), remaniée au 15ème et 17ème (clocher à 12 pans) : M.H.= 26/06/1961

 Chapelle Notre-Dame de Luzenac

 

 

La façade curieuse de ce monument n’en laisse pas soup­çonner l’origine romane. Il est constitué d’un vaste vaisseau terminé par une étroite abside ronde. Un peu en avant du chœur s’élève un clocher, qui paraît rond, mais qui est dodécagonal, percé de deux étages de baies cintrées séparées par des colonnettes géminées et coiffé d’un petit toit conique formé de larges pierres. L’église est à trois nefs. Seule la nef centrale est romane, les collatéraux ont été ajoutés aux XIV° et XV° siècles. Les voûtes reposent sur des piliers carrés, la nef est en berceau légèrement brisé, les collatéraux en arc d’ogive. A l’ouest le portail roman est orné de deux archivoltes à nervures rondes tombant sur les chapiteaux sculptés de palmettes et de petites têtes humaines d’un très faible relief comme à Saint Sernin de Soueix.

Nef centrale (romane) à laquelle ont été rajouté deux bas côtés

Christ en croix: à remarquer l’index et le majeur de la main gauche relevés… (15ème)

Oratoire de Luzenac (juste avant la pile romaine) : construction en 1789

Chapelle de Pouech:

         

Grotte du Portillou (profondeur : – 130 m ; développement : 2075 m)


Pile romaine
de Luzenac (gallo-romain) : M.H.= 06/10/1905

Interprétation de F. Pasquier (BSA 1907) : voit dans ces édicules une construction religieuse, dont les blocs de maçonnerie élevés dans les campagnes, sur les bords des chemins, près des carrefours, et ornés de croix ou de statuettes, rappellent sans doute le souvenir

Hypothèse admise par les archéologues : Monument religieux placé le long des voies romaines. La niche renferme une statue de Mercure, divinité protectrice des voyageurs et des commerçants. Des vestiges de voies romaines auraient été découverts devant cette pile.

Cette pile daterait entre le 1er et le 4ème siècle. Certains pensent qu’il s’agit d’un enclos funéraire familial (urnes de cendres enterrées)

Carrière de marbre noir exploitée jadis par les romains (1888)

Médailles et fragments de colonne en marbre romaines à Aubert

Ruines du donjon de Lastronques

Ancienne maison de chasse (fin 18ème), restaurée

Ancien moulin à eau

« Le Char » ou pic de Moulis (avec sa croix)

Laboratoire souterrain du CNRS (recherches sur la faune cavernicole) :Le centre de recherche fondamentale : créé en 1948, ce centre commence ses travaux en 1954 (les protées qui n’ont pas évolué depuis l’époque secondaire : ils sont les plus anciens ancêtres du monde animal encore vivants) : laboratoire unique au monde


Pour en savoir plus…

« Notes sur les paroisses et églises de Moulis, de Luzenac et de Pouech, doyenné de Saint Girons » : Bull. hist. Du dioc. De Pamiers, 1931-1932

« Les églises du Couserans au XVIIIème siècle d’après les ordonnances de Monseigneur de Verceil », J. Boulhaut, BSA 1972

« De quelques retables en Couserans », S. Henry, BSA 1996

« Description de l’église romane de Pouech », F. Pasquier, BSA 1925

A. Caux : « Monographie de la commune de Moulis »

Eglise Saint Lizier : Réparations : 425 livres 9 sols, 1781 : G 13

« Piles Gallo-romanes : Quelle pouvait être leur destinations ? », F. Pasquier, BSA 1907

« Découverte archéologique à Moulis (Ancienne chapelle ou église, centre d’un village depuis longtemps disparu au haut de la vallée du Sour) », Ab. Samiac, La Croix du Saint-Gironnais, 21 février 1909

«Spéléoguide Ariège Pyrénées », T. 1 de Flo Guillot et Phil Bence, 2004

Inauguration officielle du labo souterrain de Moulis : Dépêche du 28 juin 1954

Réparations à l’église: 425 livres 9 sols, 1781 : ADA, G 13

Plans et dossiers divers aux ADA : 2 O 1095 à 1102 (écoles, eau, églises, …)

Duclos : chap. VII, 4ème partie ; p. 447…

Eglise : BSA 1996, P. 107


Célébrités :

– Originaire de Moulis, l’évêque de Couserans Auger de Montfaucon (1279-1303) dote richement son chapitre, promulgue en 1280 des statuts synodaux sur la discipline ecclésiastique, les droits d’usage dans les forêts, le maintien de ND de la Séde comme seule cathédrale. A St Lizier, il remanie le transept, fournit les stalles et le décor peint, dont le Christ en majesté et commence la construction du clocher octogonal de style toulousain (Racines et Vies des diocèses de France : Pamiers, 1985)

– Ivan Savarino: meilleur apprenti de France à l’âge de 19 ans (médaille d’or en février 2004) ; né le 11 novembre 1984 à Moulis ; compagnon ; couvreur-zingueur


Cadastre :

Droits seigneuriaux (1529-1681) : ADA : 131 EDT, AA1

Cadastre, 1668 (2 volumes)


(Étude : J.J. Pétris)